Le résultat de quarante années de féminisme en France, c’est l’érection de la pute en idéal moral commun : pute-chanteuse, pute-actrice, pute-écrivain ou pute-pute… quelle fillette ne réclame pas à sa mère une panoplie de pute, ne rêve pas ouvertement de devenir une pute célèbre ?
Mais attention, pas n’importe quelle pute, on est en démocratie : ces demoiselles veulent devenir pute de luxe, c’est-à-dire récolter un maximum d’argent et de célébrité pour un minimum d’efforts, pas comme la pute venue de Roumanie qui travaille comme une ouvrière à la chaîne sur les “maréchaux”, dans l’anonymat le plus complet ; non, on veut être une pute propre, une pute libre, qui bosse en “free-lance”, sur papier glacé, à la télé ou sur internet, un pute sans maquereau, coupée de la clientèle libidineuse par un écran pudique.
Un rêve de pute, en somme, habite la plupart des jeunes gonzesses abreuvées de féminisme chic par Elle, Madame Figaro, Christine Ockrent ou Claire Chazal.
Dans ce contexte, le succès de Jean d’Ormesson, largement entretenu par les magazines féminins, Le Figaro, et les prestations télévisées de l’homme de lettres, ce succès est parfaitement logique.
Cet académicien poli, aux dents blanches et aux yeux myosotis, qui ne bande plus très dur, représente l'homme exquis, le partenaire achevé pour une jeune fille d’aujourd’hui. S'il épousait Lorie, Alizée ou la Schtroumpfette en dernières noces, quel beau couple ça ferait !
Commentaires
la femme, pauvre de tout érotisme... ignorant qu'elle sombre, glamour, jouissante, heureuse...
C'est cette femme là qui vous fascine. Blasé de toutes illusions, vous abandonnez votre coeur... Passion de l'ignorance?
L'homme est fasciné par la femme qui est fascinée elle-même par le serpent. Un grand classique que nul ne peut ignorer.
une pute qui se prend pour Dieu ça fait mauvais genre...
serait-ce par pitié que vous nous avez laisseé croire en notre innocence? La pute enchantée serait-elle alors une Eve récompensée?
Avant que vous ne refermiez encore les commentaires, je voudrais dire, à l'appui de vos observations du 14, que dans les guides pour naturalistes, sur la faune ou la flore, on y voit mieux quand ce sont des dessins ou des aquarelles que quand ce sont des photos, en effet.
Et ce calendrier, ça avance?
Non seulement on y voit mieux, mais on y voit beaucoup plus longtemps. Les études naturalistes de Dürer n'ont pas moins de cinq siècles et ont conservé quasiment toute leur fraîcheur. Les clichés photographiques, que je sache, se dégradent assez vite, d'une part, et sont plutôt de moins bonne qualité en 2007 qu'ils ne l'étaient, ne serait-ce qu'en 1950. Bien sûr, on peut objecter la numérisation, la multiplication peu coûteuse et quasiment gratuite, mais c'est plus théorique qu'on le dit.
L'argument principal, c'est que l'art est "plus vrai" que la nature, et, c'est plus facile à comprendre, que la photographie. L'artisan-potier grec du Ve avant J.-C. analyse et synthétise la nature plus subtilement que le photographe contemporain, qui, aussi cultivé soit-il, ne dispose que d'une faible marge de manœuvre.
Dürer et Vinci, aussi, si,si.
La cellule d'un APN est trop éloignée de celles du cerveau et aucun pixel n'est manuel ; il n'est que machinal et définitivement vulgaire.