Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Futur de Présent ?

Je suis loin de partager toute les idées véhiculées par le quotidien "Présent". Quand par exemple un de ses critiques d'art, Samuel, y fait l'apologie de l'art de Corot contre celui de Delacroix ou d'Ingres, je ne peux me retenir de froisser mon canard de rage ! Corot, Cézanne, Monet, surtout pas de vagues ! Tout ça c'est de l'art bourgeois, une étape dans l'évolution vers l'art contemporain, encore plus mesquin : du tam-tam pour faire croire à la foudre et au tonnerre.

En revanche, le parallèle établi par le même Samuel entre la liturgie catholique contemporaine et l'art contemporain est beaucoup plus raisonnable. Sur le sujet de l'art, les incantations des papes, de Pie XII à Jean-Paul II en passant par Paul VI, illustrent leur parfaite ignorance (de théologiens ?) en la matière, et ne sont pas très éloignées des slogans des critiques d'art contemporain branchés - peut-être pas aussi saugrenues mais aussi plates qu'eux. "Ils aiment l'art pur car ils n'ont pas d'yeux !" a-t-on envie de dire pour imiter Péguy. Alors que la devise de l'art créationniste et réactionnaire serait plutôt : "Celui qui a des yeux, qu'il voie ; celui qui a des oreilles, qu'il entende."

 Mais, étant donné que Marx m'a appris à raisonner, je ne peux pas me désintéresser du destin de ce petit quotidien "Présent", menacé de disparition. C'est en effet le seul quotidien à ne pas dépendre de subventions gouvernementales, ni, surtout, de la "manne" publicitaire, qui ne tombe pas du ciel contrairement à ce que les libéraux prétendent ; menacé de disparaître au moment où Jean-Marie Colombani, qui avait tenté d'étouffer par des procès les critiques de "Présent" contre "Le Monde", est récompensé de ses bons et loyaux services par Sarkozy, après avoir été viré du "Monde" pour sa mauvaise gestion, officiellement (en réalité parce que Colombani incarne de façon un peu trop voyante la compromission des élites médiatiques avec le pouvoir politique. La question de la rentabilité d'un quotidien comme le "Monde", dans la société capitaliste dans laquelle nous sommes, est une question qui n'a pas de sens. Le but du "Monde" n'est pas d'avoir des lecteurs et de dégager des bénéfices pour continuer à publier des idées, des études, des reportages ; non, le "Monde" est un organe de propagande essentiel, propagande pour les produits qui sont vantés dans les encarts publicitaires, propagande plus largement pour tout le système démocratique puisqu'on sait que les rédactions des chaînes de télévision s'écartent peu du copier-coller du "Monde", l'adaptant simplement au style "prompteur".)

Il y a aussi "Charlie-Hebdo" et le "Canard enchaîné", mais ce sont des hebdos, et le "Canard" joue beaucoup sur le goût prononcé des Français pour la délation, comme d'autres torchons jouent sur le voyeurisme, etc. Les lecteurs attentifs de "Charlie-hebdo" auront quant à eux remarqué qu'on voit de plus en plus les dessinateurs de "Charlie-hebdo" à la télé, Tignous, Charb, en plus de cette tête de boeuf-carotte de Siné et de ce raseur de Philippe Val. Autant on pouvait admettre que le talent assez exceptionnel de Cabu s'impose jusqu'au "Club Dorothée", autant cette compromission générale des caricaturistes de "Charlie" avec les mass-médias, indique la "normalisation" de cet hebdo naguère satirique et impertinent, désormais aussi gélatineux que PPDA ou Guillaume Durand en fin de soirée.

 *

Au fond, peu importe les idées défendues par "Présent", ou même le talent de ses rédacteurs, lorsqu'on lit un journal on pense presque toujours pouvoir faire mieux, je suis le premier à m'agacer de l'américanophilie primaire -ANTIFRANCAISE - d'un type comme Alain Sanders (comme quoi on ne se remet pas toujours d'avoir trop regardé de westerns dans son enfance), peu importe, si "Présent" vient à disparaître ce sera un événement significatif, que dans un pays où on ne cesse de claironner la liberté d'expression, le seul quotidien libéré des entraves de la publicité disparaisse.

Encore une fois comment un marxiste resterait-il indifférent à ce phénomène ? D'ailleurs les penseurs politiques qui avaient anticipé d'un demi-siècle au moins l'état d'oppression dans lequel nous sommes aujourd'hui enfoncés, oppression des idées, de la science, de l'art, bref de tout ce qui est spirituel, système dans lequel les médias jouent un rôle déterminant, tous ces penseurs, je pense à Orwell, Huxley, Waugh, Simone Weil bien sûr, étaient marxistes ou catholiques, ou marxistes ET catholiques. Et on voudrait me faire avaler que le succès actuel de Kant, de Nitche, de Heidegger, de Lévinas, de Jeanne Arendt, bref de tous ces grands nuls, n'est qu'une coïncidence ?

 

 

Commentaires

  • "Et on voudrait me faire avaler que le succès actuel de Kant, de Nitche, de Heidegger, de Lévinas, de Jeanne Arendt, bref de tous ces grands nuls, n'est qu'une coïncidence ?"

    Pas du tout, personnellement, sur l'art et la philosophie je suis plus ou moins d'accord avec toi, avec une seule divergence: Si Nietzsche ou Kant ou Heidegger ont un succès (ceux qu'ils n'ont d'ailleurs pas), c'est surtout du a des mouvements de masses et des phénomènes de mode - auxquels les médias ne participent pas vraiment, trop préoccupés à vendre leur merde - mais ces phénomènes de mode n'entrave en aucun cas le génie de ces êtres. Ainsi, si tu penses qu'Heidegger fait succès, moi je pense que ceux qui ont compris Heidegger, L'Être et Temps par exemple, sont très minimes. De plus, j'entends beaucoup plus parler dans la rue de jeunes surexcités parlant de Marx que de quelques esprits parlant d'Heidegger, de Kant ou de Nietzsche...

  • Dans la rue, peut-être, mais la solidarité contenue dans le marxisme (Marx a travaillé toute sa vie pour le compte de la société, au prix de lourds sacrifices, sans en tirer de profit personnel, alors qu'il aurait pu se contenter d'une chaire et de spéculations interchangeables comme Heidegger.), et la politique contenue dans le marxisme, ne sont pas les bienvenues dans des médias qui exaltent le libéralisme et sont les porte-voix d'un système capitaliste antipolitique.

    Il y a Luc Ferry pour défendre Kant, il y a Sollers pour défendre Nitche, il y a BHL pour défendre Lévinas, etc., et c'est assez cohérent. Péguy est défendu par Finkielkraut, Marx par Minc et Jacques Attali, et c'est parfaitement absurde, c'est-à-dire que ou ils n'ont rien compris à Péguy ou à Marx, ce qui est plausible, ou ils s'en contrefichent, ne cherchant dans le fond qu'à se faire valoir eux-mêmes.

  • Lol, Marx par Minc, ca c'est marrant n'empêche, je savais pas. Ca prouve bien donc que c'est le bordel du point de vue des idées philosophiques et donc, dire que Nietzsche ou Kant ont du succès ne veut rien dire.

    En tout cas, on ne sera visiblement pas d'accord sur le capitalisme, sur l'art assez par contre, mais ce blog reste néanmoins bon. :-)

    Cordialement,

    Spendius.

  • Marx par Minc ce n'est pas nouveau, ça fait un peu penser au bazard de la charité de Léon Bloy, ces grandes bourgeoises qui se délestent d'un vieux bibelot au profit des pauvres. Comment serais-je bourgeois puisque je suis bohême ?

  • Un libéral qui accepte de regarder la réalité médiatique en face, en France et aux Etats-Unis a fortiori, ne peut pas continuer à gober les fables libérales sur la liberté du marché, la responsabilité individuelle, Spendius.

    Au début il y eut peut-être des libéraux sincères, anarchistes ou démocrates, comme Ozanam : aujourd'hui la liberté n'est plus qu'un slogan pour mieux dissimuler le totalitarisme démocratique, comme Minc cache son cynisme derrière son marxisme, Jacques Attali son goût pour les gadgets technologiques.

    Ironie du sort, "Présent", broyé par l'américanisme dans lequel les petites entreprises indépendantes n'ont pas leur place, sous la direction intellectuelle d'un maurrassien, Jean Madiran, a néanmoins un côté américain et libéral assez marqué. On pense à ces députés royalistes tombés amoureux de la République au point de la préférer à leur roi.

  • ...ou à ces royalistes qui invoquent Louis XVI, un des pires anarchistes que la France ait eu à subir.

  • Je vais te dire quelque chose: Je suis libéral et néanmoins je déteste moi aussi la médiacratie, les multinationales et les monopoles, je n'ai aucune sympathie pour les patrons et encore moins pour l'État. Et beaucoup de vrais libéraux, c'est à dire ceux qui défendent tout simplement la liberté et la propriété, sont comme moi, et même certains luttent à leur risque et périls (les agoristes). Il n'y a aucun paradoxe là-dedans.

    Voit cela comme si c'était les marxistes qui luttent contre l'URSS si tu veux, en tout cas moi, je suis un libéral qui lutte contre ce que toi tu appelles le Capitalisme.

  • Salut ! Je me demande où Lapinos veut en venir: d'après lui, il faudrait presque verser une larme sur l'éventuelle prochaine disparition du journal "Présent" (journal proche du FN, tendance catholique traditionaliste). Tout çà parce que ce journal n'a pas de pub !

    Lapinos déclare également qu'Orwell était marxiste et catholique alors qu'Orwell était tout le contraire: athée et anarchiste !

    C'est pas sérieux !

  • Baudelaire aussi défend la propriété et la liberté tout en étant antilibéral et antidémocrate, je dirais, "par amour de l'art", c'est ce qui l'anime.

    Par convention de langage, les "libéraux", eux, sont démocrates et revendiquent l'héritage spirituel de la Révolution de 1789, que les historiens marxistes qualifient à juste titre de "révolution bourgeoise", dans la mesure où elle n'aurait pas pu avoir lieu sans la pression de la classe bourgeoise qui guignait le pouvoir politique en plus du pouvoir financier dont elle disposait déjà.
    Les "terroristes" jacobins et girondins ont profité de la confusion pour s'emparer de ce pouvoir, que la bourgeoisie libérale leur a repris assez rapidement. Minc et Sarkozy sont les héritiers de ce parti-là et de son idéologie, combattus par les marxistes et les catholiques au nom de la science et de l'art, mais aussi au nom de la liberté et de la propriété.
    Pour un catholique authentique, c'est-à-dire réactionnaire depuis le XIXe siècle, l'OPA s'apparente à du vol légal.
    Ici je me sens obligé d'évoquer Mitterrand. Son éducation catholique a pu le pousser vers le marxisme, mais je pense plutôt que c'est son mode de pensée maurrassien qui l'a conduit au socialisme factice du PS. Il y a une fascination pour le scepticisme de Pascal, un certain jansénisme chez Mitterrand, qui n'est pas très catholique.

    A propos de Marx, on ne peut pas en faire un chef du parti soviétique, comme Lénine. D'ailleurs Marx est très "occidental" et hostile à l'idéologie slave des Russes. Que Marx soit un penseur politique en prise avec la réalité comme Aristote ne signifie pas qu'il conduise l'action, la révolution, lui-même.
    Je ne pense pas trahir Marx comme Minc le fait lorsque je dis que dans la pensée de Marx il y a une étincelle mystique, comme chez Shakespeare, que son langage concret, économique, et son athéisme dissimulent à peine. Il y a comme ça des types qui sont brûlants de foi, d'espérance et de charité, sous des dehors assez maîtrisés, et Marx est de ceux-là, quand d'autres n'ont que Dieu, la foi, à la bouche, comme certains prêcheurs yankis, mais derrière il n'y a qu'un business, une boutique.

  • - Soit, Alayn, bien qu'Orwell ait fait partie du POUM marxiste, je veux bien le retirer de ma liste de penseurs marxistes OU catholiques (Seule Simone Weil est marxiste ET catholique) : je le remplace par Ezra Pound, poète "renaissant et baroque" haï des capitalistes yankis.

    - A propos de "Présent", je trouve significatif qu'un des derniers organes de presse vraiment indépendant, comme il y en eût des dizaines, voire des centaines au XIXe siècle, soit condamné à mourir dans un pays où, pour reprendre la formule hypocrite de Voltaire, on se dit prêt à défendre jusqu'à la liberté d'expression de ses adversaires.
    En soutenant Le Pen, Alayn, "Présent" est sans doute plus anarchiste que vous car il défend le seul homme politique qui dérange réellement l'oligarchie en place, peu sans doute, mais plus que les groupuscules anarchistes qu'il m'a été donné de croiser.

    J'ai une anecdote pour vous : dans une manif à un contre dix soi-disant anarchistes armés de projectiles divers et variés où j'étais, les gardes mobiles s'interposent et tournent naturellement leurs boucliers vers les anarchistes "armés". Il ne faut pas deux minutes à un commissaire pour intervenir et demander à ses hommes de se tourner, un sur deux, vers nous. Simple mesure de précaution ? Je crois plutôt que c'était parce que la télé venait de commencer à filmer et qu'il convenait de ne pas donner une image trop mauvaise des anars.
    On a vu aussi comme le PS via l'UNFEF a su utiliser les anars contre Villepin avant de les lâcher une fois qu'ils étaient devenus inutiles. J'ai vu ça de mes yeux boulevard St-Michel, les mecs ne comprenaient pas, ils se faisaient matraquer alors que la veille ils avaient tous les médias derrière eux et que le moindre poivrot était érigé en héros républicain.
    Personnellement il m'est arrivé d'être balancé à la police par un anarchiste, je veux bien croire qu'il n'était pas "représentatif", mais bon...

    Une question, Alayn, pour mieux vous situer : que pensez-vous de l'"anarchiste" Siné, ex-dessinateur publicitaire, qui crie "Mort aux vaches" à tout bout de champ, mais appelle les poulets au secours lorsque sa villa en Corse est dévalisée ? Et dont le patron, Philippe Val, réclame en larmoyant des subventions à Lionel Jospin ?

  • "Baudelaire aussi défend la propriété et la liberté tout en étant antilibéral et antidémocrate, je dirais, "par amour de l'art", c'est ce qui l'anime."

    Bah alors, considère moi comme "baudelairien" car je suis contre la démocratie et déteste aussi la Révolution de 1789, que je considère aussi bourgeoise. Si ce n'est qu'une querelle de mots...

  • Je trouve votre expression "art bourgeois" quelque peu surréaliste, mais bon.
    Les "impressionistes" ont quand même eu une saine "réaction" contre la photo naissante.
    Pour répondre à Spendius : Dire que c'est le bordel dans notre monde des idées, c'est peu dire. Au moins dans les bordels, ils avaient la chance d'engrosser quelqu'une et d'être ainsi utile à la société. Il en sortait quelque chose pour les générations futures (ne serait-ce que de la chair à canon)

  • Ce qui ne me dérange n'est pas tant le bordel en soi, c'est surtout la décadence qui est derrière le bordel, effectivement.

  • En quoi Kant et Nietzsche sont-ils exactement des grands nuls ? Je suis curieux.

  • Lapinos aime faire des amalgames monstrueux. Faut pas croire tout ce qu'il raconte.
    Moi ça m'amuse de le voir jongler et faire n'importe quoi avec n'importe quel concept. Un spectacle de clown, en quelque sorte.

  • - L'opposition entre Ingres et Delacroix est artificielle ; avec Baudelaire ils forment un trio de réactionnaires qui ont fustigé la décadence politique et artistique de la bourgeoisie libérale (tout en la subissant).
    On peut être ému par le côté fruste, naïf, de Corot, et trouver Delacroix et Ingres un peu "prétentieux", mais il est évident que ce sont Delacroix et Ingres les grands artistes politiques. Je ne dis pas que les impressionnistes n'ont eu aucune réaction ; même Picasso est ambigü : il prend l'argent des bourgeois mais que pense-t-il d'eux réellement ?
    Mais c'est une réaction plus confuse que celle d'Ingres, Baudelaire, Delacroix, Chenavard. Il y a assez de spiritualité et d'esprit scientifique chez ces hommes pour qu'ils s'indignent qu'on puisse faire passer un procédé industriel, la photographie, pour de l'art.

    - Hegel, et surtout Marx, sont les grands penseurs "allemands" (Baudelaire et Hegel ont d'ailleurs pas mal de points communs). Même Feuerbach est supérieur à Nitche. Pour simplifier, disons que Nitche transpose tous les raisonnements politiques de Marx sur le plan individuel, qui n'est pas valable (c'est Darwin et Malthus qui ont mis Nitche sur la mauvaise voie).
    Même J.-J. Rousseau ne fait pas cet erreur et a un sens de la politique plus développé que Nitche.
    - Kant vaut à peine mieux. Il croit comme Feuerbach que la conscience a progressé, mais il est lui-même, par rapport à Platon et à Aristote, une régression.
    Difficile de faire dire à un kantien quel est l'apport de Kant exactement. "Il est utile pour l'épistémologie", entend-on parfois. Ah, ah, quand on observe les méthodes de la science moderne évolutionniste, démocratique et athée, on se demande bien quel est le progrès par rapport à Newton. En réalité la théorie des jugements analytiques, synthétiques a priori ou a posteriori, est complètement foireuse et peut être démolie comme un château de cartes par quiconque a du temps à perdre à ça.
    Les existentialistes : Kierkegaard, Heidegger, Freud, je n'en parle même pas, tout ça c'est bon pour bercer la moyenne bourgeoisie libérale d'aujourd'hui.

  • C'est quand même con ce que vous dites. Vous connaissez le Stalker?

    Kant a fait une révolution dans le domaine de la métaphysique en la délimitant, en faisant justement une "Critique de la Raison Pure". C'est ça grande Révolution, qu'en vérité Nietzsche complétera (si je puis dire) audacieusement dans son oeuvre, c'est à dire que si Kant rend le "monde réel" comme inaccessible à l'homme, Nietzsche dit carrément que ce "monde réel" n'existe tout bonnement pas. (D'ailleurs, je l'ai déjà suffisamment dit, mais bon: Nietzsche s'en foutait de Darwin (c'est pour ça que votre critique n'a aucun sens)). C'est une grande évolution philosophique (à laquelle on adhère ou pas) propulsant ces deux penseurs dans le Panthéon des grands.

    Cordialement,

    Spendius.

  • D'ailleurs, il y a une grosse incohérence dans ce que vous dites: Vous omettez de dire que Hegel s'est principalement inspiré de Kant pour sa philosophie, touchant des fois presque à une parodie (comme le remarquera par la suite Schopenhauer)...

  • Lapinos parle toujours d'un tas de trucs que je ne connais pas, mais quand il parle de quelque chose que je connais, alors je comprends qu'il raconte n'importe quoi. C'est dommage. J'ai lu les toutes premières notes (de 2004), ce blog était parti sur de très bonnes bases. Maintenant que Lapin se la raconte grave avec sa pseudo-culture, c'est n'importe quoi...
    Kant et Nietzsche sont des philosophes radicalement différents. Ce que dit Splendius n'est pas tout à fait exact (il faudrait parler du "monde vrai" plutôt que du "monde réel"). Kant est en quelque sorte le roi de la métaphysique : il voudrait faire de la philosophie comme on fait des mathématiques, atteindre la vérité en procédant avec une stricte rigueur dans la manipulation des concepts, et sa conclusion est... que c'est impossible ! C'est foireux, là-dessus Lapinos a tout à fait raison.
    Pour tout avouer, je n'ai jamais pu achever la lecture de la Critique de la raison pure, beaucoup trop chiant, beaucoup trop inutile à mon avis, et son Projet de paix perpétuelle ne vaut pas un pet de lapin...
    Concernant Nietzsche, il est clair cependant que Lapinos n'y connaît rien. Nietzsche a sévèrement critiqué la théorie darwinienne de l'évolution. Le moteur de l'évolution, pour Nietzsche, n'est pas la sélection naturelle, la lutte pour la vie, mais plutôt la recherche incessante d'un excédant de vie, ce qu'il appelle "la volonté de puissance". D'ailleurs, Nietzsche ne parle jamais "d'évolution".
    Nietzsche est un philosophe à part. On ne peut pas même dire qu'il soit "allemand". Le mettre dans même panier que Kant ou Hegel est une sottise.

  • (J'ai effectivement hésité pour dire "monde vrai". Dans le Crépuscule des Idoles version wikinietzsche (car je n'ai pas le livre sur moi malheureusement), ils disent "monde-vérité"...)

    Justement, il est radicalement différent de Kant, mais je crois que pour comprendre Nietzsche, il faut passer par Kant, par une étude de Kant. Dantec dit (dans son site officiel) que pour comprendre Nietzsche, il faut lire les patristiques, puis lire Nietzsche, lire les patristiques, puis relire Nietzsche, etc... C'est intéressent d'adopter ce mode de lecture car Nietzsche a pris soin de se mettre en contre-plan de toute une tradition occidentale, donc, pour essayer de le "cerner", il faut avoir une certaine vue (je dis pas qu'il faut impérativement lire tout Kant, Basile de Césarée, etc lol (quoi que Dantec a visiblement lu une bonne partie des patristiques et des scolastiques) ) de cette tradition occidentale.

    Par contre, Lapinos, ce que je tire de tout ça, c'est que je doute sérieusement de votre manière de voir la philosophie ou l'art. C'est justement trop...sous un oeil marxiste, donc idiot et simplificateur.

  • J'ai lu toute l'oeuvre de Nietzsche. D'une certaine façon, je me fous des idées : une lecture ne m'intéresse que si elle m'amuse, et celle de Nietzsche est tout bonnement jouissive... C'est un peu le Brice de Nice de la philosophie : il casse tout le monde, et le christianisme est sa cible principale. Pour comprendre Nietzche, il n'est peut-être pas nécessaire de lire en détail les "patristiques", mais il faut avoir fait au moins son catéchisme, sinon on risque bien de ne rien comprendre. Mais cela est valable pour tous les auteurs en règle générale. Personne ne se place jamais en dehors de tout contexte.

  • Sauf que là, Nietzsche est tout à fait spécial. Déjà que c'est un personnage très complexe, son écriture elle-même est très torturée (tout le monde sait qu'il a une plume placée sous le signe de l'aphorisme, de l'écriture puissante et comme vous le dite "jouissive"). L'idée de Dantec que je présente ici est qu'on peut voir, dans une lecture des patristiques, plusieurs rapprochements, "synthèses disjonctives" comme il le dit lui-même, à faire avec Nietzsche. (Enfin, Dantec en est arrivé à la conclusion que "Nietzsche est le dernier des patristiques" lol).

  • Je ne connais pas Dantec, mais je sais que très souvent on a voulu récupérer Nietzsche et réconcilier ses théories avec celles de l'Eglise. Je ne pense pas à vous entendre que c'est ce qu'a voulu faire Dantec, mais il faut bien comprendre que la critique nietzschéenne du christianisme est beaucoup trop radicale pour que la réconciliation s'opère.
    De quel livre de Dantec tirez-vous ces idées, Spendius ? La chose m'intéresse.

  • C'est beaucoup plus simple que cela: Il dis cela dans les questions/réponses de son site, mais il n'en parle que brièvement et donc sans corpus argumentaire.

    Il ne faut pas néanmoins oublié que Nietzsche a été éduqué dans le protestantisme, et que finalement, son grand inspirateur est un dieu grec...Dionysos.

    Héhé

  • Des lecteurs du Stalker et de Dantec ? J'aurais dû m'en douter ! Quoi que vous disiez, les gars, si vous voulez passer pour des types sérieux, éviter de citer ces deux gugusses.

  • Le problème, c'est que c'est vous qui ne paraissez pas sérieux, en parlant de Nietzsche sans le connaître, en parlant de Kant sans le connaître, en parlant du libéralisme sans connaître qui sont les vrais libéraux, etc...

    Et puis, je ne suis pas le plus grand des lecteurs de Dantec, si vous voulez tout savoir.

  • Salut ! Cà patauge, çà patauge...
    Juste pour te répondre Lapinos: Siné et encore moins Val ne sont des anars. Ou alors de droite (arf ! arf !)

    Le Stalker (alias Asensio) dont Spendius est un grand admirateur est un écrivaillon de droite (voire d'extrème). Au secours !

  • Heu... sinon, le jour où je verrais les keufs défendre les anars, c'est que je me serai trompé de cortège !
    Tu vois Lapinos, à l'inverse de toi, j'ai toujours vu les keufs s'intercaler entre les fachos et les anars pour protéger... les fachos.
    Mais dans quel camp était-tu donc, à cette manif ?

  • Jamais dit que Val est anar, c'est un libéral de gauche tendance Jospin. Mais Siné, lui, je ne vois pas de représentant de l'anarchie plus célèbre que lui à l'heure actuelle. Bien sûr pour moi Le Pen est plus anar que Siné dans la mesure où il dérange plus le pouvoir en place que Siné, bienvenu sur la télévision d'Etat (Le Pen qui a d'ailleurs pondu une thèse universitaire sur le mouvement anarchiste).

    Le Stalker, c'est un libéral de droite, un banal sarkozyste, le genre qui comme Dantec ou Finkielkraut, lorsqu'il voit cramer trois bagnoles en banlieue tombe amoureux du ministre de l'Intérieur et parle d'Apocalypse. L'équivalent de Siné à droite, en moins pittoresque.

    Pour (presque) tout te dire, Alayn, j'étais du côté de la poignée de manifestants qui protestaient contre une loi démocratique et capitaliste inique, quand une horde de pseudo-anarchistes abonnés à "Charlie-hebdo" a débarqué pour défendre les lois de la République à sa façon, c'est-à-dire d'une façon plus musclée que les flics.
    Bien qu'ils n'aient pas de conscience politique, sinon ils ne crameraient pas leurs propres bagnoles, les émeutiers dans les banlieues me paraissent beaucoup plus "anars" que les guignols du SCALP et cie. Je trouve Joey Starr, Dieudonné, voire Doc Gynéco plus crédibles que Siné.

  • "Le Stalker (alias Asensio) dont Spendius est un grand admirateur est un écrivaillon de droite (voire d'extrème). Au secours !"

    Mieux vaut cela que, comme le dit Lapinos, un anarchiste abonné à Charlie Hebdo.

    Libéral de gauche, libéral de droite, libéral marxiste, le mnde set trempé dans le libéralisme, et l'eau de mon bain est libérale aussi, je peux donc pas tirer le libéralisme qui se cache dans les ongles de mes pieds, c'est con - ou plutôt, devrais-je dire - c'est libéral.

  • ("le monde est trempé dans le libéralisme")

  • Pas le monde, l'Europe et les Etats-Unis, où, en effet, les discours officiels ne s'écartent guère de la propagande libérale.
    Il est assez évident pour le reste du monde que la liberté de commercer des Occidentaux dissimule une politique douanière yankie aussi stricte que possible, que la liberté proclamée des moeurs dissimule une obligation de baiser avec une capote ou d'avorter, que la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes dissimule une politique néo-coloniale aberrante, etc.

  • Je suis assez d'accord, mais les yankees aussi dans le coup? :-D

  • Le pauvre libéral Spendius défend ses idées ultra-libérales... sans les défendre...
    Il arrête pas de se contredire.
    En fait, ce n'est qu'un petit capitalo qui pense faire rimer libéral avec liberté. iL est complètement à côté de la plaque !
    Et pendant ce temps-là, le libéralisme continue à semer son poison inégalitaire...

Les commentaires sont fermés.