Ce que les dernières péripéties de l’actualité démontrent, c’est la bêtise profonde, la lobotomie de la bourgeoisie libérale dont Nicolas Sarkozy n’est que la caricature.
Si on examine une par une toutes les idéologies qui, en se mélangeant de façon anarchique forment le credo religieux de la bourgeoisie aux "affaires", l'idéologie démocrate-chrétienne, le républicanisme, le laïcisme, la social-démocratie, le capitalisme, l’évolutionnisme, toutes ces philosophies se résument à des slogans idiots coupés de la réalité, de la science, de l’histoire et de la poésie.
Nicolas Sarkozy n’a aucun recul ni capacité d’anticipation. Ce qui le caractérise par rapport à ses prédécesseurs, Chirac, Jospin, c’est une sincérité, une bêtise plus grande.
Sarkozy me fait penser à Frédéric Nitche, penseur bourgeois décadent qui a des adeptes de l’extrême-gauche à l’extrême-droite de la bourgeoisie libérale. Parce qu'il est ridicule avec ses tics, ses sursauts et ses "girl-friends", comme Nitche avec ses bacchantes et sa fiancée, mais pas seulement.
Plus Nitche agite fiévreusement sa volonté de puissance, plus il fait ressortir sa propre impuissance et l’impasse philosophique dans laquelle il se fourvoie pour des petits motifs personnels ; deux motifs sont assez nets : le sentimentalisme et la sincérité. Nitche et Sarkozy sont deux philosophes qui éprouvent le besoin pressant de se vider les couilles mais qui ont été trop bien élevés par leurs mamans pour s'avouer que ce sentiment dicte leur conduite.
Plus Nicolas Sarkozy agite sa volonté d’action, plus il apparaît clairement qu’il est incapable d’infléchir le cours de la décadence capitaliste. Au moins ses prédécesseurs avaient compris que le système démocratique implique de procéder par la ruse si l’on veut changer les choses.
On objectera l’opportunisme de Sarkozy, sa victoire aux élections. Elle est bien plutôt le fruit d’une coïncidence, comme celle de Giscard d’Estaing.
Sarkozy n’a pas conquis l’UMP de haute lutte, comme Mitterrand s’était emparé machiavéliquement du PS ; l’UMP, composé surtout d’abrutis gaullistes, s’est donnée à lui spontanément.
Le manque de respect du quidam vis-à-vis du chef de l’Etat en campagne électorale n’est pas étonnant ni choquant. Cette audace et cette familiarité de la part de la foule n’est que le reflet de sa propre audace et de sa propre familiarité, de sa vulgarité. Le comportement public du chef de l’Etat est une porte ouverte à l’assassinat politique.
Ce qui est choquant en revanche, c’est l’audace et la familiarité des oligarques, de leur représentante Laurence Parisot lorsqu’elle intime l'ordre au chef de l’Etat de ne pas se mêler des affaires de la "Société générale" et de Daniel Bouton. Le scandale politique, il est là. Ça serait faire preuve d’un minimum d’intelligence politique de la part de Sarkozy que de dissoudre la "Société générale" et d’expédier son patron à l’ombre méditer sur des sujets plus sérieux que le CAC 40 et les taux de profit en compagnie de Laurence Parisot.
Et afin de redorer le blason de la France dans le monde. Car s’il y a bien une chose que le reste du monde envie à la France, ce ne sont pas les “Droits de l’Homme”, cette hypocrisie bourgeoise caractérisée, ce prurit démocrate-chrétien, mais c’est le bel ORDONNANCEMENT de la France, les fables de La Fontaine, les jardins de Louis XIV, les poètes de la marquise de Pompadour…
Commentaires
Et Molière aussi!!!
Et Barrès !
De Napoléon a Guizot en passant par Nietzsche, Sarkozy, sous votre plume, a bien de la chance. Bien entendu votre comparaison est complètement idiote et infondée (même si je rentre de plus en plus dans votre camps, vous l'aurez compris). Comparer, comparer, il y a rien de plus bête, ça mène à rien. Par exemple, vous: Au début vous me faisiez penser à Freud, puis à Mussolini, des fois à Lénine et d'autres à Hitler.
Et pourtant, malgré cette belle brochette d'enfoirés, vous êtes un bon type.
Dans votre liste, on trouve un imbécile doublé d'un charlatan, Freud, bourgeois viennois puritain qui spécule sur l'existence sans retirer ses bésicles et son costard étriqué de bourgeois viennois puritain obsédé par le sexe et opprimé par sa mère dès le plus jeune âge - alors vous ne vous étonnerez pas que je trouve cette comparaison avec ce crétin insultante (je préfère nettement Darwin), et puis d'ailleurs trois hommes politiques d'envergure, deux qui partagent à peu près les mêmes idées politiques, Lénine et Mussolini, et le troisième qui est plus près des idées de Sarkozy, à savoir Adolf Hitler (nationalisme+évolutionnisme+socialisme+gadgets technologiques+discours mi-chrétien mi-païen).
S'il est financé aussi par des cartels comme Hitler, je vois bien que sur le plan politique, Sarkozy est à peu près paralysé et réduit à cacher derrière des gesticulations son impuissance (d'où Nitche), tandis que l'Allemagne d'Hitler en était à un stade de développement du capitalisme différent, en plein apogée.
De même Lénine a restauré l'Etat russe qui avait sombré dans l'anarchie avec l'aide de Trotski, tandis que Mussolini a très tôt perdu le soutien de l'armée et de la population. Non seulement les comparaisons sont importantes mais elles font partie du raisonnement scientifique. Le tout est de faire les bonnes comparaisons, Spendius. Ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain. Prenez la science néo-darwinienne : c'est typiquement une science qui procède par comparaison, qui découle d'un raisonnement anthropomorphique ; jusque-là, rien à dire, c'est dans la nature humaine de faire des comparaisons, de bonnes et de mauvaises, de tourner les problèmes dans tous les sens ; le problème c'est que la science néo-darwinienne nie cette évidence qu'elle est "anthropocentrée" pour s'affirmer comme une science objective, et accuse l'islam et les créationnistes d'être, eux, "théocentrés", c'est-à-dire subjectifs et antiscientifiques. Votre hérésie épistémologique est du même ordre, Spendius (celle de Benoît XVI aussi), et vu que la seule cohérence de Nitche est cette idée de lutte des espèces entre elles d'où il déduit une morale aussi idiote que décadente… Vous ne seriez pas analyste-programmeur, par hasard, Spendius, ou quelque-chose dans ce genre là ? Quand je dis "par hasard", évidemment, je sais très bien que le hasard n'est que la mesure de notre ignorance.
Quelle est votre définition du mot bourgeois ? Qui est le plus bourgeois de Nietzsche, l'homme d'un idéal impossible à tenir sans la grâce de Dieu (et par conséquent qui ne le tient pas, d'où les ménades et la fiancée), ou Marx, l'homo oeconomicus, qui trouvait quelque grâce pour la petite vie bourgeoise par opposition à l'ère du grand capital (quand je vois une maudite continuité) ?
Sarkozy est un bourgeois, les français sont embourgeoisés de longue date, et ces gens là n'ont aucun idéal. J'ajouterais que Nietzsche est moins allemand que Marx de ce point de vue là. Le prussien a encore le sens de l'honneur, tandis que le juif internationaliste se trouve curieusement influencé par l'esprit nordique, le "procédé allemand d'enrichissement besogneux".
Vous vous méprenez sur Marx. Méprise excusable vu que la France, à quelques exceptions près, n'a rien compris à Marx. Il faut voyager en Italie, en Russie ou au Royaume-Uni pour croiser des pensées marxistes dynamiques ; même les soviétiques n'ont pas momifié Marx autant qu'on pourrait le croire.
Marx ce n'est pas Flaubert (vous m'autoriserez à ne pas prendre Nitche une seconde au sérieux et à laisser ce genre de fantaisie à des curés démocrates-chrétiens). Marx ne dit pas : "Madame Bovary, c'est moi".
D'un point de vue matériel, Marx a renoncé au confort d'une chaire dans l'Université bourgeoise où son esprit critique surdéveloppé lui aurait permis d'atteindre rapidement le sommet, comme son maître Hegel. Il a payé le prix de cette résistance d'une vie certes exaltante mais pleine de tracas, émaillée par la mort de ses enfants, une vie analogue à celle du penseur catholique Léon Bloy. Je signale au passage cette convergence mais il y en a beaucoup d'autres significatives.
Un trait d'humour lucide fait dire à Marx, d'ailleurs, que même si l'Université était près de se convertir au communisme, à sa dialectique révolutionnaire, grâce à un effort intellectuel, elle ne franchirait pas le pas, elle ne courrait pas le risque d'exploser. Pour un marxiste par exemple la philosophie telle qu'elle est enseignée aujourd'hui, cet enseignement n'a aucun sens, aucune direction. L'université a d'ailleurs produit un certain nombre de penseurs dans toutes les spécialités, Max Weber, Baudrillard, Bourdieu, Debord, Sartre, Althusser, Balibar, mais aussi Keynes en économie, dont le motif, conscient ou pas, est d'émasculer le marxisme, de piétiner sa critique. Qu'est-ce que vous croyez que Marx aurait pensé, au XXIe siècle, d'un sociologue, d'un philosophe, d'un existentialiste, lui qui dès le milieu du XIXe proclamait, désirait "l'unité du but" ? Le crétinisme de la pensée bourgeoise contemporaine ne mérite que des sarcasmes.
La pensée bourgeoise à laquelle Marx reconnaît encore une valeur, c'est celle de Voltaire, qui marque une étape. Admettez qu'on en est bien loin.
Une définition du bourgeois d'aujourd'hui, qui colle bien à Sarkozy et aux bobos en général, ça pourrait être "Un anarchiste qui s'ignore".
Prenez le cas de Houellebecq, qui n'est pas, lui, exceptionnellement, un pur produit du système. Il piétine les valeurs bobos, l'hypocrisie atavique de la bourgeoisie, tout en ne sortant pas lui-même du cadre étriqué de la pensée bourgeoise (Sauf Baudelaire, mais je crois que Houellebecq n'a rien compris à Baudelaire, qui, lui, n'est pas figé dans le romantisme et le sentimentalisme).
"Vous ne seriez pas analyste-programmeur, par hasard, Spendius, ou quelque-chose dans ce genre là?"
Pas de métiers spéciaux (surtout de ce genre). Je vis, c'est tout.
Mais développez: Nietzsche, impuissant?
"Non seulement les comparaisons sont importantes mais elles font partie du raisonnement scientifique."
C'est un énorme défaut. J'ai discuté hier avec un physicien (la "profession" la plus noble qu'il existe en notre temps) qui justement me disait que le problème des singularités (Trous Noirs et le Big Bang) ne pourront jamais être résolus et donc que toutes ces théories du Tout avancent dans le vide. Tout au plus ces théories peuvent avoir des preuves indirectes (de nouvelles particules prévues par ces modèles et découvertes sur des accélérateurs de particules, comme le LHC), mais rien d'autre. C'est la même chose: Dresser des comparaisons, tourner le problème dans tout les sens est une faiblesse du scientifique, faiblesse nécessaire mais qu'il convient de réduire au minimum. Feynman ne lisait aucun livre de philosophe ou autre idéologue, pour ne pas être manipulé par ces idéologies toutes faites, de même s'abstenir au minimum de comparaisons rend plus objectif.
Ah, oui, oui, les preuves de Dieu sont indirectes également.
Pas très envie de "développer" Nitche dans la mesure où il est incohérent et caduc ; contrairement à ce que vous refusez d'admettre, il transpose la théorie darwinienne en philosophie, c'est même la seule base un peu matérielle et solide de Nitche, qui avec tout le reste, le bouddhisme, le christianisme, les moralistes français, fabrique une bouillie infâme qui peut peut être bluffer des gugusses comme Sollers ou Onfray, un curé démocrate-chrétien, mais pas des gens sérieux, ayant un minimum de sens critique.
Feuerbach en revanche est intéressant parce qu'il est cohérent. Du coup on peut aussi le critiquer plus facilement (l'athéologie de Feuerbach n'est pas entièrement vaine).
Le succès de Nitche par rapport à Feuerbach auprès du public bourgeois se comprend d'ailleurs facilement. C'est le goût du bourgeois pour les cache-misère intellectuels, idem pour Heidegger, Chateaubriand, pleins de replis où on peut cacher ses petites économies. Au moins le ruisselet Feuerbach on peut voir à travers. On peut même qualifier Feuerbach de "miroir de la démocratie-chrétienne". Un démocrate-chrétien qui se penche sur Feuerbach, a toutes les chances de boire le bouillon comme Narcisse dans sa mare.
Quant à vous, vous vous réclamez du système cartésien, dont Benoît XVI lui-même n'est pas loin (ou Sartre), et qui vaut mieux que la sottise de Kant, mais dont vous trouvez une critique assez juste chez Bergson ou Spencer, la phénoménologie de Hegel, dès le XIXe siècle. Claude Allègre reprend cette critique dans un de ses ouvrages de vulgarisation scientifique. Il a bien discerné cette évidence que l'épistémologie est en pleine décadence, et l'origine de cette décadence est bien entendu l'idéalisme kantien. Un exemple typique, c'est Gould, qui comme votre Feynman finit par accorder plus d'importance à l'épistémologie elle-même qu'aux résultats de l'expérience scientifique (!)
La science est ravagée par les mathématiques. Comment faire comprendre ça à un pape allemand romantique ? C'est quasiment mission impossible. Il jette le bébé avec l'eau du bain, la science avec le positivisme.
Le pape et vous, vous avez de la chance que les types comme moi soient obligés de se cacher, car si le pouvoir vous échappait, la première mesure que nous prendrions, c'est de vous enfermer dans des cellules, des goulags, avec vos utopies, la permission de causer autant que vous voudriez mais interdiction de publier quoi que ce soit. Toutes les utopies totalitaires ne sont sans doute que l'extrapolation de règlements monastiques.
Je ne m'interposerait pas à cette censure de plus, cette fois ci. Je pense que vous avez lu ma réponse à votre dernier message, corrigeant vos éternelles erreurs (avec une en plus à ajouter dans le sac: A ce qui parait, Feynman aime l'épistémologie et déteste l'expérience - ce que j'essayais de faire comprendre était exactement le contraire) et vos insultes délirantes ("je vous fouterais au goulag quand je sortirais de la clandestinité pour prendre le pouvoir" en gros) mais surtout, incluant ce que je pense de vous, avec franchise.
Je comprends que cette partie là n'a pas à être lue des autres.