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Le dernier combat

Les derniers chrétiens qui se battent autour des ruines de l'Eglise et défendent encore bec et ongles ses dernières reliques et pierres me font penser aux soldats qui se battirent naguère dans les ruines de Stalingrad pour défendre jusqu'au bout une cause à laquelle ils croyaient, parmi lesquels il y eut sûrement de très belles âmes pétries du sens de l'honneur.

La mort exerce sans doute sur cette volée de moineaux une fascination plus grande que la victoire elle-même. La bêtise est-elle pardonnable dans une religion révélée comme le christianisme ? Saint Augustin le pense, ou plutôt utilise cet argument de la "bonne intention". Mais est-ce que saint Augustin ne pense pas d'abord avant tout à se sauver lui-même ? Sa théologie n'est-elle pas une théologie de poète ou de philosophe ?

Commentaires

  • Non. Sa théologie n'est pas une théologie de poète ni de philosophe. C'est une théologie d'ergoteur. D'ailleurs Kant l'a copié. Ma théorie est qu'il a dû commettre une abomination, dans sa jeunesse. D'où la hantise du salut. Il espéra une absolution impossible chez les manichéens, mais il a compris que ça passerait pas, alors il est allé la chercher à Milan, en se faisant baptiser, et purifier à l'oeil.
    Et si aujourd'hui, Benoît XVI nous re-sert le topo, c'est pas pour rien.

  • La décadence se traduit toujours par un glissement de l'art vers la philosophie, c'est une des grandes leçons de Bacon. Il faut bien comprendre ce que la philosophie représente pour Bacon : le véhicule du raisonnement anthropologique, c'est-à-dire pour un "matérialiste", la faille par où s'engouffre ou se réengouffre le vent de l'animisme (et le "facteur" temps).
    Si Homère est un fabuliste, encore une fois Lévi-Strauss ou Freud ne sont que des mythomanes.

    Le pire état est probablement celui où la philosophie se dissimule derrière le langage ou le prétexte scientifique ; et ici Marx de relever que l'économie capitaliste a plus à voir avec un "credo" économique qu'avec une description scientifique de la réalité ; derrière chaque théoricien libéral se dissimule un dévôt.

    Quant au dernier pape, en quelque sorte il est coincé de tous les côtés, contraint d'épiloguer, de touiller le brouet de la théologie de la "bonne mort", en admettant qu'il soit sincère et que son jugement soit indépendant du financement de l'Eglise par des nations capitalistes.
    La théologie de saint Augustin apparaît quoi qu'il en soit comme la meilleure "couverture" pour dissimuler au plus grand nombre ce fait que l'Eglise (on pourrait aussi bien dire LES Eglises, car elles sont désormais toutes peu ou prou alignées sur une même ligne), l'Eglise est la mère des nations occidentales, à qui elle a fourni tout le "matériel" idéologique, religion laïque et culte de l'Etat et ses idoles compris.
    Au plan chrétien, cet aveu ne pourrait manquer de téléscoper la vision de saint Jean - révélation qui laisse d'abord l'apôtre pantois - que l'Eglise est la putain dont il est question en Jn, Ap. chap. XVII.
    Lorsque Benoît XVI houspille les jeunes démocrates-crétins en leur disant : "N'ayez pas peur !" : on a envie de lui répondre : "Vas-y toi-même !", tant la théologie du pape semble inspirée par la trouille de l'esprit du monde - the devil himself as it is.

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