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Idolâtrie romaine

Bien qu'ils se veulent "oecuméniques", les blogueurs démocrates-chrétiens sont de ceux qui censurent le plus les critiques de leur christianisme mâtiné de considérations sociales. Je qualifie de "démocrates-chrétiens" tous ceux qui cautionnent un processus politique dont les Français les moins bien informés constatent qu'il est en réalité un mode de gouvernement oligarchique.

A la question : peut-on défendre la France avec des arguments chrétiens ? La réponse est non, sans appel ; pas plus l'Europe, évidemment, projet essentiellement militaire et mercantile. La France n'est qu'une personnalité morale, et comme tous ses congénères, elle a un fondement patrimonial. Les trente deniers de Judas ont ce sens patrimonial.

L'écrivain catholique Léon Bloy souligne l'analogie entre l'argent et le sang ; c'est aussi une image que l'on retrouve chez Shakespeare (Shylock), et à quoi l'analyse approfondie de la physiocratie libérale de Marx revient. Je viens de citer ici volontairement trois penseurs dont le pape Benoît XVI n'a cure, leur préférant des moralistes allemands le plus souvent ouvertement athées, s'extrayant ainsi d'une "tradition catholique" dont les catholiques romains se prévalent habituellement, pour cautionner tout et n'importe quoi, gobé tel quel par le public d'oies plus ou moins blanches qui compose les assemblées dominicales.

Au coeur de cette tradition ésotérique ou de cette "gnose" (au sens pris par la "gnose" de "savoir mystique erroné"), l'idolâtrie de la vierge Marie, dont je dirai ultérieurement le corollaire patrimonial.

Je reproduis ici, à peine modifié, le commentaire proposé sur le blog de Dominique Letourneau, membre de l'"Opus Dei", et donc censuré.

Marie, la femme eucharistique

La Maternité spirituelle [?] de la Vierge Marie, dont nous avons hérité au pied de la Croix, "est particulièrement vécue par le peuple chrétien dans la célébration eucharistique –célébration liturgique du mystère de la Rédemption– où se rend présent le Christ, en son vrai corps né de la Vierge Marie"(Jean-Paul II, encyclique Redemptoris Mater, n° 44).

C’est bien le corps du Christ qui nous est donné en nourriture pour la vie éternelle, comme le Christ l’avait annoncé par avance dans son discours sur le Pain de vie, prononcé dans la synagogue de Capharnaüm (cf. Jean 6, 54). Mais il s’agit du corps que Jésus a reçu de Marie à l’Incarnation. Il n’en a pas d’autre. C’est son corps humain, qui fait de lui véritablement un homme. Ce corps, nous le devons au « oui » de Marie. C’est donc elle qui nous le donne. Et ce, non seulement à Bethléem, mais dans toute célébration eucharistique.

Jésus est vraiment fils de Marie, et non de Joseph, ce que l’évangéliste saint Matthieu prend bien soin de consigner, au terme d’une généalogie qui aurait dû, en bonne logique, s’achever par une dernière mention d’une ascendance masculine : "Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu’on appelle Christ" (Matthieu 1, 16). L’arbre de Jessé illustre bien cette filiation particulière, qui finit par placer Marie à son sommet. « La branche qui sort de la racine, c'est Marie qui descend de David ; la fleur qui naît de la tige, c'est le fils de Marie" (Tertullien, De carne Christi 21).

"Ainsi partout où est Jésus, au ciel ou en terre, dans nos tabernacles ou dans nos cœurs, il est vrai de dire qu'il y est le fruit et le rapport de Marie, que Marie seule est l'arbre de vie, et que Jésus seul en est le fruit. Quiconque donc veut avoir ce fruit admirable dans son cœur doit avoir l'arbre qui le produit : qui veut avoir Jésus doit avoir Marie » (Ch. Besnard, L’Amour de la Sagesse éternelle, n° 204, à tort attribué à Grignion de Montfort). Mais pour que l’arbre de vie se développe et bénéficie au plus grand nombre, « il faut arroser continuellement cet arbre divin de ses communions, ses messes et autres prières publiques et particulières ; sans quoi cet arbre cesserait de porter du fruit » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Le Secret de Marie, n° 76).

Mon commentaire

1. Marie est confiée à Jean, comme Jean l'est à Marie.

2. Vous devez savoir que le culte marial est taxé d'idolâtrie, non seulement par moi, mais dans des bouquins de vulgarisation scientifique que l'on trouve un peu partout, dans ces termes : "Les catholiques ont restauré, à travers le culte marial, le culte de la déesse Isis dans l'Egypte antique."

L'exégèse que vous présentez devrait donc s'employer à laver de tout soupçon l'accusation dont le culte de la Vierge Marie fait l'objet. Or ce n'est pas le cas.

3. Dans le passage fameux que vous évoquez, où le Christ dissuade les Juifs de croire que Moïse leur a donné le pain du ciel, nulle part n'est mentionné l'intermédiaire de Marie, sauf justement par les Juifs qui doutent que le Christ vient directement du ciel, comme celui-là l'affirme plusieurs fois.

Et encore : "C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie."

Le Christ explique en outre que ce qui l'unit à l'homme est comme ce qui l'unit à son père, de nature spirituelle et non un breuvage et une nourriture terrestres (comme la manne l'était).

Vous voudriez restaurer la chair dans ses droits, vous ne vous y prendriez pas autrement.

+ Ajout :

- La théologie de Jean-Paul II est bien étrange (non seulement dans ce cas précis) et truffée d'expressions bizarres telle que celle de "maternité spirituelle", dont on voit mal quel sens elle pourrait avoir en dehors de l'immaculée conception, c'est-à-dire d'une naissance du Christ surnaturelle et non charnelle. On peut signaler ici le rappel à l'apôtre Pierre qui venait de le trahir que "la chair est faible", dissuasif d'espérer par elle un quelconque salut. Ce propos contrecarre l'affirmation de Jésus selon laquelle ses paroles transmettent l'esprit même de Dieu, procurant la force nécessaire au salut et à la vie éternelle. D'une manière générale, la spiritualité chrétienne renverse la morale naturelle païenne et un vitalisme nécessairement macabre. Ainsi que le souligne Shakespeare, fortune et chair sont liés. On peut rappeler ici que "le coup de la fortune", aux dés, est le triple-six dans la culture grecque (666).

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