Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La Condition humaine

J'avoue lire l'oeuvre de François Bacon comme celle d'un grand saint ; avec une révérence sans doute un peu ridicule. Jésus-Christ n'a-t-il pas recommandé à ses apôtres de ne pas le prendre pour leur maître, mais leur frère ?

Je relis encore cette élucidation du mythe de Prométhée que Bacon a donnée, pleine d'allusions à la Genèse. Elle fait partie du top 10 des oeuvres occidentales. Je parle sérieusement, pas comme le crétin démocrate-chrétien Rémi Brague qui croit que Rome et les Romains sont des Occidentaux, alors qu'ils sont des technocrates, c'est-à-dire habiles comme des singes, mais dépourvus du sens de l'histoire.

Bacon est représentatif de la pensée occidentale, que la femelle Nitche souhaita détruire ; au sens où Bacon incite à se rebeller contre la condition humaine et le destin. Cela peut paraître anodin, mais toute la mathématique dévotion orientale pour le clergé tient à ça : "Inch Allah !" dit le soldat yankee ou musulman avant de se sacrifier pour la mère-patrie. Le clergé dont la fonction, à travers le temps - les publicitaires aujourd'hui, investis de la fonction éthique - est d'accommoder leurs ouailles à la condition humaine, sinistre pour les misérables, médiocre pour les gens heureux, le clergé est nécessairement byzantin.

Comprenez bien : pourquoi le personnage de Hamlet est-il un Christ prométhéen ? Parce qu'il est le seul à quémander de l'esprit de dieu la force, dans Elseneur peuplé de tous les types de lâchetés qui sont forment les piliers de la sociétés, à peu près semblables à ceux qu'on retrouve chez Molière. Pour Shakespeare ce n'est certainement pas Rome qui est catholique, mais l'Esprit saint.

Prométhée refuse de se laisser faire par la nature, c'est-à-dire la mort. Prométhée c'est ce qu'il y a en vous, en moi, qui refuse à s'abaisser au niveau de la chiennerie ou du singe, qui continue de vivre bien que la vie et la société soient totalement absurdes. Bacon nous explique que la raison en est que le monde paraît avoir été créé pour l'homme ; il y a une foi et une raison humaine, presque primitives, qui vont dans ce sens. Bien qu'il soit plus fragile que de nombreuses espèces, l'homme domine le monde par son esprit, c'est un microcosme à lui tout seul. L'anthropologie ou le socialisme perpétuent le mouvement religieux qui situe l'homme au centre.

Conscient que le diable ou la nature est le dieu des anthropophages, comme celui des anthropologues, F. Bacon vante de la part de Prométhée l'art, certes désordonné, mais qui meut Prométhée au-dessus de la masse statistique des hommes et de la vie sociale, par définition récurrente et imbécile.

Hercule vient en aide à Prométhée, comme le Christ est venu arracher l'homme au péché et à la mort, qui forment les frontières de son microcosme et des religions païennes. L'art ne suffit pas à Prométhée. Encore faut-il que cet art ne se contente pas de conforter la médiocrité humaine, dit Bacon, et ne se contente pas des explications mathématiques hasardeuses ou providentielles.

Les commentaires sont fermés.