Il n'y a rien de plus dégoûtant qu'une bande de gangsters corrompus, si ce n'est un comité d'éthique. Sans son comité d'éthique présidé par Heidegger, l'Allemagne nazie ne serait qu'une vulgaire mafia, banalement entraînée au mal. A quoi oeuvrent de telles officines ? Au crime parfait.
Il ne faut pas hésiter, au pays de Molière, lorsqu'on n'a pas été acheté et qu'on n'est pas à vendre, comme tel ou tel poète putassier, impressionné par la trique du dernier dictateur à la mode, à dire que derrière chaque professeur d'éthique, sans exception, à commencer par la moins fondée "éthique judéo-chrétienne" (sic) - coupe remplie d'ordures et de blasphèmes - se cache un tartuffe. L'éthique moderne est à la pensée ce que la chirurgie esthétique est à la médecine : un ravalement de façade bourgeoise, spécialité pharisienne. Il n'y aura dans les temps à venir que des enfants rescapés de l'éthique.