Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maudit Purgatoire

Un lecteur me reproche la dureté de mes propos, selon lui excessive !?

Quand la vie violente l'homme, de telle manière que l'ouvrier chinois se fait enculer par l'Occident humaniste qui préfère sous-traiter le travail de "gauleiter" ou de capitaine de galère, et se ramone la conscience en matant des films antinazis, il s'agit d'une autre violence et d'une autre dureté que la mienne. Ce lecteur me l'accorderait, je pense.

Il m'accorderait que c'est extrêmement violent de la part d'un philosophe humaniste de se mettre à la tête d'une bande de soudards ivres de sang, leur fournir des armes, des conseils tactiques, et les bénir au nom de quelque divinité philosophique.

Je pense notamment ici à Bernard de Clairvaux. Mais il y a des exemples beaucoup plus récents, de tels chiens spécialisés dans la caution de l'assassinat au nom de "valeurs supérieures".

Ce lecteur m'accorderait aussi qu'il n'y a pas plus nazi qu'un "chasseur de nazi", et que c'est par une distraction extraordinaire que le censeur autorise l'emploi de cette expression abominable en ce qu'elle fait l'éloge, comme fait le capitalisme, de la prédation de l'homme par l'homme. Il suffit de démontrer qu'autrui est nazi pour avoir le droit de le tuer. Alors même que le nazisme n'a pas été défini rigoureusement comme ce qu'il est, à savoir le goût du cinéma.

Donc la violence et la dureté sont partout : elles sont dans la connerie des femmes qui ne veulent jamais rien savoir de la vérité ; elles sont dans l'humanisme judéo-chrétien, inventé pour délester le pauvre sans coup férir du fruit de son labeur ; elles sont dans l'épaisse croûte de mélancolie dont les hideux vieillards "existentialistes" se servent pour étouffer la jeune génération, elles sont dans ces universités pleines d'esprits creux qui n'enseignent que l'art et la manière d'éliminer son rival sans porter la main sur lui, etc., etc.

La dureté n'est pas seulement dans mes propos. Le Christ n'est pas seulement venu apporter la guerre ou le jihad dans le monde pour le plaisir de détruire la terre, mère des païens : il est venu allumer la guerre, y compris entre le père et le fils, au sein même de la famille, parce que le monde n'est qu'une plaie purulente vouée à l'autodestruction.

Bien plus encore que l'idée de dieu, c'est celle du purgatoire dont le bourgeois a besoin pour se rassurer. Le purgatoire n'a d'existence que dans la cervelle insane de Galilée, comme les formules mathématiques abstraites. Imbéciles sont Napoléon ou Nitche de déplorer la mort de dieu et ses conséquences pour leur caste : tant que le purgatoire subsiste, le maître conserve son fouet : la possibilité d'une île, ce rêve de femelle capitaliste.

Le caractère entièrement théorique du purgatoire, formule magique dont les démocrates s'inspirent pour enculer les pauvres, mon lecteur me l'accorderait, il me semble. Je dirais qu'il est trop Français pour ne pas le faire. Comparés au reste du monde, les Français sont des hommes de peu de foi, comparés au reste du monde, composé de femmes prêtes à suivre le premier joueur de pipeau venu, qui leur fait fibrer les ovaires.

Mais peut-être ne voit-il pas sa propre violence et sa propre dureté, ni pourquoi le chrétien ne peut tolérer la moindre doctrine sociale, pas même l'art. Si le socialisme est aussi odieux aux yeux de l'Eglise, véritable Epouse du Messie, c'est parce qu'il insulte la Jérusalem céleste. C'est pour cette raison que la Rome des papes est aussi odieuse : parce qu'elle a inventé le socialisme en Occident, en dépit des avertissements du Messie et de la parole divine de ne pas le faire. L'Esprit donne un conseil d'une sagesse dont l'homme seul ne serait pas possible, et les papes crucifient ce conseil, ils s'assoient dessus. Car, bien sûr, c'est évident quand on lu les apôtres ou saint Paul, concordant avec l'histoire : il n'y a pas de socialisme sans légitimation de la violence.

Le socialisme ne demande aucun esprit à l'homme : c'est une pure réflexion, comme les mathématiques ; le simple fait de vivre rend socialiste. Si mon lecteur ne comprend pas en quoi il légitime la violence, ni avec qui il l'est, pourquoi, qu'est-ce que je veux dire par là, c'est sans doute parce que sa violence est d'abord dirigée contre lui. Peut-être ne s'aime-t-il pas, parce qu'il n'a jamais été aimé ? Et je ne fais pas de psychanalyse ; la psychanalyse c'est tout le contraire : elle est faite pour remettre sur les rails ceux qui veulent en finir avec la vie et justifier l'absurdité de celle-ci par des formules aussi extravagantes que le purgatoire. La psychanalyse va donc dans le sens de la vie et du socialisme, au contraire du christianisme qui réfute que la vie a un sens autre que satanique.

Il y a bien une forme d'amour de Satan pour les hommes, et une forme de violence démoniaque, incitative à l'art ou l'holocauste de l'homme par l'homme. Dans cette perspective ordonnatrice, la quantité a remplacé la qualité. Et d'autre part une forme d'amour de Dieu pour les hommes, pris un par un, puisque leur bêtise vient essentiellement des moyens éthiques ou politiques qu'ils mettent en place pour assurer aux plus rusés d'entre eux une sorte de purgatoire ou de rêve éveillé plus confortable que la vie telle qu'elle est, cruelle salope qui de temps en temps nous accorde une caresse afin que nous en parlions avec plus de respect.

 

Les commentaires sont fermés.