Une fois n'est pas coutume, je tombe en librairie au rayon des "nouveautés" que je dédaigne habituellement, n'ayant pas de goût pour le recyclage mais pour les choses bien dites une fois pour toute, sur un bouquin portant l'estampille chrétienne et tenant un propos chrétien, ce qui est extrêmement rare par les temps qui courent. Le but des nouveaux bouquins chrétiens est le plus souvent de noyer le poisson.
Le bouquin s'intitule : "La religion crucifiée" et son sous-titre est : "Essai sur la mort de Jésus". Par un certain François Vouga.
"La mort de Jésus est abusivement interprétée comme un sacrifice destiné à racheter les péchés de l'humanité. Cette conception omniprésente tire son origine du moyen-âge."
"JESUS EST MORT POUR NOUS LIBERER DE NOUS-MÊMES ET DE LA RELIGION."
Je m'en tiens pour l'instant à ces "accroches" prometteuses. L'auteur a-t-il poussé son essai jusqu'à s'interroger si le rituel catholique romain du sacrifice de la messe n'est pas le théâtre où s'est principalement échafaudé ce concept frauduleux ? Le théologien anglais John Wycliffe le prétendit au XIVe siècle, traduisant la Bible et fondant la communauté populaire chrétienne des "lollards" sur la remise en cause de principes institutionnels enseignés comme des dogmes. Dans son "Thomas More", Shakespeare nous montre le "saint patron des hommes politiques" (sic) trahissant la promesse faite à un groupe de lollards séditieux d'échapper à l'exécution s'ils déposaient les armes.
Quelques commentaires autour de ces simples propositions de François Vouga afin de rétablir la logique chrétienne :
- Le propos débile sur la contribution de Judas Iscariote au salut de l'humanité, celui-ci s'étant fait le vicaire de l'assassinat du Christ, n'est que le prolongement de la fausse doctrine médiévale.
- L'image du Christ crucifié, ou "de douleur", présenté ainsi comme modèle, est à des fins de direction morale des ignorants par le clergé. Le "masochisme chrétien", sur lequel Nitche a brodé un délire interprétatif, n'existe donc qu'en vertu du sadisme ou de la volonté de puissance de certains clercs.
- L'idée d'une conception mensongère omniprésente est un avertissement sérieux à se méfier du matériel de propagande chrétien en général, en particulier lorsque celui-ci a l'impudence d'introduire les ratiocinages anthropologiques dans une religion révélée.
- Du point de vue évangélique, l'homme est essentiellement païen, c'est-à-dire religieux et aliéné au raisonnement éthique.
Commentaires
Lapinos,
Je ne vois pas où vous voulez en venir. Il n'y a rien à tirer de ce M. Vouga. Soit : les parpaillots ont récupéré les Lollards, et après ? Rien de nouveau sous le soleil.
Il n'y a rien à tirer des digressions pauliniennes de Vouga.
Il faut mettre le feu à Rome comme à Genève.
Porteur
Crois-tu à la résurrection de Jésus-Christ ?
Je ne crois pas à la mort.
Les enfants et les adolescents n'y croient pas non plus. Et bien des hommes, tant qu'ils bandent ; après ça, ils posent le principe du nirvana où tout n'est que luxe, calme et volupté.
- Il paraît utile que F. Vouga rappelle que la souffrance n'a rien de divin, dans un monde où les vieillards le susurent à l'oreille des gosses pour mieux les circonvenir. Le désir illusoire du nirvana n'est jamais aussi grand que dans les populations frustrées.
C'est autre chose.
Pour ce qui concerne la résurrection du Christ, ta question me surprend un peu, alors j'ai répondu à côté, un peu par politesse. Il ne s'agit pas de croyance, de foi, ou je sais pas quelle connerie. La résurrection est un fait. En sorte qu'il n'y a pas lieu de croire. La foi, c'est le doute. Je n'ai pas la foi. C'est bien pire, c'est carrément insupportable, si tu veux savoir. Un vrai chemin de croix.
Peut-être faut-il distinguer la croyance de la foi? comme tu le dis assez paradoxalement Porteur, la foi c'est le savoir, par opposition à la croyance qui est le doute. Par conséquent, si tu doutes de ta foi, c'est que tu crois.
Il y a une phrase de l'Ecclésiaste, il me semble, qui dit à peu près que toute vérité peut être énoncée en deux sens opposés par l'homme. Rejoignant le propos de Léopardi selon lequel "le mensonge est dans les mots mêmes".
Oui d'accord. Il y a aussi "au commencement était le verbe" ou encore "omnis homo mendax", etc. Et puis quoi ?
Je n'ai pas de foi, pas de conviction, je ne sais pas ce que ça veut dire. J'ai vu tant d'imposteurs, de paumés, de bourreaux et de mages qui ont la foi ! Je compisse la foi.
Tout ça n'a rien à voir avec la résurrection, qui est un fait, un fait trans-historique comme dit l'autre. Un fait qui me fait dire que la mort est un mirage, une supercherie.
On se fait tous avoir avec cette connerie de foi. La foi c'est un peu comme la carte d'électeur. Moi je me torche avec. Alleluïa !
C'est dans la logique de ce que dit Vouga : le masochisme de Thérèse d'Avila n'a pas un sens chrétien, mais social ; il sert à entretenir une vaine espérance dans le peuple, la foi dans un bonheur futur. Dès lors que l'homme du peuple parvient à jouir à peu près normalement, malgré les obstacles mis sur cette voie, ayant trouvé le bonheur il perd la foi qui la lui faisait espérer sous une forme mystique.
Ce que l'éthique moderne s'est bien gardée d'abolir dans la morale médiévale, c'est ce nihilisme qui permet l'adhésion à un système religieux et un pouvoir dont l'élite conserve les rênes.
Une fois rassasié de la mystique des sentiments l'homme revient à la bête, mais nourri de connaissances véritables qui ne soient pas issues de la chair, il n'est jamais repu, la satiété n'existe pas dans la recherche de la vérité, l'homme peut alors songer à s'élever, à tout le moins redresser un peu l'échine, c'est le sens de la libération par l'amour de la vérité que prône le dieu vivant. c'est ça qui est la Foi, un choix libre et conscient et qui mérite sa majuscule en direction de la Vérité. Le mensonge à Babel était architectural, une transformation du verbe en structures mathématico-juridico-géométrico-mécanico-linguistico-métalliques, de quoi déclencher la colère de dieu.
Si tu veux voir par-delà le domaine du soleil, Porteur, vaincre l'affliction du sempiternel retour des mêmes choses, cela ne se peut pas sans réclamer l'assistance de l'Esprit. Shake your spirit!
Avec la vérité pas de retour en arrière, et dans le doute on piétine, y a que l'erreur qui nous donne l'illusion d'avancer, si vite qu'on en avale les courbes et les couleuvres et qu'on finit par se mordre la queue. Comme dit not' Lapin derrière le soleil de Satan brille ardemment la lumière de la vérité, son esprit le transperce, les particules cosmique c'est de la gnognotte à comparer. Moi ce que je crois c'est qu'un homme qui a la conviction de la résurrection (je parle pas des femmes chez qui les convictions en général dominent), soit il chie dans son froc(esprit es-tu là), soit il vit de la charité sociale (ce qui est le cas du manard au président); mais dans les deux cas il doit savoir qu'il ne lui appartient pas de juger de sa propre foi en dieu, et encore moins de celle des autres, et pan sur mon cul merdeux.
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