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Aventures de l'Art

"Nous avons l'Art, afin de ne pas périr de la Vérité." F. Nitche

Est très honnêtement posé ici par l'antéchrist le problème de la menace que la vérité représente pour le monde, qui s'organise autour d'une vérité relative, constituée d'un mélange de raison et de foi.

L'idéal moderne, en effet, parfaitement irrationnel car sacrifiant à la fois la raison païenne et la logique chrétienne aux intérêts méprisables d'une petite élite, l'idéal moderne s'efforce de faire paraître le mariage de l'art et de la vérité possible.

La Vérité est au contraire le seul maître auquel un chrétien obéit, art et monde dussent-ils en périr. Non, le chrétien n'a pas part au monde moderne, pas plus que les juifs ne furent actionnaires de l'ancien, en dépit des racontars de Nitche et des papes romains.

A l'éternel retour la beauté doit tout, la vérité rien, et c'est pourquoi Shakespeare n'hésite pas à flétrir les roses et l'éternel féminin.


Commentaires

  • Un pote me fait remarquer que quand Jésus a dit "rendons à César ce qui appartient à César et à dieu ce qui appartient à dieu" il incite à ne pas mélanger la loi des hommes et celle de dieu. Mon pote en déduit qu'on peut donc s'occuper de politique tout en restant chrétien. Bacon aussi tient à séparer science et théologie, œuvre de dieu et parole de dieu, et de fait il s'occupe de science. De même il a participé activement à la politique de son pays. Mon pote est sincère, il pense vraiment qu'il n'y a pas de mal à essayer de rendre la condition humaine moins pénible, en attendant l'apocalypse, et avec les moyens du bord, le vote démocratique pour lui. De la même façon Bacon essaye de diriger la science vers plus d'humanisme. Le danger provient bien du mélange foi et raison. Bacon se sert d'une métaphore du jardinage, il dit que dieu greffe ses révélations et sa sainte doctrine sur notre raison.
    L'antéchrist est celui qui à l'inverse,greffe sa raison sur la parole de dieu, et là, faut reconnaitre que la tentation est grande...

  • Dis à ton pote que le piège tendu par les pharisiens, comme tout piège a deux mâchoires : si le Christ Jésus avait répondu : - non, il ne faut pas verser l'impôt inique à César, les pharisiens auraient fait valoir qu'il visait à renverser l'ordre public ; s'il avait répondu : - oui, il faut payer l'impôt ; dans ce cas il aurait été accusé par les pharisiens de se soumettre à l'ordre païen romain.
    - Or le Messie ne répond pas en homme d'Eglise, mais en prophète juif dans la lignée des prophètes : - le royaume de Dieu n'est pas de ce monde. On ne peut servir deux maîtres, donc on ne peut servir deux royaumes, perdre son temps à chercher à rendre plus juste un monde, dont le christianisme ne nie pas qu'il est essentiellement fondé sur l'iniquité et le sera toujours.
    - Dis aussi à ton pote qu'en France on ne croit pas à la démocratie, parce qu'on a l'esprit concret et les yeux ouverts sur ce qui se passe, non comme les Allemands, prêts à mordre dans la première utopie qui passe, pourvu qu'elle soit païenne.
    - "La doctrine sociale chrétienne", c'est-à-dire l'idée qu'il y a quelque chose dans le christianisme qui peut permettre d'améliorer la condition humaine, c'est cela que les évangiles désignent comme la fornication : la doctrine sociale chrétienne : elle revient à tenter d'étouffer le salut entre les serres d'une philosophie pseudo-païenne.

    - Le cas de Bacon est délicat, il est vrai. D'abord parce qu'il risque la prison, voire la mort, s'il dénonce comme antichrétien un système légal certifié chrétien depuis le moyen âge. Donc Bacon ne le fait pas ; mais Shakespeare, lui, le fait, d'une manière presque diabolique.
    Si l'on rentre dans le détail de l'oeuvre juridique réformatrice de Bacon, d'ailleurs, on s'aperçoit qu'il combat la tendance la plus éloignée du christianisme, celle du mysticisme juridique, c'est-à-dire celle qui consiste à attribuer au droit un caractère religieux ou à tenter de légitimer le droit par une "philosophie naturelle".
    Autrement dit Bacon propose de limiter le droit à ses effets de règlement pratique de la vie quotidienne, et d'abroger toutes les lois qui n'ont aucune utilité.
    - La tentation est en effet grande pour l'homme de prendre son désir pour la réalité, c'est-à-dire de se croire justifié par Dieu ou le Messie à entreprendre des choses que celui-ci n'a pas recommandé.

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