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Les Athées

Tous les athées ne sont pas des anthropologues convaincus de leur raisonnement comme l'Allemand Feuerbach, qui fait du progrès de l'humanité le prolongement logique de la religion chrétienne. Dans l'athéisme moderne, le raisonnement compte pour beaucoup.

Les athées n'expriment pas toujours des convictions, mais parfois aussi des doutes ; plus facétieux que Feuerbach, bien que "Jacques le Fataliste" soit aussi une démonstration que dieu n'est autre qu'une construction de l'esprit humain, Diderot s'est amusé à inverser les données du pari de Pascal (pari qui n'a rien de chrétien, mais est proprement pascalien).

On oublie souvent de relever que les athées du XVIIe ou XVIIIe siècle ont reçu une éducation religieuse, c'est-à-dire cléricale. La plupart du temps, ils ne font que démolir des arguments théologiques en usant de formules et de démonstrations rhétoriques qu'ils ont apprises au cours de leur scolarité. Or les évangiles sont tout sauf rhétoriques, puisqu'ils contiennent au contraire des avertissements contre le verbe humain.

Cette manière athée-là fait penser à ces fils ou ces filles qui croient s'émanciper de leurs pères ou de leur mère par l'expression de convictions différentes, mais qui adoptent une conduite ou une existence similaire, ordonnée par des causes et des but économiques similaires. C'est d'ailleurs une démarche consciente, de la part de Voltaire comme de Feuerbach, de substituer la philosophie au catéchisme catholique romain. Il est tout aussi faux, sur le plan historique, de faire de la Révolution française un moment-clef de l'athéisme, que de lui attribuer comme fait Hegel un sens spirituel chrétien. Ce type d'interprétation trahit l'incompréhension, bien plus grave de la part des chrétiens que des athées, que le christianisme n'est pas plus anthropologique que les religions païennes antiques n'étaient.

On me rapporte le propos, plus récent, d'un athée, membre de l'Académie française, qui dit voir, ou plutôt entendre dans la musique une preuve contraire que dieu existe bien. Ce type est un benêt : loin de prouver dieu, la musique justifie au contraire l'homme et l'humanité, comme tous les arts où il n'est pas fixée de limite à l'abstraction ; la musique épouse donc la cause de l'athéisme moderne, qui est d'abord et avant tout un relativisme. D'ailleurs s'il y a une religion que les sceptiques peuvent railler comme une invention de l'homme afin de se rassurer, c'est bien la musique. La musique est un placebo. 

 

 

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