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Eloge de la faiblesse ?

Le poncif nitchéen prêtant au christianisme l'éloge de la faiblesse est constamment répété ; je lisais encore ce truc récemment sur un site qui fait la propagande du Pacte Atlantique auprès du public français. Rien ne dit que, malgré sa puissance de feu extraordinaire, le Pacte Atlantique ne sera pas lui-même réduit rapidement à néant un jour ou l'autre, et que ceux qui voient en lui une protection durable de leurs intérêts, ne sont pas de lâches femelles.

- Pour faire la démonstration de la faiblesse des apôtres, qui se présentent comme les fils du tonnerre, Nitche doit produire une théorie du christianisme incohérente, niant la résurrection, afin d'affirmer la toute-puissance de la nature et du système solaire.

La thèse de Nitche est incohérente dans la mesure où Nitche postule tantôt l'équivalence du message évangélique et de la morale judéo-chrétienne, tantôt il souligne que cette morale judéo-chrétienne trahit le message évangélique. Ainsi Nitche considère positivement la trahison par l'Eglise catholique romaine du message évangélique. L'Eglise romaine est "athée", au sens où Nitche l'est lui aussi, et il se réjouit par conséquent de cette orientation antichrétienne de la papauté (comme le Français Charles Maurras).

D'une certaine manière, on peut dire que Nitche ne parvient pas à résoudre la contradiction du christianisme-religion de faibles et de ratés, efféminés, et l'incapacité des élites aristocratiques et bourgeoises antichrétiennes à éradiquer cette religion au cours des derniers millénaires, malgré sa faiblesse supposée, afin de restaurer le droit naturel satanique. Il s'ensuit de la part de Nitche un récit psychologique de l'histoire, assez incohérent pour faire par exemple du seul "moine Luther" honni par ce hobereau allemand, le restaurateur du christianisme. Nitche croit l'éradication du judaïsme et du christianisme près de se produire, ce qu'il prend pour une preuve de la justesse de sa thèse.

- Il convient de lire Nitche dans le texte ("L'Antéchrist"), car il est trop politiquement incorrect au regard de la science scolastique française, qui pour cette raison n'en présente que des versions truquées ou expurgées, à la manière de Maurras ou de Michel Onfray. La présentation de l'Eglise catholique romaine par Nitche comme l'une des branches actives de l'antichristianisme, est ainsi susceptible de choquer en France comme en Italie.

- Si le christianisme était un éloge de la faiblesse, il serait un athéisme - ce que la morale judéo-chrétienne est effectivement, qui consiste à substituer à la théologie chrétienne un discours anthropologique. De ce point de vue, il n'y a aucune différence entre les derniers évêques de Rome et la prêcheuse athée Simone de Beauvoir : il faut comprendre que l'éthique judéo-chrétienne réduit dieu à une hypothèse, et que cette spéculation philosophique est la phase préliminaire de l'athéisme moderne occidental.

La réalité est donc que "l'éloge de la faiblesse" est un discours anthropologique, produit par les élites chrétiennes, contredisant le sens eschatologique des évangiles. Cet éloge de la faiblesse a principalement une fonction féminine ou sociale, alors même que le message évangélique est ABSOLUMENT DEPOURVU DE FONCTION SOCIALE.

L'éloge de la faiblesse n'est donc pas, comme le prétend Nitche "le discours des faibles", justifiant leurs propres tares - c'est le discours d'une élite afin d'asservir plus facilement à ses intérêts les faibles : progressivement le pouvoir des élites consacré dans l'Etat de droit a pris la place de dieu.

Quel chrétien peut s'enrôler dans l'armée en tant que chrétien, au service du pacte Atlantique, sans être faible d'esprit, d'une faiblesse soigneusement entretenue par un clergé sournois, et qui ne trouve aucun appui dans les évangiles ? 

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