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Satan et la démocratie

La première chose à dire, c'est que le royalisme est sans doute la façon la plus stupide de s'opposer à la démocratie, c'est-à-dire en vantant les mérites du droit de l'Ancien régime comparés à ceux du nouveau, car ils sont essentiellement identiques. La bourgeoisie, en transférant au peuple la souveraineté pour mieux échapper à sa responsabilité politique n'a fait que perfectionner une tactique mise en place sous l'Ancien régime.

En effet, la monarchie la plus totalitaire, disons celle qui correspond en France au règne de Louis XIV, est en marche vers la démocratie. Il est plus logique pour un démocrate d'admirer Louis XIV que pour un aristocrate ou quelqu'un qui se voudrait, à l'instar de Nitche, le parangon d'une telle culture aristocratique. Le Grand Siècle de Louis XIV constitue un bond en avant vers la culture bourgeoise.

On ne peut pas opposer simplement l'objet de culte nouveau - l'Etat - à l'ancienne divinité surplombant la monarchie ; on ne le peut pas dans la mesure où l'ancienne divinité, déjà, était "providentielle", et opposable au peuple par les élites, comme l'Etat l'est aujourd'hui.

Dans la période récente des cinquante dernières années, l'idéologie démocratique s'est d'ailleurs imposée en France à travers l'idéologie communiste ou stalinienne et selon des méthodes qui n'ont rien à envier à l'endoctrinement contre lequel la philosophie des Lumières s'insurgea.

Le "monothéisme", sans doute la manière la plus bourgeoise et impropre de parler de dieu, a bien plus de rapport avec le culte de l'Etat moderne centralisé qu'avec une quelconque théologie.

- Dans quelle mesure la culture bourgeoise, à quoi on peu assimiler le catéchisme démocratique, est-elle satanique du point de vue chrétien ? Elle n'est certes pas purement satanique comme l'est la culture aristocratique selon la démonstration de Nietzsche, c'est-à-dire ordonnée selon un principe naturel de conservation de la culture. Mais elle l'est dans la mesure où le mirage démocratique est un produit de substitution à l'histoire. Sous couvert d'aller dans le sens de l'histoire, la culture démocratique y met un terme, et les élites bourgeoises promettent au peuple, captif de la condition humaine, ce qu'il n'aura jamais : la libération. C'est une théorie du salut chrétien qui se dissimule derrière la démocratie, exactement comme la monarchie chrétienne est une théorie du royaume de dieu sur la terre.

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