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Dans la Matrice

Ceux qui tentent de penser le monde sont d'abord frappés par son aspect énigmatique. Un esprit rationnel, cherchant un objet d'étude rationnel, se tournera plus volontiers vers les castors ou les conifères que vers l'espèce humaine, dont le comportement semble parfaitement erratique.

"Penser le monde" est d'ailleurs un luxe : le plus grand nombre se contente d'essayer de parer la violence du monde et les conséquences de cette violence pour soi. Toutes les sortes de drogues dont l'homme moderne est entiché remplissent cette fonction. L'option de défense de la culture moderne à l'égard du monde est la fuite.

Les hommages à "l'humanité" viennent de personnes comateuses, dont l'oppression explique qu'elles s'accommodent de l'énigme et de l'absurdité du monde. De la même façon, certains vieillards ne luttent plus, non pas parce que la cause de la lutte a disparu, mais parce qu'ils n'ont plus la force de lutter, et que l'indignation ne sert à rien.

En se modernisant, le monde est devenu plus complexe, plus énigmatique encore, en quoi quelque crétin tire parfois prétexte pour s'enorgueillir d'appartenir à l'espèce humaine, qui ne sait où elle va, ni pourquoi, ni comment.

Le journalisme et la presse semblent faits pour empêcher de penser le monde, c'est-à-dire pour accommoder l'homme aux intentions et mouvements absurdes de l'humanité. Nitche aurait pu tirer de cela un argument supplémentaire afin de démontrer la supériorité de la culture antique sur la culture moderne : l'Antiquité n'a pas connu le journalisme, pour l'empêcher d'y voir clair, mais des philosophes pour tenter d'élucider le monde et son rapport avec l'univers.

 

 

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