Où la grande apostasie de l'Eglise catholique romaine est le plus facilement décelable, c'est dans la contribution que ses ministres éminents prétendent apporter à l'instauration d'une paix mondiale.
D'abord parce qu'on peut observer qu'il n'y a nulle trace d'un tel projet dans les écritures saintes, où l'Eglise romaine est censée plonger ses piliers, comme dans un sol sûr et non des sables mouvants.
Ensuite parce que l'on peut observer le magnétisme de ce projet de paix mondiale ; il est devenu en peu de temps la religion du journaliste ou du charlatan, comme de millions de crétins qui s'y fient. A tel point que le politicien qui voudra assigner à sa politique un objectif plus rationnel, plaider pour celle-ci, ne le pourra pas. Les politiciens sont contraints de dissimuler des objectifs aussi rationnels que possible derrière la pure démagogie du projet de paix mondiale.
N'était-ce pas en quoi le pape Benoît XVI péchait et pourquoi il a dû céder la place ? Il était incapable de s'exprimer "urbi et orbi" - de dire ce que la foule, le monde veut entendre. Son successeur, lui, a l'organe pour faire du bruit.
Ce projet de paix mondiale, on mesure mieux sa capacité de sidération si l'on précise qu'il est lié à une certaine cupidité, de sorte que la Chine et les Chinois se moquent bien des valeurs occidentales, mais sont néanmoins fascinés par la notion et le calcul d'enrichissement. Car, le tour de force de cette religion de la paix mondiale est bien que ses prêtres parviennent à faire croire que l'enrichissement a contribué ou pourrait contribuer à la paix. Nul doute que la paix mondiale et la soif de l'or sont deux idéologies conjointes, qui s'entretiennent mutuellement. La crise économique l'a impudiquement dévoilé.
On peut tenter de mettre l'Eglise romaine hors de cause en faisant valoir qu'il s'agit surtout d'une stratégie libérale ou capitaliste. Cela reviendrait à nier que le discours et la politique de Barack Obama ne sont pas complètement imprégnés de valeurs, non seulement analogues à celles de l'Eglise romaine, mais qu'elle a forgées.