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  • Génie

    Il convient dans les domaines de la science et de l'art d'accorder à l'originalité et au génie la même place que la société accorde à la folie.

    Revendiquer le "rationalisme scientifique" et accorder en même temps du crédit à la théorie de la relativité d'Einstein revient à placer le raisonnement du malade au-dessus de celui du médecin.

  • Modernité

    Le monde moderne est aussi prévisible qu'une femme, c'est-à-dire qu'il est mû par le même déterminisme. Face aux idées modernes, l'homme a peur de s'ennuyer et de devenir mélancolique.

  • Exit Darwin

    Thomas Lepeltier (historien des sciences à Oxford) n'est pas "créationniste", mais plaide en faveur de l'expression libre de propos contradictoires du "transformisme" dominant sur le plan académique, en France et dans de nombreux pays occidentaux.

    Le propos, qui n'a pas manqué de susciter des réactions de protestation, ne porte pas directement sur les éléments de preuve du transformisme biologique ou l'infirmation du transformisme qui consiste à souligner les importantes lacunes de l'hypothèse formulée par Darwin. Le propos porte surtout sur la science moderne et sa méthode. T. Lepeltier postule que le "créationnisme" remet utilement cette question sur le tapis. Il aborde le problème de méthodologie sous cet angle :

    "Il est évident que toute personne qui prétend jouer aux échecs doit respecter scrupuleusement les règles arbitraires de ce jeu. Celui qui ne le ferait pas signerait son exclusion des tournois d'échecs. En est-il de même en science ? Y aurait-il une liste de règles que toute personne prétendant faire de la science devrait respecter sous peine d'être disqualifié ipso facto ? Autrement dit, l'activité scientifique peut-elle être assimilée à un jeu pour lequel il existerait des règles définies très précisément et que tout scientifique devrait suivre à la lettre ?

    Dans mon livre "Vive le créationnisme ! Point de vue d'un évolutionniste" (2009), j'ai implicitement défendu la thèse, après d'autres philosophes des sciences, qu'une telle liste n'existe pas. Cela ne veut pas dire que les scientifiques en activité ne suivent pas implicitement des règles et que toutes les méthodes pour connaître le monde qui nous entourent se valent. Il y a manifestement des scientifiques qui travaillent mieux que d'autres. Mais cette thèse signifie que les règles plus ou moins bien suivies par les scientifiques en activité ne sont pas écrites dans le marbre et que ce n'est pas un non-respect d'une soi-disant liste de règles, établie par on ne sait quelle autorité, qui ferait que l'on est pas scientifique. (...)"

    T. Lepeltier relève ici utilement l'arbitraire des règles du jeu d'échecs. L'arbitraire est en effet la caractéristique de la norme politique, sociale ou culturelle, tandis que le point de vue scientifique s'efforce au contraire de ne pas verser dans l'arbitraire commun. Ce que T. Lepeltier n'ose pas faire, on peut se demander si l'arbitraire dans le domaine scientifique n'a pas une cause politique ou sociale.

    A propos des règles méthodologiques, il convient d'indiquer ici que le savant philosophe Francis Bacon Verulam dans son "Novum Organum" formule des règles scientifiques, après avoir fait le constat du faible avancement scientifique de son temps (début XVIIe). Ces règles sont énoncées surtout sous la forme de pièges dans lesquels le raisonnement humain doit éviter de tomber. Bacon qualifie ces pièges "d'idoles", considérant que l'homme est naturellement plus "idolâtre" qu'il n'est porté à la science. Il s'agit de pallier par cette méthode, largement expérimentale, les limites des sens humains, outil de prédilection des sciences de la nature. Néanmoins la science baconienne fait place aux prophéties religieuses chrétiennes ; non seulement elle leur fait place, mais elle situe la place respective des prophéties et de la religion. Bacon est conscient que, dans certaines cultures antiques, religion, politique et science forment un tout, et que la nature eschatologique du christianisme bouleverse cette formule.

    Dans la mesure où la méthode baconienne n'a presque pas été appliquée, elle constitue un contrepoint intéressant à l'épistémologie contemporaine. Le caractère expérimental de la science contemporaine est pratiquement de l'ordre du slogan. Elle fait une place bien plus large à la formulation d'hypothèses scientifiques, fondées sur des "intuitions", suivant une démarche dont Bacon s'évertua à souligner les dangers. Pour la même raison, Bacon relègue les mathématiques (géométrie algébrique) ou la science mécanique a un rang secondaire - parce que le raisonnement algébrique est essentiellement hypothétique. On peut ainsi, pour le besoin de calculs astronomiques, formuler aussi bien l'hypothèse du géocentrisme que celle de l'héliocentrisme. L'un des aspects les plus suspects du darwinisme est son fondement sur des probabilités économiques malthusiennes parfaitement hypothétiques.

    Le site www.pseudo-sciences.org publie plusieurs réactions hostiles à la défense de la liberté d'expression dans le domaine de la science de T. Lepeltier. Notamment celle de Guillaume Lecointre : "J'ai une conscience politique du métier de chercheur. Je ne suis pas payé avec vos impôts pour dire à mes concitoyens que la profession qu'ils payent n'a pas de méthode de travail, donc pas de critères de qualité." (...)

    Cette réplique est remarquable, car elle enferme la science dans un registre parfaitement subjectif, proche de l'idée d'honnêteté ou de "conscience professionnelle". La notion de "conscience politique du métier de chercheur" n'a en effet rien de scientifique. Qu'est-ce que G. Lecointre veut dire historiquement par là ? Cette réplique explique que certains défenseurs du transformismes accusent parfois les détracteurs du darwinisme de manière loufoque d'être des adversaires de la démocratie, situant de facto le darwinisme au niveau du militantisme... sans même paraître s'en rendre compte.

    G. Lecointre, avec ses arguments corporatistes, verse dans le plaidoyer pro domo. Quant au financement de la recherche scientifique, voire l'enseignement de la science, même une rapide enquête permettrait de conclure qu'ils ne répondent pas à l'exigence d'indépendance, et que le premier critère de financement de la recherche scientifique n'est pas la science, à moins de réduire celle-ci à l'invention de nouvelles technologies.

  • Ecologie et christianisme

    Le christianisme commence où l'écologie s'arrête, et l'écologie commence où le christianisme s'arrête. Pour une raison simple : il n'y a aucun geste écologique ou économique qui ne soit désintéressé.

    Que sont donc les porte-parole de l'écologie chrétienne ? Ce sont des propagandistes, c'est-à-dire des pollueurs de la vérité, et il n'est guère difficile de deviner par quelle puissance ils sont mandatés.

    Le Messie dit : "Ecoutez-moi tous, et comprenez. Rien de ce qui est hors de l'homme et qui entre dans l'homme ne peut le souiller; mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende !" (Mc VI,14)

  • Information

    Dans les régimes totalitaires, la vérité prend le nom "d'information". Parce que la société ne court aucun risque d'être démasquée quand les citoyens se contentent de s'informer.

    Néanmoins la société du cinéma est condamnée pour la raison qu'indique H. Arendt que, s'il est possible d'étouffer la vérité, en revanche il n'est pas possible de mettre autre chose à la place. La conscience peut-être brouillée, mais non abolie.