Accomplir son rêve c'est faire le bilan, comme Napoléon, qu'en définitive on n'a rien fait. Le rêve accompli n'est qu'un élastique détendu.
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Accomplir son rêve c'est faire le bilan, comme Napoléon, qu'en définitive on n'a rien fait. Le rêve accompli n'est qu'un élastique détendu.
Commentaires
Et que dire, hélas, de ceux ou de celles qui ignorent même jusqu'à l'existence du mot?
Les rêves sont triplement l'apanage des femmes, des enfants (excitation de la volonté par l'illusion) et des veillards (prolongement de la vie par l'illusion). Eduquer un enfant pour qu'il devienne un homme, c'est anéantir en lui le besoin de rêver. C'est devenu une gageure par les temps qui courent, étant donné l'usage machiavélique (politique) du rêve, son profit en termes de soumission aux actionnaires des nations totalitaires.
"Anéantir en lui le besoin de rêver". Bien à rebours de l'impératif onirique catégorique qu'intime à ses fils la société de l'hypnose totalitaire, par la grande cuve sociale et la petite chambre d'écho familiale. Très bien. Le puritain en matière sexuel voudras anéantir en lui le besoin de jouir, le puritain en matière de rêverie, le besoin de rêver. "Anéantir" l'impur est un réflexe immodeste et proprement doloriste, car nous sommes pétri d'impureté, autant se couper un bras. "Il ne faut pas élaguer en soi avec trop de rigueur", dit quelque part Simone Weil, vous y conspuerez la tiédeur, j'en louerai la sage modestie, car qui veut faire l'ange fait la bête, et gare "au retour du refoulé".
- "Il ne faut pas élaguer en soi avec trop de rigueur." Il s'agit-là sans aucun doute d'un propos autobiographique de la part de Simone Weil, qui se fit beaucoup violence en vain. Je ne m'y reconnais pas beaucoup.
- "Qui veut faire l'ange fait la bête" : il s'agit là de l'exacte contradiction des évangiles et de l'apocalypse.
- La seule chose refoulée chez moi volontairement, c'est la colère, car on se bat mieux de sang-froid.
- Je répète donc, pour le cas où un gosse me lirait : débarrassez-vous au plus vite des rêves que vos mères vous ont implantés dans la cervelle afin de vous enchaîner à elles définitivement : la vertu est la récompense que vous obtiendrez en échange, c'est-à-dire la force dont on veut vous priver en vous injectant le rêve dans les veines.
La vertu, au sens antique, a pourri en prudence bourgeoise calculatrice, drapée des oripeaux de la civilité ancienne, d'une civilité barbare pour qui a l’œil. Certains modernistes ont eu de très bonnes raison d'en appeler aux Oneiros, à Dionysos, à Bacchus, à tout le nocturne bêtement mis en glace par la montée de la ville et de l'industrie, pour violer ce que, vieillissante, la vertu bien tempérée était devenu, c'est à dire un catéchisme pour thésauriser en paix et avec application.
Mais l'esprit bourgeois a plus d'un tour dans son sac, et voilà qu'il a enrôlé le rêve, et qu'il abreuve ses légions de serfs inconscients de son jus continu... L’indécrottable rêverie sociale brille de milles lustres, résonne de mille harmonies, des lumières de la ville, des mélodies industrielles et sucrées, des cascades cinématographique, de tout le maquillage-sur-vieille-carne qu'il est possible de mobiliser pour ne pas voir la vérité - et la mort d'abord singulièrement - bien en face.
C'est le mot anéantir qui me faisait tiquer en vérité, bien plus que la charge contre le rêve. Car anéantir le rêve, voilà bien un rêve ! Une drôle d'utopie ! Tabula rasa sur l'âme humaine ! Et pourquoi pas la sainteté directe, sans tergiverser, tant qu'on y est ? C'est un procès de réalisme que je fais là. C'est impossible, et l'on perdrait un temps fou, comme le puritain irait plus vite à se couper les couilles au lieu de fantasmer une pureté du corps aussi vaine que fantasmatique, et se retrouver à glouglouter inlassablement ses peines de chair honteuses, sa vitalité déclinante. Naturellement "qui veut faire l'ange fait la bête". Il ne suffit pas de vouloir pour être, et encore faut il savoir ce qu'est un ange, avoir une définition qui déconne pas trop. In fine, on voit surtout la bête souvent, et là y'a pas polémique, y'a qu'à se baisser.
Enfin bon, se passer du rêve est un luxe, que l'on conquis de haute lutte, et que du coup l'on ne conquit pas, souvent. Vous l'imaginez vous le gamin, assis sur le siècle le plus anémié de tout ce qui rend vivant un homme, tiraillé de mille faims, la gueule cognée par cents impératifs socio-kafkaiens, se poser là, sur un chaise bien solide, et s'anéantir la rêverie, pour vous faire plaisir ? Le seul truc qui le tiens debout si ça se trouve ! Autant ôter la chaise ! Quel luxe, quel luxe ! S'il se relève, il est pas forcément plus avancé, à peine plus léger... Si j'devais risquer des hypothèses biographiques sur vous, Lapin, j'vous imaginerai bien né bien repus de tout, pour sommer des gamins d'anéantir quoi que ce soit ! Du genre rev'nu d'tout parce qu'il a tout eu, et qui parade en conseils-de-bon-débarras, à la légère, dans son sabir scientifico-ésotérique(-sauf-pour-les-spécialistes-dotés-du-décodeur).
Le conseil tiens cela dit, je nie pas. Faut pas trop rêvasser de manière général. Rêver est un truc d'impuissant, ou alors le fuel des puissants arrimés à des rêves de grandeurs. Croyez le ou non, le rêve est un très puissant excitant de la volonté lui aussi, c'est un aimant. Comme l'art. Mais à mon goût l'heure n'est plus au tri du bon grain et de l'ivraie, sur le plan de ce qui nourri la volonté. L'heure est à survivre dans le plus traître des siècles, et à dissiper les brumes, avec les morceaux qu'il nous reste, pas à se tronquer des pan sur commande peu claires d'un Lapin-Phare.
Toujours autant d'intérêt à vous lire soit dit en passant. Désolé si j'fais long et que je vous dérange, si j'répond c'est au tier pour le plaisir de la polémique, au tier pour mettre des bouts de mon laboratoire dans votre terrier et voir comment sa réagit, comment sa réplique, au tier pour mieux saisir les articulations subtiles de votre "système".
PS : Si j'ouvre une taverne du genre "Dialogues entre mauvais chrétiens", vous venez ? J'essaierai de faire court, promis.
Les gosses ont l'instinct de la vertu ; ce sont leurs parents qui les entraînent le plus souvent au calcul et à la polémique - qui en font des singes.
Vous voulez dire que "Dialogue entre bons et mauvais chrétiens" vous irais mieux ?
J'ai déjà plusieurs fers au feu, des projets en cours, et la polémique n'est pas mon but.
La polémique est le lot des mondains, de ceux qui adorent tant ce monde qu'ils n'en peuvent plus de spéculer sur la meilleure façon de le faire marcher.
Lapin : C'est de bonne guerre.
Macp : Est-ce une perche polémique que vous me tendez là ? C'est question de mots cela dit, car à mon goût tout le terrier du Lapin est une gigantesque polémique contre le "Monde et ses actionnaires" (sans droit de réponse sérieux, en soliloque, vu que le gonze est inconnu hors 5 "fidèles"). Le glaive des esprits braves contre la paix des morts, n'est-ce pas polémique ? Pérorer un interminable grondement de sagesse chrétienne, sans répliques ni contradiction, tout juste les notes de bas de pages de quelques compagnons (quand ce ne sont pas d'exubérants flagorneurs...) Et dans un silence d'or 2.0 de petit salon de théologie (passionnant), pas de vague. Tu parles d'un rêve chrétien !
En somme si je fondais une secte, vous me prendriez au sérieux, robot ?
Je vous prends déjà bien assez au sérieux, assez pour vous lire et m'attarder ici plus que je ne le devrais, et assez au sérieux en tout cas pour souhaiter voir vos thèses et développement contrariés plus sérieusement que je ne suis en mesure de le faire, question d'emploi du temps et de maturité.
Si j'étais éditeur, et consciencieux (race éteinte) je vous débaucherais fissa pour une synthèse, ou serait élagués certaines épaisses redondances, ou la terminologie serait mieux définie (je vous vois d'ici : "dévot des mots !", je répond d'avance "commodité de communication"), ou la charpente serait plus évidente et le développements mieux souligné. Ou alors je vous mettrais un contradicteur sérieux dans les pattes pour une série d'entretiens contradictoires, en toute bonne volonté. Aussi je vous obligerais à citer vos sources mieux que "Comme le montre Francis Bacon" suivit de "xxxxxxxxxxx" (votre interprétation de ce que Bacon dit).
Cela dit, vous êtes chez vous, je précise juste que je ne parle pas de fonder une secte et qu'au contraire c'est l'aspect de micro-secte complaisante qui m'emmerde, et cette complaisance relative vient de l'absence de contradicteurs solides, d'après moi. La contradiction vient habituellement avec l'exposition, et aiguiserai à mon sens la qualité "scientifique" de certains de vos développement, la contradiction servant toujours de bornes à toute pensée solide. Là c'est un peu la roue libre qui prêche dans le désert.
Je réitère, et ça vaut pas grand chose, mais je vous prend assez au sérieux pour tout lire, et souvent ruminer, fussent avec mon cerveau de singe polémique.
J'm'emporte et j'dis tout et son contraire, la singerie polémique me gagne, "pérorer" c'était beaucoup dire, je voulais insister sur la solitude un poil cotonneuse, vous pérorez pas vraiment.
Par ailleurs, j'trouve la pique "qui les entraînent à la polémique - en font de singes" assez peu virile, et très courte (notamment parce que fausse dans mon cas, bien que m'étant perfidement adressée, ni de près ni de loin je ne trouve dans mes parents le goût de la "polémique" ou de la fanfaronnade intellectuelle).
Vous commentez beaucoup plus les notes de bas de pages de vos camarades que les contradicteurs, dans le détail. Libre à vous ! J'comprend que vous ayez pas que ça à foutre, ou que vous trouvez pas mes entailles dans vos théories bien pertinente, mais c'est tout de même un peu étrange, cet art de la guerre qui ne travaille qu'en embuscade, bien au chaud, contre "le Monde", "le Piège de la Femme", "le Mensonge", pour un micro-lectorat paisible. Au pire, vous en avez un de gros menteurs sous les yeux, au boulot ! Feu ! Feu ! Et devriez cesser de parler aux enfants, ils pigent que couic, z'ont déjà autre chose à faire que démêler le hiéroglyphe rien que sur le sens de vos grands mots solitaires (z'avez des définitions rigolote pour tout), alors écouter vos sommations paternalistes, tu parles !
J'arrête de vous gonfler va, j'ai qu'à la faire moi cette oeuvre de clarté française anarcho-chrétienne. Tiens, si je commençais par ouvrir une bible ?
On commence jeune polémiste feu, haro, etc, on finit vieille cendre à la rabâche.
Le goût de la polémique s'attrape plutôt en société, en famille c'est plus souvent une parodie (La polémique avec le vieux genre c'est vrai tant qu'on peut prouver que c'est faux, ça finit logiquement par une baffe dans la gueule, propre ou figuré selon le niveau social du dabe).
- sinon j'ai un dessin pour toi Lapin: Napoléon à Moscou, tout seul les bretelles lâches, le froc sur les mollets, songeant: "un rêve accompli n'est qu'un élastique détendu". Et à Paris Joséphine, en pendant, tirant sur les bretelles de son amant en train de la fourrer : "Et que dire, hélas, de ceux ou de celles qui ignorent même jusqu'à l'existence du mot?"
Je le jure, j'me suis dit hier, "la cavalerie Fodio est en marche". J'suis pas prophète pourtant.
- La formule du blog a ses limites, je suis d'accord avec vous robot. Mais s'il y a dix personnes qui lisent et comprennent ce que je dis sur ce blog, c'est déjà beaucoup à mes yeux.
- Multiplier les références et les notes n'empêche pas de très nombreux universitaires et spécialistes de trahir le sujet qu'ils prétendent traiter. Quand j'affirme que Nietzsche est un suppôt de Satan sincère, par exemple, on a le choix de me faire confiance ou de lire Nietzsche soi-même pour se faire un avis sur la question. Le genre scolastique est celui que je veux à tout prix éviter ; il n'a de "scientifique" que la réputation.
- Je crois avoir répondu à toutes vos questions, et même plusieurs fois à la même question. Certaines questions sont plus difficiles que d'autres, comme celles touchant à la cosmologie chrétienne.
"Multiplier les références et les notes n'empêche pas de très nombreux universitaires et spécialistes de trahir le sujet qu'ils prétendent traiter." Ne faire aucune références sourcée n'empêche pas de trahir un sujet non plus, vous l'admettrez. Mais c'est la paresse qui parle en l’occurrence dans mon cas, je ne trouve pas le temps d'aller aux sources, et ne possède pas les ouvrages cités ni n'ai pas accès à des bibliothèques les possédants non plus. Par ailleurs, j'affine ma "critique" : ce ne sont pas les citations que vous commentez (dont je comprend bien que par commodité vous n'allez pas les tartiner dans vos notes) que j'aimerais tant lire sur votre blog, que les références précises aux ouvrages dont ces citations sont extraites, qui le mettrait en contexte quand vous les citez, et qui permettrait d'aller y voir quand vous les évoquez simplement sans les citer.
- "Je crois avoir répondu à toutes vos questions". Oui, et merci encore, bien que je sois parfois dans les mêmes brumes après vos réponses, ce qui tient peut être plus à mon cerveau de singe polémique qu'à vos réponses, bien que je n'en sois pas persuadé, et que vous péchez par manque de clarté et par un sens de l'à propos un peu mystérieux parfois, à mon goût (de singe polémique, peut être, c'est possible...)
- Ne trouvez vous pas que, sur toute une série de thèmes, vous portez des coups tout azimut, et que si toutes vos entailles sont toutes bien adressée, touchent des nuances et des spécificités de la question, prennent la question par un angle un peu différent à chaque fois, il n'en reste pas moins que toute une série d'aspects pourraient être regroupés par synthèses thématiques et méthodique, que ce soit sur ce blog ou dans un ouvrage plus long et mieux "architecturé", qui rassemblerai vos vues sur une question donnée ? Je pense par exemple à la question de la trahison par l'Eglise des écritures, sur laquelle vous revenez sans cesse et le rôle que vous estimez central de l'Eglise dans la modernité, qui mériterai traitement moins épars, ou à la question du "Christ immoral". Je trouverais, mais cela me regarde peut être, très intéressant de lire une synthèse bien articulée titrée "La subversion de l'Eglise à travers l'histoire", ou une autre titrée "Le Christ immoral", qui serait toutes deux élaguées des redondances notables, et dont la lecture "tiendrait mieux en tête", et qui donnerai plus clairement la vue d'ensemble concernant la critique que vous portez à l'Eglise, ou dans le cas du "Christ immoral" à votre conception de la "fornication" et du sens usurpé qui lui a été donné dans l'histoire.
- La plupart des livres sont désormais accessibles via internet ; s'agissant de Nitche, je me réfère surtout à "L'Antéchrist", qui est son oeuvre décisive d'après lui, mais qui pose le problème aux soi-disant "nitchéens" du satanisme militant de Nitche, en particulier lorsque ceux-ci font partie de la bourgeoisie (on préfère dans ce milieu dire "humanisme" plutôt que "satanisme").
En ce qui concerne F. Bacon, je me réfère surtout aux ouvrages traduits et disponibles en français (assez peu) ; "Novum organum", "Sagesse des Anciens", "Du Progrès et de la Promotion des Savoirs", et parfois les "Essais" ou des apophtegmes plus difficiles à trouver (qui comportent beaucoup d'exemples d'une convergence philosophique avec Shakespeare et, surtout, d'une connaissance très précise de la politique anglaise et de ses principaux acteurs).
- Mon blog est surtout un instrument de travail pour moi, et une incitation pour ceux qui le lisent et qui cherchent la vérité (10, 20, 30, 100 personnes en France ?) à ne pas se fier aux vérités officielles émanant de l'Université. Le pape Benoît XVI rendit hommage aux universités européennes il y a quelques années ; je dis au contraire que ce sont des lieux de débauche intellectuelle, la pire de toutes les débauches.
- Je pèche sûrement par manque de clarté - la marque de fabrique de mon temps. Il peut y avoir aussi des malentendus à cause qu'un seul mot peut aujourd'hui revêtir plusieurs sens opposés : art, amour, matérialisme, etc. Le labyrinthe dans lequel l'homme est perdu, est largement fabriqué avec des mots par des intellectuels.
- En ce qui concerne votre dernière suggestion, il y a plusieurs raisons qui expliquent que je n'ai pas mené à bien un tel ou de tels ouvrages. Pour n'en citer qu'une : je ne suis qu'à moitié convaincu du bien-fondé de cette suggestion. Donc je ne l'ai entreprise qu'à moitié pour le moment. Qu'il faille faire du tri sur ce blog, je n'en disconviens pas du tout en revanche.
Me suis fait traiter de voleur par des marchands de pizza, de pervers manipulateur par des hystéros, d"égoïste par des impies, y a que les pédés qu'ont pas encore osé me traiter de gay, alors me faire traiter de cavalerie par un robot, pensez!...
Mézig lui ai fait un peu confiance à Lapinos, au début, fallait bien, mais suis quand même allé voir Bacon, Shakespeare et Homère, et un peu Marx, et ce que j'avais pris en confiance je l'ai retrouvé bel et bien, et même mieux (parce que c'était lui parce que c'était moi?!) mais sans lui je serais peut-être passé complètement à côté. Par exemple, vous me paraissez affable, écoutez et me comprenez. Sur la terre, il n'est rien de plus faible que l'homme: tant que dieu lui donne le bonheur et lui préserve sa force, il pense que jamais le mal ne l'atteindra; mais quand, de dieu, il a sa part de maux, ce n'est qu'à contrecoeur qu'il supporte la vie. En ce monde, dites-moi, qu'ont les hommes dans l'âme? ce que chaque matin le créateur des humains veut y mettre!... Moi, j'aurais dû compter parmi les gens heureux; mais en quelles folies ne m'ont pas entrainé ma fougue et ma vigueur!... et j'espérais aussi en mon père et mes frères!... L'homme se devrait toujours garder d'être impie, mais jouir en silence des dons qu’envoie dieu.
A lapinos : lu et entendu. Quant au manque de clarté, il est peut être du plus à mes faiblesses de lectures qu'à vos faiblesses de formulation, mais dans le doute, et dans ce cadre de cacophonie de notre siècle que vous définissez vous même de "labyrinthe de mots", je trouve que, en complément du détail de vos développements, développement épars et détaillé, ou je trouve que l'on se perd parfois un peu à reconstituer les ponts, en complément donc, je trouve que des textes, même relativement courts, rappelant votre cadre global, et la vision d'ensemble, l'esprit général de votre controverse y compris sur le sens voilé/tordu/paradoxal des mots en usage, définissant mieux les articulations entre les diverses idées-forces de votre travail, serait utile au lecteur, et à moi le premier.
Fodio : De quel "dieu", descendu de sa majuscule, parlez vous Fodio, qui ferait offrande à l'homme du bonheur, et qui le lui gâterai malignement ? Du "dieu de ce système de chose" dont fait mention la bible, en Saint Jean je crois, c'est à dire de Satan ? Ou de l’Éternel, comme beaucoup de traductions de la genèse nomme le créateur ? C'est une question qui n'est pas indifférente, et que je pose à Lapinos en particulier ici. Comment, dans l'hypothèse que le créateur de la genèse soit Satan, peut-il être nommé à plusieurs reprise "l’Éternel", alors qu'il est promis au lac de feu ? Est-ce un complot de traducteur ? (la question est sincère, et lourde). Question subsidiaire, dans cette hypothèse, pourquoi aurait il besoin pour interagir avec ses créatures, de l'entremise d'un perfide émissaire, du serpent, si tant est que le créateur de la genèse soit bien Satan, et qu'on pourrait alors aussi bien renommer le jardin d'Eden "jardin de Satan", qu'il est donc chez lui, à l'aise parmi sa création, si je comprend bien les thèses qui ont vent en ces lieux.
Je vais devoir répondre à votre question de façon indirecte, Robot, car y répondre directement m'obligerait à aborder le sujet de la cosmologie chrétienne, comparée à celle des Grecs par exemple. Car Satan ou le démiurge Prométhée n'est qu'une manière de représenter une "puissance cosmique" (en tant qu'ils jouent un rôle décisif dans l'émergence de la vie, le soleil et sa lumière sont associés à Satan par les chrétiens (Apollon chez les Grecs, Apollyon dans l'Apocalypse de Jean).
- Réponse indirecte : la mort n'est pas introduite dans le monde par l'Eternel, dieu des chrétiens, mais par Satan puisque la mort est indissociable du péché selon les évangiles. Le nombre 666 signifie : pacte avec la mort, c'est-à-dire le péché sous une formulation plus neutre. Ce pacte est dénoncé dès le Livre de la Sagesse. Or il semble bien difficile de dissocier la mort de la vie.
J'ajoute qu'il n'y a pas dans les évangiles de distinction entre l'âme et le corps, ni de purgatoire. Il s'agit là d'une fabrication de la franc-maçonnerie catholique (Dante Alighieri), empruntant à Platon et Pythagore leur matériel philosophico-mathématique. Cette remarque est très importante, car il a fallu adapter l'interprétation de la Genèse à cette anthropologie parfaitement impie (Platon et Pythagore transmettent les mystères de l'ancienne Egypte).
- Deuxième partie de ma réponse indirecte : Bacon, interprète avise de la mythologie antique, nous dit : la Genèse est un récit d'ordre mythologique, on ne peut pas en tirer une leçon de morale. De quoi la Genèse de Moïse nous parle ? Elle nous parle de la condition humaine - ce qui fait l'homme mortel, c'est le péché. Il est inséparable de la vie elle-même, et le monde ou la société est la représentation concrète de l'enfer pour les disciples de Moïse ou ceux de Jésus-Christ. Le salut vient d'une puissance supérieure à la puissance créatrice de la vie humaine. Bacon l'explique en montrant que le récit de la Genèse est analogue au mythe de Prométhée, qui lui aussi met en scène deux puissances distinctes, Prométhée et Zeus-Hercule (Hercule étant le héros qui met fin à la condition humaine et par conséquent à la vie introduite par Prométhée).
Par conséquent, le dieu des Juifs et des chrétiens n'a pas fait don à l'homme de la vie mais du salut. Bien sûr on ne peut bâtir aucune doctrine sociale sans poser le principe que dieu et le démiurge créateur de l'homme ne font qu'un. Mais Jésus-Christ s'oppose à toutes les tentatives de doctrines sociales, passées, présentes et à venir.