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bourgeoisie

  • Rêveuse bourgeoisie

    On peut résumer le mobile de la culture bourgeoise à l'incitation au rêve ; l'objectivation de la culture bourgeoise est le développement sans fin de la technologie (le progrès tend vers une fin, contrairement au "développement") ; aux gadgets technologiques, il faut ajouter les gadgets intellectuels comme la théorie de la relativité d'Einstein, et de nombreuses théories adjacentes, dont le caractère onirique est remarquable, au point que l'on devrait parle de "science surréaliste".

    Ainsi la culture bourgeoise renferme la recette du totalitarisme, dont la tournure d'esprit est médiévale. Ainsi, lorsque G. Orwell fait observer que les lunettes de l'intellectuel ne lui permettent pas de distinguer les effets du totalitarisme, on peut compléter cette remarque en disant que l'intellectuel est une invention du moyen-âge.

    Tous les détracteurs ou critiques de la culture médiévale, tant sur le plan artistique que scientifique, philosophique ou religieux, ont écrit un chapitre pour fustiger l'intellectualisme.

    Dans la culture médiévale, comme dans la culture bourgeoise ou dans les régimes totalitaires, l'intellectuel joue le rôle crucial qui consiste à entretenir l'illusion du progrès.

  • Rêveuse bourgeoisie

    L'intellectuel est pris dans un rêve, comme une mouche dans une toile d'araignée. Le vrombissement que fait la réflexion de l'intellectuel, en produisant son mouvement paradoxal, attire tout un tas de petits moucherons faibles d'esprit à sa suite ; leur vol ressemble au cours du hasard.

    Je tiens la comparaison des intellectuels avec des mouches d'Aristote. Pourquoi Hamlet est-il sans pitié avec Polonius, cette éminence grise ? A cause des dégâts qu'un seul intellectuel peut causer, qui se chiffrent parfois en centaines de millions de moucherons morts ; parce que l'homme de science se doit d'être impitoyable avec ceux qui placent la folie au lieu du savoir, pour le compte de Lucifer.

  • Rêveuse bourgeoisie

    Le rêve de Pierre Drieu La Rochelle (qui intitula un de ses romans "Rêveuse bourgeoisie") fut de n'être pas un bourgeois. En quoi il échoua à moitié, car le suicide n'est pas une réussite complète.

    Le mot "bourgeois" retentit en effet comme le mot "rouille" aux oreilles de l'amateur de beaux outils en fer ou d'un métal plus précieux encore.

    La bourgeoisie qui ne manque pas d'ennemis les a tous vaincus, en apparence, et la bannière du veau d'or continue de flotter triomphalement sur le monde.

    Cependant quiconque recherche sans faiblir la vérité représentera indéfiniment une menace pour le dragon. Fort de la promesse de dieu, les saints finiront par abattre les murs de la bourgeoisie et de la modernité, derniers remparts contre la vérité.

    Armageddon et jugement dernier ne font qu'un.

  • Rêveuse bourgeoisie

    La prière du bourgeois : "Mon Dieu, donnez-nous notre punition quotidienne !".

    Le remède le plus efficace contre une existence bourgeoise, véritable pensum, est le suicide ou le "jihad" (pour ceux qui se tiennent au courant de la mode). C'est pourquoi la société bourgeoise est environnée des cadavres de ceux - artistes, enfants, âmes viriles -, qui n'ont pu se résoudre à son train de vie morose, et n'ont pas trouvé la force, comme Hamlet, de zigouiller les actionnaires du léviathan bourgeois.

  • Rêveuse bourgeoisie

    Accomplir son rêve c'est faire le bilan, comme Napoléon, qu'en définitive on n'a rien fait. Le rêve accompli n'est qu'un élastique détendu.

     

  • Dieu et la Science

    "La Science est morte !" : cette exclamation devrait faire écho à "Dieu est mort !", car sous le régime bourgeois "la science" et "dieu" ont subi exactement le même attentat et le même sinistre.

  • Mélancolique bourgeoisie

    De trop courir après des chimères qu'il ne rattrape jamais est ce qui rend le bourgeois mélancolique, et donne à son art le goût de la soupe pas assez salée qu'on sert dans les hôpitaux.

    Il arrive que le philosophe bourgeois connaisse, à l'article de la mort, une dernière érection et le désir de fabriquer enfin quelque chose, après avoir dépensé tout son intellect sur l'examen des causes premières et des fins dernières.

    Son mobile essoufflant lui a au moins appris une chose, c'est que la chimère qu'il poursuivait est, en fait, derrière lui. Cela explique la jalousie extrême des bourgeois à l'égard de leurs enfants, et leur violence à se débarrasser sur leurs épaules de fardeaux aussi inutiles que l'avenir, la réforme sociale ou le soin de la planète. Si Proust ne songe qu'à retremper son biscuit dans le giron de sa mère, c'est sûrement parce qu'il a toujours été à l'article de la mort, et pas assez sportif pour courir après une cause plus chimérique encore.

    Quel tableau d'histoire formidable nous propose Shakespeare dans "Troïlus et Cressida", peignant les valeureux guerriers troyens et achéens animés des mêmes intentions bourgeoises et médiocres que l'homme moderne, pratiquant déjà l'art de l'échangisme comme Claudel. Que Shakespeare emploie le même mot de "labeur" pour parler du travail de la terre et du coït, voilà qui était fait pour scandaliser le bourgeois à travers les âges, jusqu'à notre Claudel. La dramaturgie bourgeoise n'est pas dramatique au regard du tragédien - elle est ridicule et pompeuse comme le code civil, uniquement faite pour le blanchiment de l'argent.

    Il n'y a que deux voies pour échapper à la mélancolie des tièdes, rançon de leur habileté à s'adapter au monde - la voie de l'art selon Satan, ou bien celle de la vérité selon dieu.