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La Grâce de Dieu

La critique janséniste s'apparente à la critique luthérienne dans la mesure où les théologiens jansénistes reprochent aux jésuites de contredire l'enseignement de Paul. S'appuyant sur les évangiles, Paul explique (dans une épître adressée aux Hébreux) que les oeuvres ne mènent pas au salut promis par Jésus-Christ à ses fidèles disciples, mais la foi seule.

Ici les jansénistes introduisent la notion de "grâce", qu'ils ne parviennent pas à expliquer clairement, emmêlant la question du don de dieu fait aux hommes avec des notions philosophiques confuses telle que le "libre-arbitre".

Martin Luther va plus loin ; il remet en cause les sacrements distribués par le clergé catholique romain. Ceux-ci sont probablement la plus grande cause d'athéisme dans les temps modernes. Ils contribuent en effet à la transformation de la foi chrétienne en une sorte d'"activisme social" - celui-là même dont les plus récents papes ont la bouche pleine et qu'ils régurgitent dès lors qu'on leur tend un micro, prétendant se mêler de l'avenir de l'humanité et savoir ce qui est bon pour elle.

D'une certaine manière, les sermons de Paul barrent la route à la doctrine de l'Eglise romaine, ainsi que, cela va de soi, la formule démocrate-chrétienne prisée des puissants de ce monde.

Un exemple récent, le "père" Nicolas Buttet, prêtre catholique romain, dans une gazette d'obédience démocrate-chrétienne/catholique, répond dans un article à la question : - Sommes-nous justifiés par nos oeuvres ?, et conclut après un long développement : "...don gratuit et oeuvres ne s'opposent pas mais se complètent".

La doctrine sociale de l'Eglise romaine, QUI N'A AUCUN FONDEMENT EVANGELIQUE, est bien la formulation moderne de l'affirmation du salut par les oeuvres.

Alors que veut dire l'apôtre Paul, sur quel tromperie met-il le doigt exactement en déclarant que LA FOI SEULE SAUVE ?

D'abord, il faut dire que les païens sont capables d'oeuvres belles et bonnes, dans le domaine politique, social ou philosophique.

Paul, à la suite de Jésus-Christ, combat par avance une hérésie répandue dans les derniers temps, à savoir la confusion de toutes les religions. Prolifèrent aujourd'hui de soi-disant érudits qui enseignent que toutes les religions ne sont qu'une seule. Paul, quant à lui, s'efforce tant qu'il peut de faire comprendre la différence entre l'ancienne loi de Moïse, et la nouvelle loi de Jésus-Christ - l'ancien sacerdoce et le nouveau.

La foi chrétienne n'a pas le caractère social ou anthropologique des religions païennes, dit Paul de Tarse, mais elle résulte du don supplémentaire de la parole divine (= évangiles), dont les païens ne bénéficièrent pas, ni même les Juifs de l'Ancien Testament ; les prophéties des prophètes juifs n'étaient comprises que des saints. La volonté du chrétien doit donc se soumettre à la volonté de dieu pour qu'il soit sauvé, et non chercher à accomplir son propre rêve ou projet. Les oeuvres sont bonnes pour l'homme, mais non pour le salut.

La condamnation des oeuvres comme moyen de salut est à rapprocher de la colère du Christ contre les marchands du Temple de Jérusalem, dont le péché n'est pas le commerce mais le commerce d'offrandes, c'est-à-dire de ce qui est présenté comme un moyen de salut, mais qui ne l'est pas aux yeux de Dieu, nous dit son fils, notre frère Jésus.

Commentaires

  • Lu dans le journal La Croix pour justifier que son "indépendance a un prix" (sic) (article réservé aux abonnés): La Croix met en valeur les gens de bien qui agissent pour que le monde tourne rond.
    Tout est dit!

  • J'ai lu quelques passages de votre blog, et notamment l'article sur l'enseignement social chrétien.

    Il n'a aucun fondement évangélique, si ce n'est Mt 25...

    Par contre, le ton de violence et de haine qui est le vôtre n'a, pour sas part, aucun fondement évangélique!!!!

  • - "Mon royaume n'est pas de ce monde.", dit Jésus-Christ, ce qui prohibe toute tentative de royaume, de république ou de "démocratie chrétienne". Mais la parole la plus spirituelle que le Christ a prononcée contre l'ordre social est celle-ci : "Laissez les morts enterrer les morts.", car toute doctrine sociale est nécessairement une culture de mort.

    - Quant à Paul, il écrit : "C'est pourquoi, laissant de côté l'enseignement élémentaire sur le Christ, élevons-nous à l'enseignement parfait, sans poser de nouveau LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU RENONCEMENT AUX OEUVRES MORTES, de la foi en Dieu, de la doctrine des ablutions, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel." (Hébreux VI).
    Lorsque Nicolas Buttet écrit, et souligne : "Le don gratuit de Dieu et les oeuvres ne s'opposent pas mais se complètent.", il argumente contre Paul, qui fait du renoncement aux oeuvres un principe fondamental ; qui sait lire fera le même constat que moi. Ma part est d'ajouter que l'argumentaire de Nicolas Buttet est typiquement catholique romain, dans la mesure où l'Eglise romaine repose sur la doctrine du salut par les oeuvres. Au lecteur éventuel de ces lignes qui ne me croirait pas animé par la haine mais par l'amour de la vérité, je dis donc : - Croyez Paul, l'apôtre des gentils, et n'écoutez pas Nicolas Buttet, qui enterre l'enseignement de Paul sous un tas de raisonnements, mi-jésuites mi-jansénistes.

  • Mattjieu 25, 34-46, en effet les œuvres ici sont justifiées et conduisent au salut, mais il s'agit de ne pas refuser de l'aide à son prochain et non pas de faire de cette aide la condition du salut. Le problème me semble que si on suit Paul on a l'air de juger ceux qui se justifient par les œuvres ce qui les amènent à juger le raisonnement de Paul d'un point de vue moral comme une tentative d'échapper au devoir d'aide et d'assistance aux faibles et aux persécutés ("les plus petits de mes frères')

  • De plus, il est clair que Jésus ne refuse pas d'aider ceux qui se trouvent sur sa route et lui demandent de l'aide mais il ne demande pas à ses disciples d'aller travailler dans des hôpitaux ou des orphelinats mais bien d'aller répandre la bonne parole/la vérité, lui-même enseigne à la synagogue et n'oeuvre pas dans les hospices et il ne viendrait à personne l'idée de lui reprocher. Et enfin n'ont-il pas l'air de nier dieu ceux qui s'apitoie sur la mort d'un enfant sachant que si dieu l'a retiré du monde il a ses "raisons" que la raison de l'homme ignore?

    Parmi les agités de la charité il y a ceux qui s'en servent pour justifier leurs péchés, et ceux qui semblent pallier à une déficience du ciel comme ces ONG qui pallient aux incuries des états. Par conséquent c'est bien l'amour de la vérité qui conduit au salut car pour ce qui est de l'amour des hommes entre eux il est pour le moins sujet à (pré)caution.

  • Paul me pardonnera d'avoir remuer l'enseignement élémentaire sur le Christ (Dieu sait ce que je dois à mes proches!) en dépit de l'enseignement parfait auquel oeuvre Lapinos.

  • L'apôtre Paul explique que les oeuvres s'opposent à la charité - c'est-à-dire qu'il y a une manière de faire le bien qui n'est pas celle que Dieu nous demande par l'intermédiaire de son fils.
    - Pourquoi les oeuvres ne répondent-elles pas à la volonté divine ? Il y a une manière simple de répondre : parce que l'homme n'a pas besoin de Dieu pour accomplir de bonnes oeuvres : sa volonté et son intelligence peuvent suffire.
    - Une chanson publicitaire contemporaine, écrite pour servir la cause des "Restos du Coeur", est particulièrement éclairante sur ce que sont les oeuvres, en l'occurence les "oeuvres sociales" ; cette chanson dit : "Dépassé le "chacun pour soi", quand je pense à toi je pense à moi." Cette chanson a le mérite de faire la part de la solidarité et de l'amour ; la solidarité n'est pas l'amour, et l'amour n'est pas la solidarité."
    - C'est aussi le sens de l'épisode de l'aumône faite au pauvre par Don Juan ; Molière nous montre, je dirais de façon "caricaturale", comment un suppôt de Satan (Don Juan) peut se montrer généreux. Molière se contente de forcer le trait pour que le lecteur comprenne bien.
    - J'ajoute que le rejet des "oeuvres mortes" par Paul est inséré dans l'épître aux Hébreux, où sont expliqués aussi pourquoi la loi de Moïse est frappée de caducité par l'enseignement de Jésus, et en quoi celui-ci fonde un sacerdoce nouveau. Il y a ici les raisons qui conduisirent le clergé juif à assassiner Jésus-Christ.

  • "l'homme n'a pas besoin de Dieu pour accomplir de bonnes œuvres : sa volonté et son intelligence peuvent suffire."
    Que ne l'a-t-il pas dit comme ça le docteur des gentils!!!
    Osons espérer des explications aussi lumineuses sur ce Melchisédeck, ce roi de la paix (me sens aussi lent à comprendre qu'un hébreu réduit au petit lait)

  • Je trouve ma foi (!!) très intéressant que vous rejoigniez un des mes auteurs préférés au sujet de l'église. En effet, pierre jovannovic dans son magistral "777" explique que le vatican est bien la grande prostituée dont parle saint jean dans son apocalypse. Nul doute que vous serez parfaitement d'accord avec ce dernier.

  • Je connais très mal Pierre Jovanovic. Sa démarche commerciale n'inspire pas confiance, vous en conviendrez ; la première chose qui rend l'Eglise romaine suspecte aux yeux des gens simples et des pauvres, c'est qu'elle ne désapprouve pas le culte du veau d'or.

  • En tant que simple et pauvre, je confirme.

  • A vrai dire, moi aussi cela ne me plaît pas son "commerce" mais finalement il n'a pas vraiment le choix : il est plus ou moins ostracisé, mis sur la liste noire de la caste médiatico-politique (il est journaliste à la base) car il gêne beaucoup trop (notamment sur son blog ou il dénonce sans concession le milieu des grandes banques) et n'a rien trouvé d'autre pour survivre.
    Et pour le veau d'or et le Vatican, ça a toujours été plus ou moins une union consubstantielle entre eux, selon les époques et plus ou moins dissimulée. D'ailleurs savez vous que le Vatican à sa propre banque ?

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