Dans la démocratie-chrétienne nous pouvons voir l'aboutissement du catholicisme romain. On pourrait multiplier les preuves, comme je l'ai déjà fait sur ce blogue, mais je me contente de rappeler celle-ci : "l'anthropologie chrétienne", qui au stade de la démocratie-chrétienne a pratiquement remplacé la foi évangélique, est introduite par la théologie catholique romaine (c'est pourquoi Shakespeare, qui parle dans de nombreuses pièces de la trahison de l'Esprit évangélique -représenté par le Spectre dans "Hamlet"-, demeure d'actualité).
On peut parler de "talmudisme chrétien" à propos de ladite "anthropologie chrétienne", c'est-à-dire d'adaptation aux circonstances temporelles d'une loi spirituelle intemporelle. Mais si le droit au talmudisme est ouvert par l'imperfection de la loi de Moïse, les évangiles et Paul ferment absolument la porte à toute forme de doctrine sociale chrétienne car l'Evangile EST la parole de dieu, ce que ne sont pas les commandements de Moïse, mais seulement une étape vers dieu.
Le nouveau général des jésuites Arthur Souza (Arturo Sosa Abascal) (-2016) a quelque peu défrayé la chronique dernièrement en affirmant dans un entretien que "le diable est une invention des hommes", suscitant ainsi quelques protestations.
Nous devons expliquer cette affirmation, qui est typiquement démocrate-chrétienne. Ce soi-disant prêtre aurait aussi bien pu dire que dieu, non seulement le diable, est une invention des hommes. En effet l'anthropologie chrétienne, qui est le cadre général de sa réflexion, est entièrement une invention des hommes, comme l'est toute réflexion anthropologique en général. Pour être précis, l'anthropologie chrétienne a pour effet, non pas de nier positivement l'existence de dieu, mais de la réduire à une hypothèse.
La notion du bien et du mal est en effet relative aux intérêts humains, dans toutes les cultures, y compris la culture occidentale moderne sous influence démocrate-chrétienne. Le diable est donc une invention des hommes, et il faut souligner ceci que le diable joue un rôle plus important que dieu. La preuve en est que la culture communiste athée peut se passer de dieu, mais non de la diabolisation du point de vue anticommuniste.
Les Evangiles chrétiens, qui parlent peu d'éthique, ou indirectement, mais d'amour et de vérité, parlent peu du diable. Ils parlent de Satan (l'adversaire), et de l'antichristianisme dont l'apôtre Paul décrit la montée en puissance comme une résistance à l'esprit évangélique au cours du temps. Un chrétien ne peut concevoir Satan autrement que comme une force supérieure à l'homme, analogue au destin et en aucun cas comme une "invention" ou une "idée humaine".
On voit ici que l'anthropologie ou la doctrine sociale chrétienne a pour effet d'effacer la notion de péché ou d'occulter Satan et son action.
Commentaires
Tout cela me rappelle furieusement que les apôtres à leurs débuts s'attendaient à un royaume matériel, temporel bref, une restauration du royaume de David alors que Jesus à clairement dit à plusieurs reprises que son royaume n'était pas de ce monde, n'était pas dans la disposition des choses de ce monde bref qu'il était spirituel.
Et c'est à peu de choses près la même chose encore aujourd'hui ! Le "talmudisme chrétien" n'est qu'un avilissement de la parole des évangiles pour les biens, les choses de ce monde.
Paul de Tarse explique à ses disciples qu'il ne leur appartient pas de juger ou condamner les pharisiens, mais qu'ils ne doivent pas répéter l'erreur commise par les juifs de se croire justes aux yeux de Dieu sous prétexte qu'ils accomplissent les rituels et les sacrifices.