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  • Sur la Dictature sanitaire

    Quelques mots à propos de la dictature sanitaire instituée en France en mars 2020.

    A ceux qui trouvent le terme « dictature » trop fort, on répondra qu’il décrit mieux la réalité du mode de gouvernement actuel que le mot « démocratie ».

    L’assentiment de la majeure partie des Français à la dictature n’enlève rien à son caractère de impérieux ; depuis plus d'un demi-siècle la France est une monarchie républicaine hypercentralisée, et le parlement joue un rôle symbolique, pour ne pas dire décoratif.

    La crise sanitaire, comme le mouvement des Gilets jaunes auparavant, a eu pour effet de souligner un élément caractéristique de l'organisation politique actuelle, un élément «orwellien» puisqu’il s’agit du rôle crucial joué par les médias. L’assignation des Français à leur domicile et un périmètre de promenade réduit aurait été impossible sans le rôle de "persuasion" de la télévision et de la radio ; l’armée et la police n’auraient pas pu contenir la population française à elles seules.

    On pense ici à «1984» car son auteur y souligne le rôle du mensonge dans la dictature moderne ; celle-ci ne repose pas tant sur la contrainte physique que sur l’adhésion du plus grand nombre aux discours de propagande répétitifs, remplaçant peu à peu la culture écrite.

    On peut parler de fable marxiste car ce que Orwell qualifie de "mensonge" est très proche de l'idéologie combattue par Marx au nom de la science. Les différentes idéologies se justifient les unes les autres, un peu comme « la droite » justifie « la gauche » sur l'échiquier politique français, et vice-versa.

    En effet le nazisme se justifie par rapport au communisme ; le communisme se justifie par rapport à la démocratie-chrétienne (bourgeoisie), et la démocratie-chrétienne se justifie par rapport au nazisme. Tandis qu’en historien, au contraire, Orwell souligne les points de convergence entre les régimes nazi, communiste et démocrate-chrétien ; en effet ce qu’ils ont en commun est plus important que les divers slogans démagogiques qui permettent de les distinguer.

    Orwell accuse de surcroît «les intellectuels» d’être les actionnaires du mensonge, c’est-à-dire de maintenir autant qu’il est possible le peuple dans l’ignorance, au niveau de l’idéologie. Je ne veux pas m’y attarder ici, mais il ne serait pas difficile de démontrer que la télévision et la radio sont avant tout des instruments de manipulation de l'opinion publique, afin de la réduire à une masse la plus malléable possible.

    Certains font observer que la dictature chinoise est beaucoup plus sévère ; peut-être, mais ce genre de comparaison est très difficile à faire ; le nombre de suicides est-il plus élevé en Chine ou en France ? On l’ignore. Quoi qu’il en soit, pour des raisons économiques évidentes, on ne peut plus distinguer nettement la France de la Chine, car une bonne partie des produits de consommation courante vendus en France sont fabriqués en Chine par des esclaves.

    De mon point de vue, la crise sanitaire n’est qu’un aspect de la crise économique qui frappe l’Europe, une réplique de la secousse violente de 2008. La crise sanitaire n’a quasiment de sanitaire que le nom. La paralysie du système hospitalier, d’où découle la décision de placer le pays dans un coma artificiel, faute de réponse appropriée à la situation, est un problème économique et non directement médical. Le système hospitalier tel qu’il fonctionne en France reflète d'ailleurs une conception capitaliste de la médecine, qui touche tous les aspects : l’organisation des hôpitaux, mais aussi les études de médecine et la recherche médicale.

    On pourrait multiplier les exemples concrets à propos de cette médecine qui n’en est pas vraiment une ; je n’en citerai qu’un, ô combien significatif : l’arnaque du viagra à l’échelle mondiale ; il n’est guère difficile de comprendre en quoi et pourquoi la fameuse pilule bleue est un « remède » typiquement totalitaire.

    Disons aussi pourquoi la fable de G. Orwell n’est pas «complotiste», pourquoi elle ne fournit pas une explication et une solution simplistes. Orwell pointe la responsabilité des «intellectuels», ce qui n’implique pas tant une action concertée de leur part, que la faiblesse morale des intellectuels, qui trouvent dans l’idéologie ou le mensonge un certain confort, exactement comme le soldat ne peut pas se passer de «l’esprit de corps», ou les femmes de la «famille». Orwell ne craignait pas l'inconfort intellectuel, ce qui est la marque d'un esprit plus scientifique que militant.

    Les médias et la presse ne forment pas plus que l’armée française un «complot». Ils sont simplement caractéristiques d’une organisation politique où le mensonge, c’est-à-dire la publicité, la substitution du rêve à la réalité, joue un rôle essentiel.

    «1984» ne signale pas tant l’activité politique sournoise d’un parti accaparant le pouvoir qu’il souligne la passivité politique du plus grand nombre, travestie parfois en activisme politique. Les rares dissidents sont considérés et traités comme des grains de sable enrayant la mécanique du pouvoir.

    «Big brother» pourrait aussi bien être une intelligence artificielle, résolvant les problèmes d’organisation, exactement comme si l’espèce humaine était une espèce animale comme les autres.

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    Et les chrétiens dans tout ça ? Les chrétiens sont dans une position particulière sous plusieurs rapports. D’abord parce que le mensonge médiatique revêt parfois une teinture ou une coloration chrétienne. La démocratie-chrétienne, qui associe la démocratie à Jésus-Christ au mépris de son interdiction de mêler le Salut aux affaires humaines, n’est que la queue d’un vieux procédé consistant à accommoder la Foi chrétienne aux besoins des élites dirigeantes. La démocratie-chrétienne est avant tout destinée à légitimer le pouvoir de la bourgeoisie.

    Or les chrétiens fidèles sont les mieux placés pour reconnaître cette apostasie et la combattre ; je prétends d’ailleurs que c’est ce que Shakespeare a fait dans de nombreuses pièces, abattant méthodiquement tous les pans de la culture médiévale dans laquelle ce mensonge s'enracine.

    D’autre part, suivant les explications d’Augustin d’Hippone dans son sermon sur la chute de Rome, il n’y a pas de nation ni de ville sacrée sur cette terre pour les chrétiens puisque la « Jérusalem céleste » est la seule terre sacrée des chrétiens, dont la signification est métaphysique.

    La rébellion contre la dictature n’est donc pas plus chrétienne que le soutien à celle-ci. Ces deux erreurs, qui sont comme des pièges tendus par Satan, n’en sont qu’une seule, en fait.

    Rebelles ou obéissants, les gens le sont généralement par nature et alternativement ; nul n’est justifié d’accuser son prochain. Le chrétien ne doit pas craindre d’être traité de lâche par les rebelles ou d’anarchiste par les tenants de l’ordre public dictatorial. La Foi soustrait le chrétien à la folie du monde.

    Le Christ s’est contenté de souligner l’extrême difficulté pour le jeune homme riche d’accéder aux choses spirituelles, et on peut penser que cela vaut plus globalement pour les parties du monde corrompues par une richesse excessive, telle que l’Occident aujourd’hui.