A propos de la tentative de viol et de l'assassinat d'Anne-Lorraine Schmitt, une jeune stagiaire du Courrier Picard et de Valeurs actuelles dans le RER D du côté de Creil, le principal n'a pas été dit dans la presse. On s'est contenté de larmoyer et de crier au scandale de l'insécurité dans les transports en commun. C'est ça, on peut toujours rêver d'un monde parfait où il n'y aurait ni violeurs, ni assassins, ni pick-pockets…
Ce fait divers sanglant est pourtant significatif à plus d'un titre des "valeurs actuelles" démocratiques.
Certaines questions se posent lorsqu'on n'est pas spécialement manichéen, comme : que faisait cette fille à peine sortie des jupes de sa mère, seule, un dimanche matin, dans le RER D ? Pour quel bénéfice les photos de famille de la victime ont-elles été jetées en pâture dans la presse à scandale (Paris-Match) ?
Lorsqu'un père de famille musulman se fait pincer à exercer des pressions sur sa fille pour retarder son émancipation, il est aussitôt la cible de tous les médias. Haro sur l'obscurantiste !
C'est sans doute parce qu'elle s'est défendue contre son violeur que Mlle Schmitt a été tuée. Il ne s'agit peut-être que d'un réflexe, et elle a sous-estimé son agresseur. Dans son homélie funèbre, le prêtre a traduit que la jeune fille avait "défendu sa chasteté jusqu'au martyre" ; je ne peux pas m'empêcher de voir dans cette interprétation le vieux puritanisme démocratique. Qu'est-ce que ces salamalecs signifient ? Qu'une jeune fille qui aurait préféré sa vie au reste aurait eu tort ? Chaste, mais morte : ça c'est intelligent.
On instruira bientôt le procès de l'assassin. La société, elle, s'en lave les mains. Responsable mais pas coupable.
anne lorraine schmitt
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Autopsie d'un meurtre