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berbère

  • Oecuménisme

    Je poursuis mon dialogue oecuménique avec mon pote musulman berbère. Le point d'accord, c'est que les riches sont représentatifs de l'enfer. C'est d'ailleurs pourquoi l'enfer a pratiquement disparu dans la religion démocrate-chrétienne. Le diocèse de Nancy vient d'inaugurer une campagne de propagande basée sur les paroles des chansons de Johnny Hallyday.

    Mais, comme je suis chrétien, l'enfer est à mes yeux ici et maintenant. Tandis que, pour mon pote musulman, il est par-delà la mort. Tant bien que mal (je ne parle pas la langue berbère), je tente de lui expliquer que cet "au-delà" est typique du paganisme égyptien, puis romain. L'organisation sociale implique une telle croyance. Les apôtres chrétiens, eux, ne se préoccupent pas d'organisation sociale, mais seulement du salut, de connaître dieu, pour le voir face à face comme dit Paul de Tarse, qui ne porte pas la mitre et la crosse fallacieuses des prêtres païens.

    L'au-delà est aussi improbable pour un chrétien que l'existence d'une âme séparée; aussi improbable que le cosmos est probable et partiellement visible. Homère, déjà, fonde sa mythologie contre la science-fiction. Il a bien compris que la foi dans l'au-delà, la notion mécanique d'espace-temps, est une religion de fourmi superstitieuse. Au stade de la barbarie identitaire où nous sommes, on pourrait d'ailleurs mesurer que chaque citoyen-robot se fait de l'au-delà une idée relative à sa propre vitalité. En raison de leur moindre vitalité, l'idéologie des femmes est assez différente.

    - J'insiste sur ce point : en aucun cas la mort n'est sacrée dans le christianisme, contrairement à l'islam. Et mon pote est surpris par cette parole du Messie : "Laissez les morts enterrer les morts." Les musulmans ignorent-ils la Genèse de Moïse ? La mort n'est pas plus sacrée que la vie dans le christianisme ; elle est maudite, puisqu'elle porte la marque du péché. Dieu n'est pas l'auteur de la condition humaine, mais Satan, selon les prophètes juifs ou chrétiens. Il y a ici une clef, et elle ouvre les portes de l'enfer où les suppôts de Satan sont précipités. L'ignorance de Satan coïncide avec la considération typiquement païenne de la mort comme un passage, voire carrément un voyage initiatique.

    - A propos des femmes, nous divergeons radicalement. Mon pote considère la plupart des Françaises comme des prostituées ou des personnes superficielles, et préfère ne pas trop s'en approcher. Il n'est pas difficile de comprendre que cette idée lui vient d'une idée enjolivée de sa propre mère. Pour moi, c'est le contraire. Je n'ai jamais connu de femme qui ne soit pas animée par le principe familial ou généalogique, y compris les femmes soi-disant modernes ou féministes. De sorte que, parlant à une femme, on a toujours l'impression de s'adresser, non à un individu, mais à un réseau social.

    Chez les femmes allemandes ou hyperboréennes, le géniteur occupe quasiment la place de Zeus dans le panthéon grec. Ce qui explique souvent leur difficulté à se satisfaire du premier venu. Il y a là un rapport d'encouragement mutuel, plus ou moins incestueux et parfaitement vain, constitutif de la lâcheté bourgeoise moderne. Les hommes qui vivent dans le culte de leur mère méritent, plus encore, des coups de pied au cul.