Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

oecuménisme

  • L'enjeu de l'oecuménisme

    Au mois d'octobre prochain, l'actuel évêque de Rome (François) et les représentants des fédérations luthériennes feront une déclaration conjointe afin de mettre symboliquement un terme à un schisme multiséculaire ; l'antagonisme entre luthériens et catholiques romains est une cause de scandale ancienne parmi les chrétiens, consécutive à la rébellion de Luther contre la doctrine catholique romaine.

    L'accord est symbolique, car ses termes demeurent confus ; il y a fort à parier qu'ils le resteront.

    Au préalable il faut dire que l'Eglise est théoriquement indivisible, car elle repose sur dieu et la parole divine (les évangiles), non les interprétations divergentes que les hommes peuvent en faire, à cause de la chair (l'humaine faiblesse est résumée par Jésus-Christ dans ce mot : la chair) ; sont chrétiens et unis ceux qui demeurent fidèles à la parole divine et ne détournent pas son usage à des fins que Jésus-Christ a proscrites.

    Ce ne sont pas les désaccords sur l'interprétation de tel ou tel dit de Jésus-Christ, ni encore moins sur telle ou telle pratique religieuse qui sont la plus grande cause de scandale, mais le prétexte qu'ils ont fourni à des querelles, le plus souvent sanglantes et qui contredisent l'ordonnance principale de Jésus : - Aimez-vous les uns les autres.

    Le grand schisme qui opposa luthériens et catholiques romains peut n'avoir aucun effet sur un coeur pur et simple, obéissant à Jésus. La mission assignée par Jésus aux apôtres, ses frères, est de répandre l'évangile et non de contraindre à adhérer à une institution en usant de la force ou de méthodes violentes plus modernes comme la propagande, où entre une part de séduction.

    - Qu'en est-il aujourd'hui des différences entre le culte luthérien et le culte catholique romain ? Certaines ont été abolies par l'effet du temps, qui a privé l'Eglise romaine du pouvoir de coercition dont elle disposa autrefois ; pour autant, l'Eglise romaine a-t-elle renoncé à l'exercice du pouvoir temporel ? On le croira difficilement dans la mesure où bon nombre de catholiques véhiculent une idéologie séculière... sans même paraître se rendre compte qu'ils le font, confondant ainsi la guerre sainte spirituelle menée par les apôtres contre Satan avec une sorte de folklore païen, de culture nationaliste assez grossière.

    La nation américaine, qui ne relève pas en principe de l'autorité romaine, illustre semblable aliénation nationaliste. Le rêve ou la fantasmagorie est le but poursuivi par la nation américaine, non la vérité.

    Nous vivons une période de trouble, dans la mesure où les choses les plus simples demandent à être éclaircies ; dans la mesure aussi où le christianisme est présenté parfois comme un folklore nationaliste, alors qu'il est le contraire.

    - Une revue luthérienne, à propos de cette future déclaration commune d'unité, fait état d'un relatif scepticisme, notamment en ce qui concerne la question de la pratique religieuse ; le culte catholique romain est en effet organisé autour de la célébration de l'eucharistie par le prêtre catholique ; or cet office, du point de vue luthérien, est le lieu et le moyen d'un détournement de pouvoir au profit du clergé. Le rituel de l'eucharistie se substitue à la découverte de la parole divine. Sans conteste, la hiérarchie catholique romaine est tributaire du rituel de la messe.

    La volonté oecuménique commune des chefs des Eglise catholique et luthériennes paraît donc, elle aussi, assez trouble. On comprend la volonté de mettre un terme à une ancienne querelle ; cependant, en l'occurrence, la querelle est forclose, d'une part, comme une vieille plaie que le temps a refermée ; d'autre part, en revanche, elle demeure ouverte sur certains points cruciaux comme la signification véritable du rituel catholique - points cruciaux qu'il n'est pas question ici de trancher.

    Par ailleurs, les chefs des Eglises chrétiennes institutionnelles ne semblent pas décidés à vouloir prendre des mesures beaucoup plus simples, significatives et symboliques, comme la rupture des liens qu'elles entretiennent avec les élites politiques à travers le monde, entretenant ainsi l'idée antichrétienne que l'on peut servir deux maîtres à la fois, et refusant de "rendre à César ce qui est à César". C'est pourtant le mélange d'une querelle religieuse avec une querelle politique qui rendit le schisme entre l'Eglise catholique et l'Eglise luthérienne aussi violent et néfaste.

    Le christianisme n'est un aspect majeur de la culture occidentale que par l'effet d'un tour de passe-passe et d'un mensonge éhonté auquel les chefs de Eglises autoproclamées chrétiennes ne semblent pas vouloir renoncer.

    Le chef de l'Eglise romaine se présente comme "l'homme de la situation", le plus capable d'amener le processus de mondialisation à une fin heureuse. Il est troublant de constater à quel point ce mobile contredit l'Evangile, sa description réaliste de l'affrontement et de la division des nations sous l'emprise de Satan.

  • Oecuménisme

    Je poursuis mon dialogue oecuménique avec mon pote musulman berbère. Le point d'accord, c'est que les riches sont représentatifs de l'enfer. C'est d'ailleurs pourquoi l'enfer a pratiquement disparu dans la religion démocrate-chrétienne. Le diocèse de Nancy vient d'inaugurer une campagne de propagande basée sur les paroles des chansons de Johnny Hallyday.

    Mais, comme je suis chrétien, l'enfer est à mes yeux ici et maintenant. Tandis que, pour mon pote musulman, il est par-delà la mort. Tant bien que mal (je ne parle pas la langue berbère), je tente de lui expliquer que cet "au-delà" est typique du paganisme égyptien, puis romain. L'organisation sociale implique une telle croyance. Les apôtres chrétiens, eux, ne se préoccupent pas d'organisation sociale, mais seulement du salut, de connaître dieu, pour le voir face à face comme dit Paul de Tarse, qui ne porte pas la mitre et la crosse fallacieuses des prêtres païens.

    L'au-delà est aussi improbable pour un chrétien que l'existence d'une âme séparée; aussi improbable que le cosmos est probable et partiellement visible. Homère, déjà, fonde sa mythologie contre la science-fiction. Il a bien compris que la foi dans l'au-delà, la notion mécanique d'espace-temps, est une religion de fourmi superstitieuse. Au stade de la barbarie identitaire où nous sommes, on pourrait d'ailleurs mesurer que chaque citoyen-robot se fait de l'au-delà une idée relative à sa propre vitalité. En raison de leur moindre vitalité, l'idéologie des femmes est assez différente.

    - J'insiste sur ce point : en aucun cas la mort n'est sacrée dans le christianisme, contrairement à l'islam. Et mon pote est surpris par cette parole du Messie : "Laissez les morts enterrer les morts." Les musulmans ignorent-ils la Genèse de Moïse ? La mort n'est pas plus sacrée que la vie dans le christianisme ; elle est maudite, puisqu'elle porte la marque du péché. Dieu n'est pas l'auteur de la condition humaine, mais Satan, selon les prophètes juifs ou chrétiens. Il y a ici une clef, et elle ouvre les portes de l'enfer où les suppôts de Satan sont précipités. L'ignorance de Satan coïncide avec la considération typiquement païenne de la mort comme un passage, voire carrément un voyage initiatique.

    - A propos des femmes, nous divergeons radicalement. Mon pote considère la plupart des Françaises comme des prostituées ou des personnes superficielles, et préfère ne pas trop s'en approcher. Il n'est pas difficile de comprendre que cette idée lui vient d'une idée enjolivée de sa propre mère. Pour moi, c'est le contraire. Je n'ai jamais connu de femme qui ne soit pas animée par le principe familial ou généalogique, y compris les femmes soi-disant modernes ou féministes. De sorte que, parlant à une femme, on a toujours l'impression de s'adresser, non à un individu, mais à un réseau social.

    Chez les femmes allemandes ou hyperboréennes, le géniteur occupe quasiment la place de Zeus dans le panthéon grec. Ce qui explique souvent leur difficulté à se satisfaire du premier venu. Il y a là un rapport d'encouragement mutuel, plus ou moins incestueux et parfaitement vain, constitutif de la lâcheté bourgeoise moderne. Les hommes qui vivent dans le culte de leur mère méritent, plus encore, des coups de pied au cul.

  • Oecuménisme

    Un pote mahométan, plutôt curieux de nature, aimerait bien savoir ce que je trouve à redire à Mahomet ? Puisque Jésus est plus véridique que Moïse selon toi, me dit-il, pourquoi Mahomet qui est postérieur à Jésus ne le serait-il pas plus encore ?

    Pourquoi ? Parce que tous les prophètes sont anticléricaux : ils passent par-dessus le clergé pour s'adresser au peuple, et chaque fois leur intervention se justifie par la restauration de l'iniquité du fait du clergé. Tous, c'est-à-dire Homère, Moïse (dont certains prétendent qu'il a influencé Homère), Ezéchiel, Daniel, Jésus, Paul de Tarse, Shakespeare. Mahomet m'apparaît plutôt comme un réformateur du clergé, ainsi que nous en avons plusieurs exemples en France : les jansénistes de Port-Royal, ainsi que les philosophes des Lumières, qui se présentent largement comme un clergé nouveau.

    Mon oecuménisme s'arrête là. Il n'est qu'une feinte ou une impasse de la part des religions. Une impasse qui débouche dans l'absolu sur le syncrétisme, c'est-à-dire la gastronomie. Les religions recèlent le principe du schisme ou de la division, puisqu'elles imposent la conversion, nécessairement idéologique. L'idée même d'un dialogue oecuménique entre orthodoxes et catholiques paraît pure bouffonnerie, puisqu'ils se réclament du même prophète et de la même prophétie. Calculer le PGCD entre deux religions ? On ne peut calculer que le PGCD du mensonge.

    D'ailleurs la religion républicaine, dominante aujourd'hui, ne propose pas ses valeurs, elle les impose. Et comme l'idéologie libérale est encore plus puissante et sournoise, comme larvée, elle impose ses taux de conversion aux tenants des valeurs laïques républicaines. La conversion est faite pour donner le change.