Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

droit

  • Le droit de l'Homme-Dieu

    En s'émancipant de dieu par l'artifice, notamment juridique et technique, l'homme a perdu connaissance de lui-même. J.-J. Rousseau observa en son temps ce manque de recul croissant de l'homme sur lui-même, auquel le développement des sciences humaines ne changea rien.

    Quand je dis "dieu", en l'occurrence je parle aussi bien de Satan, le dieu qui parle aux sens, que du dieu caché des chrétiens, auquel Satan fait écran ; en effet rares sont désormais les hommes qui, employant le mot "dieu", sont capables de distinguer ces deux puissances.

    Ainsi le "Connais-toi toi-même" antique n'a qu'un rapport assez vague avec la psychanalyse moderne. L'Antiquité n'est pas athée, contrairement à la bourgeoisie moderne, qui s'est progressivement inventée un dieu à la dimension de ses désirs - l'Etat. Le "Connais-toi toi-même" antique n'est pas une spéculation sur l'âme, trou noir insondable comme l'ignorance, et de peu d'intérêt.

    La psychanalyse, de même que la théorie de l'évolution, sont contemporaines du recul du savoir psychologique. L'homme n'a peut-être jamais autant été une énigme pour lui-même qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire privé de sa liberté de choix. L'exemple de cette perplexité de l'homme face à lui-même - l'admiration de la folie humaine, faute de s'être doté des moyens de surmonter cet obstacle-, l'exemple nous est donné par le truc de l'intelligence artificielle et des robots ; certaines personnes, y compris parfois ayant reçu une instruction, sont persuadées que les machines pourraient avoir barre sur l'homme et le dominer. Ils accordent ainsi à la mémoire et à la puissance de calcul un part exagérée dans la pensée.

    D'une certaine façon, les sociétés humaines sont déjà rendues à ce stade de domination de l'homme par les systèmes et les machines sophistiqués qu'il a inventés. F. Nietzsche, qui dénonçait l'irrationalité du monde et de la culture modernes, aurait vu dans les grandes guerres mondiales entre nations européennes la preuve de la justesse de son diagnostic catastrophique... en même temps qu'il aurait dû reconnaître que rien ne semble pouvoir enrayer cette folie... pas même la déchristianisation qu'il prônait comme un remède de cheval radical ; et Nietzsche n'ignorait pas que la "démocratie-chrétienne", en Amérique ou ailleurs, n'est plus qu'un bouddhisme déconnant.

    La domination des machines ne prouve qu'une chose : l'intelligence artificielle est la bêtise.

  • Journée de la Femme

    - Entre le viol et la pornographie, il y a une différence juridique ; en réalité il n'y en a pas (l'abus de pouvoir est dans les deux cas). Bien évidemment, l'intimité sexuelle en général est un domaine où la liberté est presque entièrement théorique, inventée de toutes pièces par la philosophie libérale, d'une manière qui relève, elle, du viol de la conscience. Il n'y pas plus de liberté dans le domaine de la sexualité, qu'il n'y en a en biologie.

    - La pornographie acquiert le caractère légal que le viol n'a pas, en raison du profit économique de la pornographie. Pour la même raison, pragmatique, l'instinct bestial du soldat est ratifié par les magistrats. La société transforme en courage la lâcheté (c'est ici le problème de l'avilissement des enfants par la société, et pourquoi les anarchistes ne veulent pas s'y mêler, contrairement au nazisme qui incite à "se salir les mains") ; le besoin de soldats et le besoin de prostituées ne sont que deux branches de la même "holding". S'il y a un viol répugnant et scandaleux, c'est celui commis par la société. De sorte que le consentement à la société est un consentement au viol ; nul n'est innocent. Les magistrats sont là pour faire croire au peuple que si. C'est un métier abominable, et on comprend que l'apocalypse chrétienne fasse de la justice des hommes un des trois fléaux majeurs. Probablement le magistrat juif ou le magistrat chrétien, est le plus susceptible d'être frappé d'aliénation ; de l'état d'aliénation décrit dans la littérature apocalyptique de Shakespeare à propos des rois d'Angleterre, et du "droit chrétien", le plus chimérique de tous les temps, auquel leur conscience était enchaînée.

    Je crois, pour peu qu'on prenne l'humanisme un peu au sérieux, et non comme un moyen de se payer la tête du peuple, comme les philosophes-animateurs de télé, qu'on pourra observer que dans les "démocraties libérales", toutes les formes d'esclavage passent par ce genre de tour de passe-passe juridique. Le code civil est d'abord fait pour blanchir un certain type de crimes.

    Le jour où les putes sont devenues des "travailleuses du sexe", les maquereaux sont devenus des humanistes et des poètes.

    L'excécration du libéralisme et des chiens qui le prônent -des chiens juifs et des chiens chrétiens surtout-, n'est pas le puritanisme. C'est au contraire entre les puritains et les libertins qu'existe un pacte. Cette excécration est le refus qu'un homme libre opposera à l'inconscient et à la puissance hypnotique de la société, particulièrement efficace sur les femmes, dont le penchant naturel est d'accorder une valeur mystique au droit ; tandis que plus souvent pour un homme (cf. Karl Marx), le droit n'est qu'un garde-fou qu'il est nécessaire de franchir pour voir les choses telles qu'elles sont, et non telles que le clergé ou les magistrats disent qu'elles sont.