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ernst mayr

  • La planète des songes

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    Je ne connais pas Cécile Montmirail. C'est un joli prénom et un joli nom, Cécile Montmirail, qui évoque la "bonne foi" : aussi aimerais-je la convaincre de ne pas se laisser séduire trop vite par les arguments "évolutionnistes" du Dr Dor - après tout la science "néo-darwinienne" n'est pas moins lacunaire que la science des noms de famille.
    Mais je ne suis pas sûr d'y arriver, vu que le Dr X. Dor est un sacré charmeur, capable de convaincre à la dernière minute une jeune femme de renoncer à avorter, par exemple.

    L'"évolution", si elle était un peu plus nettement élucidée dans ses causes, et donc un peu plus probable, n'empêcherait pas qu'il y ait "création". Soit, le préambule du Dr X. Dor est intelligible, mais la création PRIME sur l'évolution ! La moindre des choses, si on veut rester chronologique, c'est d'être "créationniste" D'ABORD.
    Dans la jungle des slogans "évolutionnistes", le principe créationniste doit survivre. Il ne faut pas laisser les musulmans ou les sectes protestantes yankies le défendre seuls.

    Car le créationnisme est, avant tout, une réaction humaniste à la propagande néo-darwinienne. Il y a chez beaucoup de créationnistes - pourquoi le cacher ? -, l'idée que les schémas darwiniens, après avoir inspiré la propagande nazie, servent aujourd'hui à la propagande démocratique. Pour être plus clair, il y a entre la propagande nazie et la propagande démocratique des liens de parenté assez étroits, nonobstant les grands principes que les démocrates ne cessent de mettre en avant.
    Pour un créationniste de mon espèce, le fait qu'on puisse supprimer, en invoquant l'argument du progès social et individuel, deux-cent cinquante mille vies humaines par an en France, sans que quasiment un seul biologiste ou médecin ne réagisse publiquement - les protestations sont surtout le fait de personnalités politiques ou d'historiens -, ce fait n'est pas un hasard. On peut l'interpréter comme la soumission totale des biologistes ou des médecins à l'ordre juridique établi, bien que ces "spécialistes" soient particulièrement bien placés pour savoir en quoi consiste l'avortement d'un embryon, derrière les artifices de langage.
    En gardant le silence, ces biologistes et ces médecins acceptent de n'être que des techniciens, des mécaniciens. Par-delà les "animaux-machines" de Descartes, c'est l'idée d'"homme-machine" qui sous-tend les sciences naturelles modernes, et ce n'est pas quelque vague "comité d'éthique" qui y change grand-chose. On est même en droit de soupçonner ce comité d'éthique de servir de bonne conscience à une science inféodée à l'industrie.

    *


    Si on admet la bonne foi de certains "évolutionnistes", et j'admets celle de X. Dor ou de Stephen Gould, quels sont par ailleurs les arguments scientifiques invoqués par les évolutionnistes pour dénier aux créationnistes toute possibilité de s'exprimer ? L'évolutionniste Ernest Mayr s'est particulièrement attaché à en détailler les principaux (2001) :
    - Mayr argue en premier lieu de la succession chronologique des fossiles découverts dans des strates différentes, qui, selon lui, indique une généalogie avec des mutations. Or, si les indices des mutations sont bien là, on peut craindre que l'idée d'une succession dans un sens précis ne soit "téléologique" ; les fossiles ne sont en effet pas assez nombreux pour indiquer avec précision le sens des mutations, ni une véritable généalogie globale. Mayr est obligé d'opérer une reconstitution, et, exactement comme un scientifique créationniste chercherait "la main de Dieu" à toute force dans les indices qu'il collectionne, Mayr se focalise sur l'idée d'évolution à partir d'indices… très insuffisants.

    - L'idée d'ascendance commune des vivants, à laquelle Mayr s'accroche farouchement, n'est pas typiquement "évolutionniste" ; n'importe, cet argument de la ressemblance des espèces, et qui indiquerait leur parenté, est encore téléologique ; on est très loin d'avoir démontré que tous les êtres vivants ont une ascendance commune, même si l'hypothèse, anthropomorphique, est séduisante ; même le cousinage avec le singe, présenté par certains comme une vérité, n'est qu'une hypothèse sérieuse. Les évolutionnistes prennent leur désir pour la réalité alors qu'ils sont dans la situation d'attendre une confirmation de la théorie.
    Il est évident que l'épistémologie évolutionniste n'est pas pure d'arrière-pensées, contrairement à ce que les démocrates-crétins qui la soutiennent voudraient faire croire. Ainsi, S. Gould s'autosuggestionne comme cet imbécile de Kant à propos de son libre-arbitre - ce qui est quand même le comble pour un évolutionniste darwinien !

    - L'argument embryologique est sans doute le moins efficace ; il consiste à invoquer, à l'appui de l'idée de forme ancestrale commune, certaines anomalies comme l'appendice caudal, répérées parfois chez l'embryon. Et les enfants qui naissent avec six doigts ou trois jambes ? C'est la preuve qu'ils descendent du poulpe, c'est ça ? Ou alors le réflexe d'aggripement de l'enfant, comme si les petits d'homme ne s'aggripaient pas eux aussi à leur mère…
    À l'instar des évolutionnistes qui reprochent aux créationnistes leur anthropomorphisme, les créationnistes peuvent pointer du doigt le "simiomorphisme" de ces arguments embryologiques évolutionnistes.

    - Quant à l'argument tiré de l'observation de la dispersion géographique des espèces, même s'il permet en effet de déceler des chronologies dans certaines espèces, en admettant les datations effectuées, ces observations ne permettent évidemment pas de tracer une chronologie globale ; il faut relever en outre que ce "système d'indices" parcellaire repose lui-même sur la théorie de la tectonite des plaques, une théorie incomplète.

    - Les ressemblances observées entre les génotypes humains et animaux vient aussi renforcer la conjonction d'hypothèses en faveur d'une ascendance commune. Encore une fois cette hypothèse n'est pas typiquement darwinienne. En effet, ce que la pression des évolutionnistes pour imposer le nom de Darwin plutôt que celui de Mendel, aussi décisif, ou celui de Lamarck, antérieur, pour imposer aussi leur théorie scientifique comme une vérité scientifique, ce que cette pression cache, c'est que la recherche scientifique néo-darwinienne patauge. La sélection naturelle des espèces reste un phénomène largement mystérieux. Différentes hypothèses s'affrontent. Même en admettant que ces hypothèses pour expliquer la manière dont les espèces mutent ne sont pas contradictoires, mais complémentaires, chacune d'elle est incomplète et il manque ne serait-ce qu'un schéma pour expliquer comment elles s'articulent entre elles.

    Les évolutionnistes ne savent pas "comment", mais ils prétendent nous dire pourquoi. Qu'est-ce qui peut bien justifier cet empressement ?