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  • La fin des mammouths ?

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    L'autre fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, lui, c'est un gros malin, un boursicoteur. Après avoir connu un échec avec un site ouaibe diffusant des "images érotiques", il s'est lancé dans le savoir universel. Évidemment, au plan scientifique, ça ne prouve rien, mais ce qui est amusant, c'est le rapprochement qu'on ne peut pas s'empêcher de faire avec Diderot, promoteur lui aussi d'une encyclopédie célèbre et qui s'est frotté au début de sa carrière sans beaucoup plus de succès à la littérature érotique.

    La comparaison entre les deux encyclopédistes s'arrête là. En effet, quelle que soit la dose de provocation athée que Diderot a voulu mettre dans son encyclopédie, il l'a faite avec sérieux, sans ménager sa peine, et tout le profit ou presque a été pour son éditeur, qui l'a berné aussi en escamotant une partie de la somme. Tandis que Jimmy Wales - autres temps, autres mœurs -, s'est hissé parmi les premières fortunes des États-Unis en exploitant la naïveté des braves Wikipédiens. Wikipédia est une entreprise philantropique, mais rien ne vous empêche de financer la philantropie en versant une petite aumône directement sur le site de Wikipédia : Citoyennes du monde, Citoyens du monde, à votre bon cœur !
    De fait, Wikipédia fonctionne bien sur le principe des petits ruisseaux qui font les grandes rivières.

    Ne pas être un peu marxiste en la circonstance, refuser de voir que ce n'est pas l'intérêt général qui gouverne Wikipédia mais manifestement le profit, directement ou par le rachat par des multinationales comme Google de la matière première intellectuelle, sans trop regarder à la qualité, c'est comme refuser de voir que les critiques d'art contemporain français n'ont qu'une idée en tête, lécher le cul de Arnault ou de Pinault, les Dupond et Dupont du mécénat, et se prosterner devant les riches conservateurs de musées américains - il n'y a guère que les milliardaires russes qu'ils ne savent pas encore comment sucer, car apprendre le russe c'est déjà trop demander à ces minus habens.

    « (…) Comme dans les domaines artistiques, avoir bon goût est l'essentiel quand on fait de l'évaluation scientifique. Ce n'est pas d'être représentatif de la majorité. C'est d'être représentatif de la frange motrice, créatrice, de la communauté scientifique. »
    Cette "défense de l'esprit occidental", Benoît XVI ne dit pas aussi bien, est signée Claude Allègre, un des plus grands savants français. On serait tenté de dire "un des derniers", tant il fait aujourd'hui figure de mammouth dans ce climat démocratique rigoureux pour l'intelligence.