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joseph smith

  • Au sujet des "Mormons"

    Quelques mots au sujet de la secte chrétienne des "Saints des Derniers jours", couramment surnommés "Mormons" ; cette secte revendique environ 14 millions de membres et son "siège" est à Salt Lake City dans le désert (Utah).

    - Le mot "secte" n'est pas péjoratif en soi ; il faut dire que l'Eglise romaine fait désormais figure de secte en France, dans la mesure où elle n'est pas la principale religion et a tendance à péricliter. Ayant adhéré à l'Eglise romaine durant toute mon enfance, et même au-delà (c'est-à-dire cru que le baptême administré par les prêtres romains était indispensable au Salut), avant que ma foi ne soit profondément changée, je considère avoir fait partie d'une secte, c'est-à-dire d'une Eglise romaine incomparable dans son organisation avec ce qu'elle fut au moyen-âge, quand les élites politiques s'appuyaient sur son clergé.

    A contrario la Psychanalyse - ses rituels, ses prêches, ses prescriptions, son clergé, représentent une religion actuellement dominante, autrement dit une religion d'Etat. Ce n'est pas un hasard si la Psychanalyse dispose en France d'un pouvoir inquisitorial exceptionnel que le clergé catholique a perdu.

    Cette parenthèse refermée, revenons aux "Saints des Derniers jours". J'en ai fréquenté quelques-uns en province quand j'y résidais, où une petite communauté s'était implantée. La curiosité était sans doute mon seul mobile, car pour le reste cette religion était beaucoup trop "américaine" pour me convaincre de son sérieux et ne pas me laisser entièrement dubitatif.

    Encore aujourd'hui je crois que les "mormons" sont Américains comme les Italiens sont catholiques romains, par une sorte d'atavisme culturel.

    Bien sûr le christianisme transcende toutes les cultures et les patriotismes ; on ne peut être pleinement chrétien qu'en abdiquant ses racines, c'est-à-dire en abdiquant ce qu'il peut y avoir de mystique, inclinant au rêve, dans une "culture nationale". Le Messie a indiqué à quel point il est difficile pour un riche d'être sauvé. La difficulté n'est pas moindre pour certaines personnes d'abdiquer leurs racines. De plus, l'air du XXe siècle est saturé de ce mysticisme nationaliste, si antichrétien qu'il semble avoir été inventé exclusivement dans le but de tenir le peuple à l'écart de la Parole de Dieu, qui condamne cette perspective.

    L'Eglise des "Saints des Derniers jours" s'est donné un nom qui souligne la dimension eschatologique ou apocalyptique du message évangélique. Cette dimension eschatologique est une composante de la culture américaine.

    Ce qui différencie le Français de l'Américain est que ce dernier se comporte avant tout comme une personne religieuse, tandis que le Français se comporte avant tout comme une personne irréligieuse (l'américanisation de la France se mesure au progrès de la psychanalyse, religion déguisée en "science humaine").

    C'est un rappel utile en même temps qu'il est redondant, car tous les chrétiens sont des chrétiens des derniers jours, qui commencent après la résurrection de Jésus-Christ à la Pentecôte. Le temps et le terrain du Jugement ne sont pas les mêmes que ceux de la culture ou de la civilisation, qui paraissent s'étirer en longueur.

    Le chrétien ne doit pas mépriser la civilisation, quand celle-ci vaut quelque chose (ce qui est improbable en ce qui concerne la rhétorique démocrate-chrétienne, dont les fruits demeurent invisibles), mais il doit être capable de faire la part des choses temporelles (la famille, le mariage) et des choses intemporelles (l'amour, la vérité).

    Les Saints des Derniers jours rappellent sur leur site internet qu'ils ne vénèrent pas Joseph Smith, leur prophète et fondateur, mais Jésus-Christ. La précision est moins anodine qu'il y paraît, car les hommes ont tendance à se prosterner plus facilement devant les choses humaines qu'ils ne se prosternent devant les choses divines, suivant l'histoire du peuple hébreu racontée par son prophète Moïse.

    Je ne peux donner mon avis sur les sermons et la lumière que Joseph Smith a prétendu détenir, car j'en ignore à peu près tout.

    Expliquant ce qui lie les Saints des Derniers jours à Joseph Smith, qu'ils ne confondent pas avec Jésus-Christ, le site des mormons fait cette comparaison avec l'ascendant de l'apôtre Paul, des Gentils, sur certains chrétiens.

    C'est précisément à propos de la dynamique eschatologique du message de Jésus-Christ que Paul est lumineux. Autrement dit, grâce à Paul, on ne peut voir le christianisme autrement que comme la religion des derniers jours du monde. Cela explique la haine des mondains contre Paul, et leur combat particulièrement acharné contre lui, y compris de la part de soi-disant "chrétiens".

    Paul ne se contente pas comme Augustin d'Hippone de remarquer que l'avènement de Jésus-Christ rend la loi de Moïse caduque, "car l'avènement de Jésus-Christ n'aurait pas de sens autrement", Paul explique quel progrès vers la Vérité représente le message délivré par le prophète Jésus.

    Il explique quelle est la signification de la guerre sainte conduite par Jésus-Christ contre le monde, et que celui-ci n'aura de cesse jusqu'à la fin des temps d'étouffer le message évangélique par tous les moyens dont ce gros animal dispose (à commencer par la propagande, que l'on peut qualifier de "voix du monde").

    Parce que Paul ne lâche pas l'épée de la Parole divine, son ascendant demeure tandis que beaucoup de prophètes chrétiens ou se disant tels au cours des siècles ont vu leur influence diminuer ou s'effacer.