Quand on me demande comment et avec qui je fête Noël, je réponds parfois que je préfère boycotter cette gigantesque fête pédophile. Quand j'étais gosse, j'appréciais de passer Noël en famille ; on sait que l'on est devenu adulte lorsque fêter Noël devient une corvée. Certains s'en acquittent en allant distribuer avec l'Armée du Salut ou le Secours populaire la soupe aux sans-abris.
On peut mesurer deux choses avec cette fête de Noël : l'occidentalisation du monde et son infantilisation.
En signe de bonne foi, les catholiques devraient rayer Noël du calendrier de leurs célébrations ; leur clergé n'est-il pas régulièrement accusé de se livrer à des abus sexuels sur de jeunes enfants ? Je n'ai pas subi ce genre d'abus, à titre personnel ; j'aurais sans doute été capable de me défendre, mais les pédophiles criminels savent choisir leur proie. En revanche il m'est arrivé, étant gosse, d'être harcelé par de jeunes femmes ; histoire de dire que l'abus sexuel n'est pas toujours le fait des hommes ; il a lieu aussi entre femmes : l'essayiste féministe Simone de Beauvoir avait un casier judiciaire comportant une telle affaire de moeurs.
On ne peut pas sérieusement traiter le problème de la pédophilie criminelle, sans traiter de la culture pédophile au sens large, dont la célébration de Noël est une sorte d'apothéose. L'enquête de Frédéric Martel sur la pédophilie dans le clergé catholique ("Sodoma") pointe à juste titre la responsabilité, non seulement du loup, mais de ceux qui le font entrer dans la bergerie et lui permettent d'y prospérer. Bien qu'ils ne soient pas positivement criminels, leur négligence, leur imprudence ou leur naïveté en fait des complices.
Comme je ne veux pas paraître un anticatholique primaire, j'ajoute que c'est la société de consommation qui, d'une manière générale, est pédophile ; certains catholiques font d'ailleurs des efforts pour tenter de se démarquer de ce qui s'apparente à un culte du veau d'or. On pourrait dire que la publicité commerciale s'adresse à la partie infantilisée de la société.
La société occidentale moderne est pédophile comme elle est féministe ; l'exaltation de l'enfant et de l'enfance, ou celle de la femme, dissimulent l'exaltation de la chair.