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watteau

  • La grande diversion

    Il est significatif qu'en s'efforçant de tuer le temps par toutes sortes de divertissements, on ne fait qu'entrer dans son jeu, baiser la mort sur la bouche. Voilà à quoi la religion laïque ou démocrate-chrétienne, vautrée dans le cinéma, fait penser : un ballet macabre de femelles prédisposées à la branlée.

    L'ennui, l'acédie, la mélancolie... autant de vocables pour dire la dépossession de soi au profit de Satan. Il est à peu près sûr que Baudelaire ou le romancier anglais E. Waugh, qui souffraient d'ennui, aient su la cause profonde de leur tourment ; dans le cas de Baudelaire, ça ne fait même aucun doute.

    S'il est hâtif de la part de Verlaine de faire de Watteau un peintre "mélancolique", c'est que la pure mélancolie se traduit par l'absence d'érotisme. Par principe l'art n'est pas mélancolique, c'est la musique qui l'est, qui oscille entre guerre et existentialisme, cruauté et masochisme. Même s'il a peint beaucoup la soldatesque, ne pas confondre Watteau avec Blaise Pascal, génie malfaisant ! Le romantisme, c'est l'assassinat d'Eros, étouffé dans une capote anglaise ; la mort du Sexe et par conséquent celle de la Science : on en est là.