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Inde primum veritas retro abiit

Jusqu’au moment où la vérité a cessé de pouvoir être dite (Sénèque)

L’ignorance et la propagande ont pu ériger une statue d’airain orgueilleuse à la mémoire de Pablo Picasso, que les bobos astiquent soigneusement en crachant dans leurs petits torchons poisseux.

Mais ne perdons pas trop de temps à réfuter leur dialectique sommaire. D’ailleurs, comment leur donner tort puisqu’au fond ils ne disent RIEN. Écoutons plutôt les explications du Maître :

«(…) Dans un mètre carré des “Noces de Cana”, il y a beaucoup plus d’abstraction que dans tous les cubistes et les abstraits réunis !

«(…) Ce que je veux dire, c’est que toute cette époque a péché d’abord par la base, par l’ignorance. Si les cubistes avaient vraiment étudié, et modestement, tous ces Maîtres d’autrefois, ils auraient compris que c’étaient ces grands Anciens qui avaient le secret des abstractions, qu’ils ont eux, cubistes, recherché sans le trouver. Il suffit de les renvoyer aux œuvres des très grands maîtres, que ce soit “Les femmes d’Alger" de Delacroix, “Les Noces de Cana" de Véronèse, “La mort de saint Bonaventure” de Zurbaran. Je vous parle de ces toiles, je vous parlerai aussi bien d’un Rubens dont l’exemple serait trop facile. J’irai plutôt prendre une toile d’un Maître qui est un praticien étonnant, qui n’est pas susceptible d’être pris facilement pour une tête métaphysique ou abstraite, et qui pourra cependant, admirablement, me servir d’exemple : il s’agit de “La fécondité” de Jordaens.

«Ce portrait de femme, je crois que beaucoup de critiques, même complaisants, même trouvant dans la grande époque flamande quelque chose d’admirable, de très beau, un tempérament étonnant, je crois qu’il ne viendrait pas à l’idée de beaucoup de ces gens-là de penser qu’une telle œuvre, un portrait pareil représente au point de vue de la puissance d’abstraction quelque chose d’étonnant. Pour moi, il y a beaucoup plus d’abstraction dans ce simple portrait que dans tout Fernand Léger. Car Jordaens se propose là quelque chose qui est tout de même très difficile : arriver à donner à une image d’une puissance d’expression qui touche à l’éternel avec un personnage qui est bien de chair, bien limité dans l’espace et dans le temps, qui est là avec son fauteuil ; et y arriver avec une pareille donnée qui est très près des choses matérielles en somme, c’est une gageure.
Or, à l’analyse, je parle là du regard d’analyse d’un dessinateur, de quelqu’un qui est dans l’élément depuis très longtemps et qui sait ce que c’est que la forme et le dessin ; eh bien, en regardant la tête de cette femme j’ai été étonné, stupéfait des audaces extraordinaires dans la déformation du masque, dans les asymétries extrêmes et multiples de tout le visage, dans les changements d’axes (…)

«(…) Voilà pour moi ce qu’est la peinture, moi qui suis du bâtiment, qui ne pense pas que la peinture est un assemblage heureux et équilibré, et, ma foi, parfois très bien accordé, qui peut faire naître un certain sentiment d’harmonie, ce n’est pas cela la peinture ; c’est, étant donné la la sensation totale du monde extérieur qu’a un véritable artiste, cette sensation-là, de la réduire à une grande économie qui est dans une tradition du langage et, quand il sent qu’il a une personnalité, de respecter ce qui a été fait avant lui, mais de sentir qu’il a quelque chose de tout à fait à part à dire (…).

«(…) En regard de cela, notre triste époque n’a fait depuis des années que s’enfoncer dans les ténèbres, par facilité, par ignorance, par orgueil, et je laisse de côté la question “galette”, la corruption, bien entendu, c’est terrible. C’est trop gros, ce sont des choses qui, dès qu’on les remue, puent.»


M. Mazo, “La leçon des maîtres et la rupture cubiste” In : “L’art face à sa destruction”, e/dite, 2005.

Commentaires

  • Putain ! c'est chiadé et il lâche ses bombes comme ça n'importe où sur la gueule à mézigues ? Faut être maso pour se mettre là-dessous ...

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