À l'unanimité, le jury à finalement décerné le premier Prix du Titre le plus Con à La pluie ne change rien au désir de Véronique Olmi, chez Grasset.
L'œuvre de Véronique Olmi est traduite en douze langues et ses pièces de théâtre sont jouées partout en Europe, excusez du peu ! En outre, il ne semble même pas qu'elle ait fréquenté Patrick Poivre d'Arvor.
Ce court extrait a suffi à convaincre le jury :
« Il lui dit que le cigare venait du Nicaragua, et parce qu'il dit cela, parce qu'il donnait une information qu'elle n'avait pas demandée, elle comprit que tout lui était destiné, que tout ce qu'il ferait à partir de maintenant était pour elle, et l'aile droite de son nez se plissa nerveusement, un tic qu'elle avait parfois, un jeu dont elle amusait aussi ses enfants, car elle savait qu'il faut toujours faire de ses travers des atouts. »
Le prix spécial du Jury est décerné à l'écrivaine Chloé Delaume pour l'ensemble de son œuvre.
Le gagnant du concours qui a déniché cette perle est prié de se faire connaître afin que lui soit offert un bon titre en récompense de sa sagacité.
Commentaires
A moins qu'il n'ait été proposé d'autres fois parmi tes 50 commentaires, j'ai gagné ton bon titre. Ceci étant l'extrait vaut son pesant de cacahuètes, merci.
Bravo au jury pour cet excellent choix plein de discernement.
C'est une parodie l'extrait (= un pastiche d'un mauvais Duras) ou du vrai de vrai ?
« De conin, qui signifiait lapin en vieux français, mais désignait également le sexe féminin, ne demeure que le con. On a remplacé lapin par chatte. Le sexe est devenu carnivore. »
Roland TOPOR : Pense-bêtes. Le cherche midi éditeur, 1992,
.p.105.
1- HENRI LE LAPIN A GROSSES COUILLES
MARS, LL DE
SIX PIEDS SOUS TERRE
2- C'EST NUL D'ETRE UN LAPIN
ROGER, MARIE-SABINE ; DIETERLE, NATHALIE
NATHAN
ETOILE FILANTE
3-DIEU EST UN LAPIN
VERREPT, PAUL
ECOLE DES LOISIRS
PASTEL
4-PETIT LAPIN ; LE PIPI AU LIT
PARKINSON, K ; BOELTS, M
CALLIGRAM
CALLIMAGE
La lecture du titre m'a fait envisager, dans le doute, qu'on était face à l'avant garde de la litterature du futur (avec disons un bon siècle d'avance sur son temps).
Mais l'extrait proposé par Lapinos a levé mes doutes. Ce premier Prix est largement mérité. Bravo à la lauréate et tous mes encouragements pour la suite...
Je rajoute cet extrait qui pourrait faire changer d'avis certains:
"Cet homme qui était venu au rendez-vous en boitant n'avait rien de convenable.
Elle s'en rendit compte soudain.
Il n'était pas convenable.
Il n'était pas agréable.
Il était assis face à elle.
Et elle lui demanda s'il pouvait, s'il n'avait pas trop mal au pied pour marcher jusqu'au jardin du Luxembourg. Maintenant. Puisque de toute façon, elle ne mangerait pas. Puisqu'elle avait perdu cette habitude de déjeuner. Mais lui, peut-être, avait faim ? Avait mal ?
Il répondit que Non.
Il dit cela. Non. En renversant un peu la tête en arrière, les yeux et la bouche arrondis, simultanément arrondis, et sa mèche, très droite, très fine, tomba sur sa joue.
Il dit Non. "
Critique assez drôle de l'ouvrage dans le Figaro Littéraire de ce jour.
En même temps vous ne respectez pas tout à fait la régle du jeu puisque vous vous êtes en partie déterminé par le corpus de l'ouvrage. On peut très bien imaginer un titre con avec un bon texte (j'avoue ne pas avoir d'exemple en tête!!), l'inverse étant d'ailleurs plus fréquent.
"On peut très bien imaginer un titre con avec un bon texte"
Par exemple, "Le lendemain c'est vous" de Georges Bernanos. Titre pas terrible et bon texte. Il est vrai qu'il s'agit d'une publication posthume qui rassemble des textes de 1940 à 1947. Mais Bernanos n'a pas toujours été heureux dans le choix de ses titres. "La France contre les robots" ressemble à un titre de série Z.
Pleure pas Véro...Après la pluie, il y a le soleil.
Sébastien,
Et "Sous le soleil de Satan"? Et "La Grande-peur des bien-pensants"? Et "Les Grands cimetières sous la lune"?
C'est magnifique.
Lu et approuvé !
Je suis très touchée.
J'espère ne jamais décevoir le jury, et m'attèle dès ce soir à connifier avec emphase tous mes titres à venir. Promis, ils seront pires.
Bien entendu, OrnithOrynque, ces trois titres sont magnifiques. C'est pour cela que je disais que Bernanos n'avait pas toujours été heureux dans son choix. Je suis évidemment très touché par les livres de ce grand écrivain.
Tlön, je te promets que le jury n'a pas triché et qu'il n'a mis son nez dans l'œuvre, comment dire, naturalistissime de Véronique Olmi, qu'après avoir arrêté son choix, tu peux dormir tranquille. Comme toi je cherche un exemple de bon roman avec un mauvais titre depuis longtemps.
Pim a gagné, en effet, certains vont crier au truquage. Ce serait mal connaître Pim, c'est une bobo probe (ça existe).
Tu pourrais peut-être le soumettre à concours, le pire titre de bon roman... je serais certaine de ne pas gagner mais ça ouvrirait probablement des débats intéressants.
[bobo? et probe avec ça? et bé...]
L'extrait de texte est une merveille. C'est aussi -voire plus- beau que du Angot. J'ai peine à le croire.
"Cet homme qui était venu au rendez-vous en boitant n'avait rien de convenable.
... pour marcher jusqu'au jardin du Luxembourg...
Il répondit que Non.
Il dit cela. Non. En renversant un peu la tête en arrière, les yeux et la bouche arrondis, simultanément arrondis, et sa mèche, très droite, très fine, tomba sur sa joue. "
Il s'agit de Roland Jaccard ??