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Ab uno disce omnes

Sarah,

Vous me reprochez de manquer de cœur, etc., mais je n’en serais pas moins, pour conclure, quelqu’un d’aimable à vos yeux - façon de parler puisque vous ne m’avez jamais vu. Et de soupirer après mes flatteries de naguère…

Vous avez déployé les ruses de votre sexe, j’ai fait la roue comme un paon. Vous paraissez croire que j’ai assez d’orgueil pour me croire unique ? J’en ai beaucoup, je dois le confesser, mais il ne faut pas en abuser.
N’y a-t-il pas un temps pour tout, chère amie ? Un temps pour l’amour et puis un temps pour s’attarder à l’écart de la ville, une cigarette aux lèvres, en se tenant par les épaules, et penser que ce serait un beau spectacle de la voir s’embraser tout-à-coup pour des héros qui en valent la peine… (Bien sûr je ne prétends pas vous obliger à penser.)

Si on m’avait dit en commençant ce blogue que je devrais en arriver à cette extrémité, à cet exercice d’auto-dénigrement pour vous dégoûter enfin… (qui justifie que je publie ce courriel, j’espère que vous le comprenez, sinon je l’efface aussitôt.)
Je croyais ma misogynie assez dissuasive mais certains la remettent en question et disent que c’est en réalité un piège à filles que je tends ainsi. Il est vrai que lorsqu’on dit : « Circulez, y’a rien à voir ! », on trouve toujours des excités pour avoir envie de zieuter un coup.

Continuons à laisser mon physique de côté, si vous voulez bien, Sarah, et venons-en directement au fond des choses : je ne suis pas riche, j’ai laissé la plupart des filles sur lesquelles je me suis penché insatisfaites, je ne fais pas trop de fautes d’orthographe - mais si j’avais de l'étoffe, franchement, croyez-vous que je serais en train d’écrire un blogue ? Je déteste les bobos mais je n’ai pas toujours le courage de leur démolir la gueule, je ne cuisine pas si bien que je le dis, surtout les desserts, je suis de moins en moins jeune, j’ai failli devenir alcoolique et rien ne dit que ce danger soit complètement écarté (à l’instant où je vous parle, j'ai envie d'une coupe de Dom Pérignon alors que l'heure de l'apéritif est encore éloignée)…
Que dire encore ? Je sens assez fort des pieds, je ne me lave pas tous les jours, surtout les cheveux, j’ai horreur des toubibs et des hopitaux, plus encore que des flics et des commissariats (…)

Commentaires

  • Il n'y a plus qu'à aller acheter de la moutarde.

  • Si j'ai proposé des saucisses, c'est sans m'en rendre compte, Tom.

  • En civet mariné avec du Bourgogne et un bouquet garni de thym et de serpolet pour masquer les odeurs c'est pas mal aussi ...

    [Timeo lapinos et dona ferentes...]

  • Est-ce que Sarah bande ?

    Je sais, elle est trop facile celle-là.

  • Sébastien, si vous faites une plaisanterie que vous jugez immédiatement mauvaise, à l'oral c'est naturellement trop tard et vous ne pouvez compter que sur la complaisance de votre auditoire. Mais reproduire la même situation à l'écrit, j'avoue qu'il faut être tout de même sacrément pervers...

  • La mauvaise blague est sans pourquoi, elle fleurit parce qu'elle fleurit.

    La perversité, Rose, n’est-ce pas mettre en ligne sur son blog des images macabres à la Hermann Nitsch, dont on se désolidarise aussitôt ?

  • Laisser votre physique de côté, n'est-ce pas ce que vous faîtes ici?

  • Quelle description! Mais c'est tout moi, ça!
    ... sauf que je suis pétomane en plus.

  • Hermann Nitsch, c'est de la grenadine pour les bobos. Ne cherchez pas plus loin. Pour le reste, je plaisantais, mon cher Sébastien...

    Sergent Popup, vous faites des pets de lapin!

  • « Alors chacun de nous aura une double vie,
    Chacun vivra en soi et en son ami
    Laisse-moi, Amour, imaginer quelque folie :

    Je suis toujours mal, car je vis replié sur moi,
    Et ne puis trouver de satisfaction
    Sans me ruer hors de moi-même. »

  • "Embrasse-moi, embrasse-moi encore et encore :
    donne m'en un de tes plus savoureux,
    Donne m'en un de tes plus amoureux :
    je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

    Las, te plains-tu ? Viens, que j'apaise ce mal
    en t'en donnant dix autres encore plus doux.
    Ainsi mêlant nos baisers si heureux
    jouissons l'un de I'autre à notre aise."

    Quatrain 1 et 2

    Louise Labé (1524-1566)

    Merci Garenne, car c'est un beau texte que je ne connaissais pas.

  • Si vous me faites autant de compliments et de remerciements, Madame, c'est parce que vous savez que je ne peux pas vous les rendre ?

  • Pourriez-vous me les rendre Monsieur que je ne sais pas si je les accepterais. Rassurez-vous, j'ai passé l'âge de courrir après les petits lapins fussent-ils de vieux lièvres déguisés ! Vous aurez peut-être remarqué que j'ai l'emportement facile. Je suis juste sincère et aime remercier quand on me donne à lire de belles choses. Mais si cela vous indispose autant que mes révérences, je ne le ferais plus et resterais dans mon petit boudoir où m'attendent mes poulaines brodées.

  • Eh, c'est que je suis un lapin, Mamie, pas une colombe ! Contentez-vous donc de remarques d'ordre général qui ne risquent pas de provoquer mes saillies (si vous voulez garder l'estime de votre mari).

    Vous avez dû remarquer que je m'abstiens, moi, de retourner vous voir dans votre boudoir, pour ne pas vous compromettre.

    Je vous salue bien bas, Madame.

  • Chère Madame de ***, il me semble que votre version de ce beau poème de Louise Labé a subi quelque transformation en son premier vers... Je me rappelle fort bien certain commentaire qu'on me fit rédiger sur ce sonnet qui commençait ainsi :

    "Baise m'encor, rebaise-moi et baise,
    Donne-m'en un de tes plus savoureux,
    Donne-m'en un de tes plus amoureux,
    Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise."

  • J'avais commencé, Polly, en reproduisant une version moderne des tercets :

    « Lors double vie à chacun en suivra.
    Chacun en soi et son ami vivra.
    Permets m'Amour penser quelque folie :

    Toujours suis mal, vivant discrètement,
    Et ne me puis donner contentement
    Si hors de moi ne fais quelque saillie. »

  • Oups...

  • On attend avec impatience la réponse de cette demoiselle! Quel suspense Lapinos, c'en est presque isoutenable. Je dirais, sans prendre trop de risque, que la pire des abjections que vous puissiez commettre était de publier ce courriel.

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