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Une muse sinon rien

Par cette chaleur, je m’efforce de porter un regard intéressé sur les jolies femmes, ça m’aide à garder mon sang-froid. Suffit que je me pose la question de savoir si telle ou telle aurait l’aptitude pour poser pour une Vierge, une Marie-Madeleine, ou un morceau plus profane, pour que mon enthousiasme retombe un peu. Assez pour pas dire ou faire une connerie.
Celle-ci, en bermuda moulant, alors que je me serais enflammé pas plus tard que l’hiver dernier pour ses yeux, je l’inspecte de la tête aux pieds et je finis par lui trouver une disgrâce, une démarche pataude, des gestes brusques, un truc rédhibitoire. Et comme la rousse idéale, à la fois élancée et charnue, à la peau d’albâtre, ne croise pas souvent ma route…

La petite anecdote qui suit me paraît propre à expliquer à quoi tient la hargne féroce des féministes à l’encontre des derniers misogynes, alors même que les hommes sont réduits désormais à échanger entre eux discrètement quelques vannes vaseuses sur la cupidité ou la jalousie des femmes, voire à noyer ce qui leur reste de virilité dans l’alcool.

Je matais deux jeunes Anglaises dernièrement à la piscine, justement d’un regard froid. Concentré, j’en oubliais tout le reste, j’inclinais la tête, hochais les épaules, croquais ces filles en mon for intérieur - je les soupesais comme on soupèse des modèles dûment rétribués, quand la plus effrontée des deux fonce vers moi, l’air agressif, s’arrête à deux brasses et me somme de lui fournir une explication sur mes regards appuyés en fronçant les sourcils et en encensant pour m’impressionner. J’ai eu qu’une phrase à dire pour désarmorcer le courroux de la miss : « But it’s just because you are pretty! », et la voilà qui se met à glousser et à se rengorger. Et sa copine qui s’y met à son tour, rassurée sur mes intentions purement esthétiques.

Voilà pourquoi les chiennes de garde sont aux abois. Elles savent bien qu’un petit compliment ou un clin d’œil peuvent suffir à démolir tout le féminisme d’une gonzesse. Une femme c’est pas fiable idéologiquement, surtout quand elle est pas laide. Conséquence que je tire : les pires féministes sont des hommes (et parmi eux un certain nombre de prêtres).

Commentaires

  • Sacré Lapin, vous nous étonnerez toujours ; par exemple en cette saison, où vous ne décidez de tirer que des conséquences... Vivement septembre, que vos conséquences de l'été soient plus charnues et plus voluptueuses !

  • Lapin, je me pose une petite question.... hum....qu'il y -t-il de réellement féministe dans cette attitude? - peut-être la démarche trop franche, le ton trop sec?-
    Quand le féminisme n'était encore qu'une vague idée dans la jolie tête de la Venus de Boticelli, comment faisiez vous pour donner un nom à cette liberté un peu légitime d'aller dire au voisin d'en face qui nous lorgne les prunelles et les gambettes de se faire un peu moins lourd?
    Et si parfois, les filles ça les dérangeait d'être en reflet dans les yeux du voisin?
    Et si le voisin lui, avait une vision un peu moins agréable que la vôtre et qu'au lieu de se demander si on serait capable de poser pour un bain truc de Delacroix, il soit déjà en train de nous imaginer dans un mauvais film de série z?
    Et si des fois, on avait envie, au 16ème, 17ème, 18ème ou en juillet 2006 de rester un peu tranquilles, un peu à l'abri des regards?
    Enfin, bien sûr c'est toujours touchant, un garçon qui avoue nous trouver jolies, mais l'histoire ne dit pas si le compliment a été retourné...
    ' fin, moi je dis ça parce que le féminisme à toutes les sauces, y'en a assez...

  • Vous me navrez, Esther. Le cloître a été inventé pour les femmes qui ne supportent pas le regard des hommes. En dehors, on ne rencontre plus que très rarement - mais ça arrive encore -, de ces femmes qui savent apprécier l'hommage d'un regard attentif à leur beauté et vous répondent par un sourire de gratitude (l'abus de feuilletons yankis agite dans le coeur des femmes facilement impressionnables le vieux fantasme du viol).

  • Lapin, vous me navrez aussi... Qui vous dit que je suis une femme qui ne supporte pas le regard des hommes? J'aime beaucoup celui de mon amoureux et celui des autres quand il est léger, joli... - même lui reconnaît que certains sont lourds parfois, donc c'est que ça n'a rien à voir avec du féminisme-
    Bon, si ça vous chante de mettre le mot féminisme sur la lassitude de deux anglaises qui en ont un peu marre à un moment m, comme ça m'est arrivé parfois, faites comme ça vous chante.. Je trouve ça un peu bas comme réflexion, le cloître, mais bon... celui du fantasme du viol a le mérite d'être tellement décalé qu'il en est drôle.
    Je vous croyais provocateur, seulement.
    En fait vous êtes simplement honnête, quelle tristesse!

  • Il faut dire que mater deux jeunes Anglaises à la piscine, «d’un regard froid et concentré»... C'est une curieuse façon de démontrer «l'hommage» à la gente féminine :-)

    Un regard chaleureux, à la fois léger, accompagné d'un sourire aurait donné de meilleurs résultats.

  • J'ai toujours éprouvé de la sympathie pour les misos, Lapinos. j'etais aujourd'hui assise dans la cantine avec 3 misos mariés qui prodigaient des conseils à un jeune jouvençeau sur comment mater sa propre femme dès le dernier jour..je me suis vraiment bien éclatée.

  • Peut-on se regarder les uns les autres dans les villes marocaines, Gretel ? J'ai ouï-dire que c'est possible. Je sais en revanche que lorsque vous dévisagez une femme yankie dans la rue, même un court instant, elle vous soupçonne d'être un pervers, un psychopathe (surtout si vous lui souriez) ? Combien de films policiers yankis sans un pervers sexuel qui terrorise la ville ?

    Loin de moi l'idée de m'immiscer dans votre vie sentimentale, Esther. Je veux juste vous faire remarquer qu'il n'y a aucune incompatibilité entre la provocation et l'honnêteté.

    PizzaMan, pour comprendre il faut que vous sachiez que ma tournure d'esprit est d'essayer de saisir l'essence de la beauté, de ne pas me contenter d'une impression, et cela demande un minimum de concentration.

  • Question de culture, donc.

    Un ami américain me présentait sa copine américaine qui m'a fait des gros yeux pour avoir simplement posé mon regard sur elle durant notre discussion. J'ai eu le réflexe de féliciter mon ami pour son bon goût, alors elle s'est calmée et j'ai pu la contempler sans trop insister.

  • Lapinos, Un gars chez nous ne regarde pas , mais louche abominablement (on n'est pas aussi discret que vous en France, sauf dans les cités)...et il te harcèle en te faisant la cour de manière assidue..S'ils pouvaient se contenter de lancer un regard froid, ce serait déjà pas trop mal.

  • Si vous aimez mater les femmes, et qu'elles vous matent (pas au sens des potes de Gretel) allez faire un tour du côté de Buenos Aires. C'est là qu'on mesurera à quel point il y a deux Amériques (au moins) très très opposées quant au plaisir qu'ont les hommes et les femmes à se croiser du regard sur les trottoirs... c'est grisant.

  • Je sais, Nadine. D'ailleurs si je parle toujours de "yankis", c'est parce qu'une amie péruvienne m'interdit de parler autrement, de faire la confusion.
    Un de mes potes ne pouvait faire trois pas au Brésil sans qu'une mère de famille vienne lui proposer de lui offrir sa fille. Comme je n'ai pas sa vigueur, je me contente de l'Auvergne ou de la Bretagne et de fréquenter des allumeuses.

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