Veillé devant ce reportage sur l'avortement diffusé sur une chaîne publique... Retour brutal à la "civilisation".
Quand je parle d'une reprise des hostilités, c'est pas pour l'appeler de mes voeux, mais parce que la propagande ne me laisse aucun répit. Bien sûr, il y a encore de rares pacifistes à officier, comme Franck Ferrand sur Europe 1 ou ce pianiste brillant, Jean-François Zygel, qui propose une nouvelle émission musicale sur France 2, captivante, même pour moi qui préfère le silence... mais jusqu'à quand tolèrera-t-on qu'un Ferrand ou un Zygel se permette de faire ressortir ainsi par contraste la féroce ignorance de ses confrères ?
Le reportage sur l'avortement était précédé d'un film de propagande en faveur du divorce, L'Amour au soleil (B. Botzolakis). A la fin, un couple âgé organise une boum pour l'anniversaire de la petite-fille, et ils en profitent pour annoncer leur divorce programmé. Enlacés. Ils se roulent même une pelle pour bien montrer que c'est par amour qu'ils divorcent, contrairement au préjugé qu'on pourrait avoir. Je me tape sur la cuisse. Je suis sensible au comique de propagande.
Le reportage sur l'avortement était moins drôle - l'avortement du temps où il était illégal, histoire de démontrer qu'on a basculé depuis grâce à mesdames Veil et Neiertz dans un monde meilleur, plus hygiénique. Des femmes qui avaient avorté dans les années cinquante, soixante, soixante-dix, témoignaient. C'est toujours risqué les témoignages, même filmés. Ils auraient dû se contenter de faire parler des femmes qui avaient déjà eu plusieurs enfants. On pouvait comprendre plus facilement les motivations sociales, économiques, de ces femmes. Même si leur mépris pour les avorteurs ou les avorteuses qui s'enrichissaient en faisant un "sale boulot" n'est pas très logique. Elles croient peut-être que les obstétriciens font ça désormais par philantrophie, pour pas un rond ?
Les témoignages de celles qui avaient avorté de leur premier enfant, qui déclaraient que la perspective d'un accouchement les avaient remplies d'horreur, carrément, m'ont laissé perplexe. Le truc frappant c'est qu'aucune ne parle du père, pas même un prénom, elles ne disent jamais "nous", même pas une accusation, un reproche, exactement comme si elles avaient attrapé une maladie se propageant dans l'air. Pas un mot sur leurs rapports sexuels non plus. Pas de contexte. C'est tout juste si l'une d'elle évoquait un vague "plaisir très cher payé".
Là où ça vire quand même au cauchemar, c'est quand l'une, devenue militante active, après avoir elle-même avorté en Angleterre, raconte benoîtement comment elle se faisait un devoir d'assister un chirurgien et de laver dans une passoire les restes expulsés après le curetage, pour montrer à la patiente ce qui ne ressemble en fait qu'à de petits lambeaux de peau, pour la rassurer au cas où elle aurait des problèmes de conscience. Ouais, là, j'ai eu envie de pleurer. Peut-être même que j'ai pleuré, je me rappelle plus. Décidément, je suis beaucoup trop sensible, une vraie fillette.
Commentaires
Je commence réellemet à me faire du souci pour l'identité chrétienne de l'Europe.