Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Dans les annales

medium_meheut.gif

Un gros bouquin sur l'"École des Annales" d'André Burguière. Pfff, je trouve ça d'un prétentieux ! Et le développement de la question de la méthode dans les études historiques assez oiseux.

Il ne faut pas oublier que les historiens des "Annales" sont des universitaires qui dépendent du ministère de l'Enseignement supérieur. C'est dans ce cadre particulier qu'ils effectuent leurs recherches. La démarche d'un historien "autodidacte" comme Dominique Venner est donc suffisamment originale pour exciter la curiosité.
Bon, je ne veux pas opposer de façon caricaturale l'"autodidacte" aux "scolaires", mais le fait est que Le Siècle de 1914 de Venner est au moins un complément indispensable à la recherche historique subventionnée par l'État.
Venner a le bon goût de ne pas nous assommer dans Le Siècle de 1914 avec sa méthode pendant des pages et des pages. Il se contente en guise de postface de rappeler de quels principes élémentaires il se réclame :

« On s'est gardé tout d'abord des interprétations anachroniques qui devraient être la hantise de tout historien. À l'inverse, on s'est efforcé d'approcher au plus près la réalité vécue des peuples et des acteurs au moment décrit. C'est pourquoi ont été recueillis un très grand nombre de faits illustratifs, d'épisodes précis et de témoignages significatifs, suivant une méthode qui associe micro et macro-histoire.
Le but n'est pas seulement de comprendre la situation et de la restituer au mieux en donnant au récit une épaisseur existentielle. Le but est aussi de favoriser la multiplicité des réflexions auxquelles de prête l'histoire.

Le lecteur aura vu également que l'on s'est prémuni contre l'erreur qui consiste à raconter l'histoire à partir de la fin. Bien au contraire, elle a toujours été décrite dans l'ordre de son déroulement telle qu'elle avait été vécue par les acteurs qui ignoraient l'avenir et les résultats de leur action. Pour ne pas verser dans la facilité des jugements
a posteriori l'historien doit oublier qu'il connaît la conclusion. »

C'est une époque assez pénible que celle où nous vivons où il faut sans cesse rappeler les principes élémentaires tellement les gens sont mal éduqués.

Commentaires

  • Coucou Lapinou. Cette note est réservée à un public d'initiés ou c'est juste moi qui ne pige pas bien où tu veux en venir?

  • "Initiés", ce mot ne me paraît pas trop mal choisi pour désigner ceux qui acceptent encore de regarder l'histoire en face, Pim. C'est plus une question de courage que d'intelligence selon moi.

    Il me semble qu'à la fin de son bouquin D. Venner répond à cette question que tu m'as posée, Pim, et qui m'a laissé un peu hésitant, la question de savoir à quoi bon connaître la vérité historique.

  • ça tombe bien car j'adore l'Histoire moi aussi...Au fait, tu connais un certain Pierre Vermeren? (Je l'ai pas lu vu que pour l'histoire du Maghreb je préfère nettement les historiens Marocains)

  • Mlle Pim,
    Je crois comprendre qu'il s'agit d'un hommage à Dominique Venner qui est pour faire court, et sans aucun jugement de valeur, un journaliste-historien plutôt marqué à droite.
    Mais par un fort curieux tour d'esprit qui est propre à notre ami du terrier, il ne peut s'empécher de faire un hommage sans procéder à quelques généralités et oppositions hâtives. Opposer Venner à "l'école des Annales" n'a pas de sens. Et je serais pour le moins surpris que D.Venner lui-même ne reconnaisse pas l'importance d'un Fernand Braudel en matière d'histoire.

  • (suite et fin)
    A ce que je sache un Philippe Ariès ou un Raoul Girardet n'ont jamais usé de ce type d'opposition.

  • J'ai un peu honte, Gretel, mais je dois avouer que je ne connais pas bien l'histoire du Maghreb, je n'ai même pas lu la biographie de Lyautey d'André Maurois. Ce Pierre Vermeren m'a l'air d'être assez sérieux mais il est sans doute trop "idéologue" à mon goût. Il fait un peu ce que Venner condamne, il écrit l'histoire a posteriori suivant les critères idéologiques actuels. Reprocher à Lyautey de n'être pas démocrate, c'est complètement idiot. Si Lyautey a mieux réussi que d'autres à pacifier l'Afrique du Nord, c'est justement parce qu'il avait moins de préjugés idéologiques et raciaux que les autres.

    C'est tout le problème aujourd'hui, Gretel, toute cette idéologie qui freine le rapprochement - plus que souhaitable -, nécessaire ! entre la France et le Maroc. Y compris l'idéologie antiraciste hypocrite qui empêche de régler le problème des banlieues. Il est évident que tant que des petits collabeurs et des gauchistes hystériques - relayés maintenant par des villiéristes idiots qui se prennent pour Godefroi de Bouillon, et les Juifs paranoïaques, tant que ces gens-là monopoliseront le débat pour des questions d'intérêts personnels, l'amitié franco-marocaine souffrira.

  • Je demande l'asile politique au pays des lapins blancs !

  • Ah, merci Tlön, sans vous je serais probablement restée le bec dans l'eau avec ma question, qui était une vrai question et non un traquenard. Notre lapin confond les oies blanches et les bêtes noires. Et en plus il connaît pas l'histoire du Maghreb.

  • "Marqué à droite" ça ne veut pas dire grand-chose, Tlön, ce genre de marques-là ce sont les cow-boys de la pensée comme vous qui les infligent gratuitement. Si je voulais être ironique, je vous demanderais une définition de l'homme de droite, et ainsi de suite, pour noyer le poisson.

    Ce que Venner dit justement, Pim, il suffit de le lire pour le comprendre, c'est qu'un historien doit s'efforcer de n'être ni de droite ni de gauche. Ça paraît une évidence comme ça, mais dans un siècle où les idéologies ont enrôlé les écrivains comme les soldats, ça va mieux en le disant. La preuve c'est que l'historien Pierre Vidal-Naquet a admis - sans aucunement le regretter - avoir dissimulé des faits historiques portés à sa connaissance afin de ne pas nuire à la cause idéologique qu'il défendait.

    J'ai bien dit que les historiens des "Annales" et Venner étaient complémentaires. J'ai bien dit que ce serait un peu caricatural de les opposer. Malgré ces précautions, je savais qu'il se trouverait quelqu'un pour caricaturer ce que je voulais dire. Redisons-le autrement : il est probable que D. Venner n'aurait pas pu écrire ce qu'il a écrit s'il avait été dans l'Université, du moins sans se faire virer. J'ai du mal à imaginer Venner enseignant à l'EHESS.

    Par ailleurs, il n'est pas interdit de se moquer du goût des historiens de l'école des Annales pour les formules amphigouriques. Il y a du Trissotin chez certains de ces gens-là. Débattre sur des centaines de pages sur le point de savoir quelle est la meilleure méthode pour faire de l'histoire, c'est un peu statique. Il y a des philosophes comme ça, ils se posent encore la question de la bonne qualité de leur doute et de leur esprit critique qu'ils sont déjà morts…

  • Lapin, \"marqué à droite\" ne signifie pas \"homme de droite\". Tlön ne fait donc que rappeler une étiquette politique, certes commode, mais réelle, dont il n\'est pas responsable. A bon escient peut-être d\'ailleurs, car il semble que de votre côté, vous ne voyez d\'idéologues que parmi les historiens de gauche, comme si être de droite, ça n\'existait pas (l\'idée qu\'on est naturellement de droite, et par la force de l\'acculturation marxiste socio-liberale de l\'educ nationale des Bo... enfin, on devenait de gauche).
    Sinon, il vient d\'où votre esprit critique à vous ? D\'une opération du Saint-Esprit ?

  • Que Venner, comme Girardet par ex soit "marqué à droite" c'est un fait et je le répête cela n'implique pour moi aucun jugement de valeur.
    Ce que je voulais vous faire remarquer c'est que vous avez quelquefois (soyons prudent) une appréciation quelque-peu "idéologique"....Le fait par ex que Vidal-Naquet ait pu écrire ici ou là des conneries n'infirme en rien la qualité de ses ouvrages consacrés à la Grèce Antique, et le reproche que l'on pourrait faire à l'écoles des Annales serait plutôt de manquer de "fun" (la recension des livres de compte des cordonniers en Languedoc au 18 eme siècle ce n'est pas très rigolo) et non la défense de je ne sais quelle cause idéologique...
    Bref, pour me placer sur le plan de la littérature, dire d'Aurélien que c'est une merde (je n'ai pas dit que vous l'avez dit c'est la aussi un ex) sous prétexte qu'Aragon était stalinien où que Les Deux étendards c'est mauvais à cause des convictions de Rebatet me semble participer de la même forme d'esprit.

  • Mon commentaire s'est croisé avec le précédent !!!

  • Le Lapin a un habitus de droite c'est Bourdieu qui l'a dit surtout le Lapin à la Royal !

    Si vous alliez plus souvent à la chasse au lapin de garenne vous sauriez que leurs terriers tournent dans le sens des aiguilles d'une montre, c'est connu ! C'est donc pas culturel, juste un réflexe de sauvegarde immémorial.

  • M'aurait étonné que Slothorp rapplique pas avec son esprit de géométrie ! Si ça continue on va se retrouver chacun avec un bout de cette pauvre Pim et on sera bien avancés. J'aime autant me sacrifier et vous la laisser entière…

    L'histoire n'a pas grand-chose à voir avec la symétrie. Si Venner est anticommuniste - ça me paraît plus juste que de dire qu'il est "de droite" -, c'est parce qu'il considère que c'est l'idéologie communiste qui menace le plus l'Occident. L'idéologie nazie a rendu les armes, en quelque sorte.
    Mais Venner est "anticapitaliste" également, c'est pour ça que votre qualification ne me paraît pas très intéressante. Être "de droite" aujourd'hui, ça veut dire bien souvent être pour Sarkozy. Or Venner aboutit à la conclusion que l'américanisme aussi est une véritable idéologie, qui a d'ailleurs pas mal de points communs avec le communisme. Une idéologie néfaste pour la civilisation.

    Mais quelles que soient les opinions politiques de Venner, qu'il ne cache pas bien sûr, elles ne l'amènent pas à dissimuler des faits historiques. Il peut peut-être se tromper, notamment dans ses intuitions, mais il fait un effort pour être le plus honnête possible - étant donné que la neutralité parfaite n'existe pas dans la nature. C'est le minimum requis pour un historien, mais il a raison de sous-entendre qu'aujourd'hui beaucoup d'historiens ne remplissent pas ce minimum.

    Tlön a dû me lire un peu vite ou je me suis mal exprimé car je n'ai pas cité Vidal-Naquet comme un exemple d'historien de l'école des Annales mais comme un exemple d'historien touché par le discrédit - dont les travaux sur l'Antiquité grecque sont d'ailleurs de synthèse et plutôt maigres. Enfin j'aime assez les romans d'Aragon, plus que ceux de Nimier par exemple, mais ce n'est pas un détail pour moi qu'Aragon se soit comporté en fumier avec Elsa en se pavanant en limousine dans Moscou affamé.

  • "Être "de droite" aujourd'hui, ça veut dire bien souvent être pour Sarkozy."
    Vous allez finir par me vexer !
    J'espère quand même que vous me croyez capable (sans remonter à la fameuse tripartition de la droite par René Rémond) de discerner les diverses nuances qui existent à droite.

  • Inutile de remonter à René Rémond. Quand vous dites que Venner est "marqué à droite", vous ne faites que répéter ce que je disais, Tlön, et non l'infirmer, à savoir qu'il devient de plus en plus difficile de faire de l'histoire. Car si Venner est "marqué à droite", à l'extrême-droite vous auriez pu dire même, c'est par ceux qui veulent lui coller une étiquette infâmante (J'ai eu peur en disant ça que vous foutiez la trouille à cette pauvre Pim qui est si sensible…)

    Pour ma part je ne me contente pas de dire que Vidal-Naquet était communiste, je précise en quoi cet engagement communiste l'a empêché de faire son boulot d'historien. À plusieurs égards, d'ailleurs, car PVN a consacré l'essentiel de son temps à faire du journalisme et signer des pétitions.

  • Lapinos, la notion d'amitié n'existe point dans les relations internationales..sinon, y a pas lieu d'avoir honte de ne pas connaître l'histoire du Maghreb..
    Pour Lyautey, il est vrai que son "oeuvre" au Maroc avait le soutien de la droite Française, mais elle attisait aussi la haine des socialistes et des radicaux, d'ailleurs le puvoir central s'est senti menacé quand Lyautey fut remplacé par un résident piend noir de l'Algérie.

  • A propos de Lyautey, on rappelera le bon mot de Clemenceau
    "Ça, c'est un homme qui a des couilles au cul. Dommage que ce ne soit pas souvent les siennes."

  • "rappellera"

  • Tu as raison Gretel, Le Pen disait l'autre jour à Elkabbach que l'amitié entre la France et les États-Unis, c'était un leurre, que les états sont des "monstres froids".
    J'aurais dû parler d'une alliance durable entre la France et le Maroc, fondée sur des intérêts communs et dans le respect mutuel. Le fait que pas mal de Marocains vivent en France, y travaillent, se marient avec des Français de souche, devrait faciliter le rapprochement, à condition qu'on empêche les démagogues d'exploiter la violence dans les banlieues due à trente ans de laxisme et d'hypocrisie.

    L'œuvre de Lyautey est si remarquable que même un type comme Vermeren, qui semble avoir pas mal de préjugés idéologiques, ne peut s'empêcher d'être admiratif. Ça ne s'est pas passé aussi bien en Algérie avec des officiers obtus, républicains ou libéraux. Tocqueville n'hésite pas à prôner la violence et les massacres pour rétablir l'ordre. Le jeune Veuillot, alors secrétaire de Bugeaud, remarque que les autorités françaises républicaines empêchent l'envoi de missionnaires en Algérie. C'est pour lui la marque d'un manque d'intérêt humain pour la population algérienne. Tout est là, d'ailleurs, dans l'intérêt sincère de Lyautey pour les populations marocaines.

    Aujourd'hui, on assiste à la pire des colonisations. Les Yankis sont en Irak retranchés dans des camps entourés par des miradors et ils tirent sur tout ce qui s'en approche tellement l'État-major a peur de la réaction de l'opinion publique yankie en cas de pertes dans ses rangs. Voilà où mène la démocratie audiovisuelle, Gretel. Et ce sont ces démocrates bon teint, aux mains couvertes de sang, qui avec les descendants d'Hamirouche-le-sanglant, massacreur de trois-cent de ses "frères" algériens au poignard, c'est l'Onu qui a laissé le génocide rwandais se dérouler sous ses yeux sans RIEN faire, ce sont ces gens-là qui se permettent de juger les colonisateurs du siècle passé.

    (Clemenceau, c'est un peu le Jean-Marie Bigard de la IIIe République.)

  • Je pensais que ce mot de Clémenceau avait Joffre pour sujet.

  • J'en connais un qui devrait être flatté c'est Jean-Marie Bigard !

Les commentaires sont fermés.