Un des spectacles les plus affligeants au plan moral qu’il m’a été donné de voir dans ma brève existence, c’est les tentatives quasi-désespérées d'élèves des Beaux-Arts de produire des choses nouvelles pour avoir de bonnes notes. Tout le monde ne naît pas naturellement astucieux. Je n’oublierai jamais ces visages ramollis par les nuits d’insomnie et l’abus des drogues douces…
C’était facile pour Marcel Duchamp, mais maintenant que ce genre de vanne a été répété des milliers de fois par des centaines de promotions, que toutes les variations de la bizarrerie ont été explorées, c’est devenu coton de faire du neuf.
Évidemment, toute cette nouveauté, depuis le début, Duchamp compris, n’est que du recyclage. Recycler le recyclage, c’est tout le programme de l’art contemporain, prévu pour durer mille ans sans doute. De l’art contemporain durable.
La piste du saccage systématique aux douze coups de minuit des sculptures contemporaines qui enlaidissent Paris me paraît une piste envisageable pour une bande d’artistes en mal de concept. À condition de faire ça travestis en soldats nazis, bien sûr, pour que les médias soient un peu déroutés en même temps qu'ils pigent le message.
Je reconnais volontiers que ce n’est pas d’une originalité débordante, mais est-ce bien nécessaire ? Cependant cette année le créneau est déjà occupé par le jeune Jonathan Littel qui fait un tabac dans les cafés-philo bobos avec son bouquin, son pavé bien poli dans la mare. Faut dire qu’il débarque à point nommé, ce Littel, pour faire oublier ce vieux gâteux de Günther Grass qui ne sait plus trop ce qu’il raconte, qui balance son éthique aux orties et se fout à poil devant tout le monde - il doit avoir l’Alzheimer.
Commentaires
Je propose d'offrir une paire de gros sabots à celui - ou celle restons politiquement correct - qui se sera le plus distingué dans cette voie-là !
Les artistes modernes, ce sont ceux qui empêchent l'ordre festif de souiller ce qui est sacré :
http://lesalonbeige.blogs.com/photos/uncategorized/le_parisien_0011.jpg
Les iconoclastes, les saboteurs, c'est eux. Dommage qu'ils n'aient pu déchirer quelques robes de Christian Lacroix, c'eût été encore plus drôle.
L'évêque de Versailles doit être le plus parfait crétin amateur d'art contemporain qui soit. La signature de l'artiste a dû lui paraître pleine de promesses de grâces célestes.
Remarquez, ça aurait pu être amusant de compter le nombre de morts si par malheur, une quelconque personne avait tenté d'organiser cela dans une mosquée. Non, d'ailleurs cette tentative aurait tout suite été qualifié de manipulation de l'etrême droite, il y aurait eu quelques manifestations, des émeutes en banlieues, et tout serait revenu à la normale. Mais là, non, on a clairement affaire à de sales fanatiques chrétiens intégristes, qui n'ont bien évidement aucune conscience de tout l'art de Lacroix (au fond, Lacroix exposé dans une église, ce n'est pourtant pas si choquant).
Ah.... l'art moderne.... cette alliance mystérieuse du laid et de l'inutile, dans laquelle les grands esprits de notre temps se retrouvent. Mais attention, pour ne pas retomber dans le goût primitif et barbare d'un David, ou d'un marbre de Michel-Ange, il convient bien évidement de les dénigrer avec vigueur et assurance.
"Quoi-euh... tu veux peindre des nuuus... Puuutain, c'est vachement académique-euh..."
Un étudiant de l'E.N.S. Beaux-Arts.