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Le moins vieux métier du monde

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Parmi les nouveaux métiers qui ont commencé à apparaître au début des années soixante-dix, certains sont tellement immoraux qu’ils peuvent presque faire passer le métier de pute pour un sacerdoce à côté. Qu’on songe au vendeur de téléphones portables payé pour tenter de fourguer coûte que coûte des forfaits aussi dispendieux qu’inutiles, qu’on songe au caissier de fast-food qui doit affronter toute la journée des hordes de mangeurs de sandwiches insipides, à en perdre la politesse - et le désir avec, ou encore au libraire de la Fnac qui vend ses “best-sellers” comme si c’était de la soupe en boîte…

La liste est longue, il faudrait aussi parler du chroniqueur local (cf. Ludovic Roubaudi), du disc-jockey, de l’éducateur spécialisé, etc., etc.
Mais de tous ces nouveaux métiers, il en est un que je trouve particulièrement ignoble, je le répète, c’est collecteur de fonds pour le compte d’une entreprise humanitaire.

Ces pauvres étudiants, quel job font-ils ? Ils vendent un service. Ils vendent aux cadres commerciaux trop pressés et à leurs secrétaires de la bonne conscience. La dose de bonne conscience nécessaire pour leur permettre de trouver le sommeil. Même le pire des bobos a besoin d’un peu de bonne conscience pour pouvoir dormir. On a fait de la charité un service payable par chèque - on peut même prendre un abonnement. Avec la mine navrée du vendeur qui va avec le boniment. Quand on vend de la bonne conscience, il faut susciter la mauvaise conscience du client. J’entends d’ici le topo hypocrite des cadres de “Aides” ou de “Handicap international” frais émoulus de Sciences-po. ou de Sup. de co. Reims. C’est là qu’on voit à quel point les jeunes consciences ont été ratiboisées par l’Éducation nationale et la télévision : elles acceptent par centaines sans sourciller de jouer les mercenaires de la charité pour dix euros de l’heure dans Paris et les grandes villes de province.

On complètera ce discours en reprochant aux femmes manouches venues de Bulgarie ou de Roumanie de se servir de leurs enfants pour mendier. Parce que c’est de la concurrence déloyale.

Une fois les “frais” des ces “associatifs” défalqués, ils parlent de frais mais il s’agit de véritables salaires, on achemine dans le tiers-monde des sacs de riz ou de préservatifs. Ça fait des lustres désormais que ces associations sévissent en Asie, en Afrique ou en Amérique. Quel est le bilan de ces associations qui abritent leurs activités sous le couvert de l’efficacité, la sacro-sainte efficacité ??

Commentaires

  • Oui, Lapin, tu as raison, jamais l'aide extérieure ne pourra remplacer l'initiative locale.

  • Le bisness de la charité s’accompagne bien évidement de supports de communication à la hauteur de l’engagement des jeunes, qui verront dans la vignette qui illustre votre article, Lapinos, une énième tentative d’imposer le métissage comme forme la plus aboutie de tolérance et d’engagement du XXIe s.

    Avec bien sure la figure éculée de l’étalon noir, et de la génisse blanche, pour illustrer la société francaise, comme si toute autre représentativité ethnique relevait de l’impensable pour ces esprits tolérants.

    PKK

  • Oh ! Je ne trouve pas ça si ignoble. Entre les "mercenaires" et les bénévoles, les premiers ont du moins une raison avouée, si pas plus saine de récolter des fonds : l'argent.
    Quant à l'absence de bonne conscience, a-t-elle déjà empêché quelqu'un de dormir ?
    Finalement, être bénévole ou faire la charité, c'est se rendre service, glorifier son égo : "je suis quelqu'un de bon" et, effet d'époque, le service se paye en temps ou en argent. Tout ceci me semble donc logique et inévitable ,car si la charité a une constante, c'est qu'elle ne se donne qu'en publique.
    Par contre, je suis tout à fait d'accord de dire que toutes ces associations sont les multinationales de demain.

  • Et encore Lapin cette charité est devenue presque agressive, regarde ce qui se passe au Soudan..qui pourtant la rejette!!

  • Tout est fait pour étouffer la mauvaise conscience des citoyens-consommateurs, Jeanette, il n'est guère en effet de message publicitaire qui ne fasse d'un vice une vertu. Il n'est guère de syndicat ou d'association qui n'engage ses adhérents à défendre bec et ongles ses seuls intérêts…

    Je vous laisse libre de penser qu'on a déjà basculé dans la barbarie. Pour ma part je vois dans ces millions de chèques signés lors du Téléthon le signe que, largement enfouie sous les détritus de la société de consommation libérale et socialiste, une certaine volonté de faire le bien plutôt que le mal somnole. Serais-je un indécrottable optimiste ? Je ne crois pas. Quand vous dites que faire le bien est une manière de glorifier son ego, Jeanette, je crois que vous ne faites que répéter le discours scandaleux à la mode. Je peux vous demander si vous avez essayé ? Avez-vous essayé de secourir des miséreux et avez-vous eu le sentiment en le faisant de "glorifier votre ego" !?

  • Tu as raison, Gretel, cette "charité" devient agressive. Et c'est parfaitement logique. Elle est idéologique et on en est au point où avec un peu de discernement on s'aperçoit des dommages qu'elle a pu causer en Afrique et ailleurs. Pour mémoire, je rappelle ce bouquin d'un ancien directeur du CCFD qui avoue que l'argent versé a pu servir pour acheter des armes et financer un combat politique ! N'importe quelle autre institution, association, n'aurait pas survécu à un tel scandale, mais les associations humanitaires ne rendent de compte à personne. On vire un directeur et on continue.

  • Ce que je vois, dans le Théléton, c'est avant tout une grande star academy humanitaire. Il ne s'agit pas de sauver un candidat, mais de sauver le monde. Bien sûr, je ne nie pas l'existence de réels philanthropes, mais pour avoir vu la satisfaction égoïste que de nombreuses personnes prennent à "donner", je doute qu'ils soient légions. Je trouve d'ailleurs assez hypocrite d'utiliser le terme de don, dans la mesure où il y a échange.

    Ici, sont censé suivre les divers actes de charités que j'aurais pu réaliser pour prouver que je ne suis pas une "mauvaise" personne. Mais, vous vous en passerez, car c'est justement ce que j'exècre chez ces gens, cette façon de concevoir la charité comme un plus sur son C.V..

    Quant à mon discours, j'ignorais qu'il était à la mode et je le regrette, car même si les raisons ne sont pas toujours les bonnes, il n'y a pas de raisons que la charité cesse. Scandaleux ? Un peu cynique tout au plus.

    Pour satisfaire à votre curiosité, je me suis déjà essayée à la charité, mais, à l'acte, suit, chez moi, un sentiment proche de la honte, car je considère la charité comme une infantilisation totale de l'autre et l'entretien d'une dépendance humiliante. Bien entendu, je suis tout à fait consciente d'être privilégiée, mais ce dont la plupart de gens qui ne le sont pas ont besoin, c'est d'argent, pas de charité.

  • Une question que je me pose : combien de sacs de riz vaut un livre dédicacé par Lapinos ? Des fois que j'aurais envie de faire un don au CCFD...

    Encore merci pour le potlatch, Garenne.

  • "Quel est le bilan de ces associations"?

    Je pense que c'est la seule question qui mérite intérêt. Je doute qu'on puisse y répondre globalement.

    Je partage votre optimisme sur les donateurs au Téléthon.

    Le reste de votre post n'est qu'étiquetage, exercice que vous affectionnez mais dans lequel vous êtes un peu moins doué que les journalistes de "20 ans".

  • Mouais ... Lapin n'a pas tort... Malgré tout , certaines initiatives me font , à moi , quelque peu chaud au coeur , hé oui , meme à un sale (très sale) faaascho de la droite la plus ignoble ... Sans que je partage bien de ses opinions générales , j'admire ce que fait , EN CE MOMENT , ce type très énervé : c'est décalé , peut etre , mais c'est efficace et pas cher ! Et ça laisse imaginer tout ce que des citoyens responsables pourraient envisager ...
    Allez donc sur le site de " JP.PETIT" ...
    Cher M.Le Lapin , je suis en panne de machine photographique , je vous demande donc un délais pour la vue de mon cher Marabout , merci ...

  • "Même le pire des bobos a besoin d’un peu de bonne conscience pour pouvoir dormir."

    Au contraire, le bobo est de ceux qui ont le plus besoin de bonne conscience vendue au kilo. La où l'individu quelconque donne UNE fois 35E pour "le tsunami", le bobo, lui, ne peux se passer de donner tout le temps, pour toute cause. Déja, il n'a pas le souci de l'argent, ce qui aide à le jeter par les fenêtres. Mais d'autre part, tout pétri de mièvre sentimentalisme qu'il est, et si proche des peuples de la Terre, étant lui même "citoyen du monde" (expression qui me fait vomir), il sens en lui le devoir moral d'aider ces "pauvres malheureux qui meurent dans le poste" (bon, ça fait plus paysan des annees 80, mais j'assume).

    C'est sa drogue, en plus de la drogue (la vraie). Il doit donner pour vivre, se sentir "bon", aider le Monde. Au fond, il s'en fout, c'est un pharisien, comme aurait dit Jésus, mais pour son image, et l'image qu'il a de lui-même, c'est une nécessité.

    Sinon, je crois aussi qu'au fond de chacun, il y a une sorte de bonté, mais qui ne prend pas forcément la forme de la charité. Récement, un père et son jeune fils, manifestement venus "de l'Est" (pas le 9-3, mais la Bulgarie, la Slovaquie, la Pologne, et tous ces pays qui seront dans l'UE avant même qu'on aprenne le nom de leur capitale en cours de géographie) et qui voulait se rendre à la gare du Nord. Et bien, ça m'a fait plaisir de l'aider, de savoir que ce qui m'a couté quelques secondes de mon temps aura pu aider quelqu'un qui en avait besoin.

    Au contraire, le don à l'aveuglette, je trouve ça inhumain, et ça ne procure pas ce plaisir d'être utile à ceux qui en ont besoin. Notre geste n'est pas nourrir un gosse qui crève de faim, ou stopper un conflit sanglant, c'est juste mettre une enveloppe contenant un chèque dans une boîte aux lettres; c'est comme payer ses impôts: un devoir civique.

  • @madnumforce : Hé ben , allez voir chez JPP . C'est pas cher , et par l'éducation , c'est participer , grace (!) à internet à une démarche , qui ,je pense , n'est pas inutile .
    Maintenant , ce que j'en dis ...ne reflète que mon intime conviction , hein ??

  • Pour répondre à Madnumforce, ll me semble que la contribution du bobo à l'oeuvre de charité est plus d'ordre médiatique que financière. Il est plus facile de dire aux autres de payer en arborant au col mao/sac Vuitton un ruban rouge ou une mains jaune, que de prélever 10 Euros de sa subvention.

    La vraie générosité se cache.

    PKK

  • Cinquante ans d'endoctrinement idéologique, d'aide "humanitaire", ont abouti à ce que beaucoup pensent aujourd'hui comme Jeannette que les misérables ont plus besoin d'argent que d'amour. Les marxistes et les libéraux n'ont que ce mot là à la bouche : l'argent ! Pendant que l'Afrique subsaharienne crève de leurs politiques malthusiennes, que les clodos crèvent en France, non pas de faim mais d'isolement. Il faut que ces fanatiques de l'or en passent pour se justifier par ce raisonnement tordu et odieux selon lequel ceux qui accomplissent des gestes de charité gratuite le font avant tout pour eux-mêmes. Il y a cette idée, c'est vrai, dans la chanson de Coluche, sans doute parce qu'il craignait qu'on le confonde avec Mère Térésa.

  • « Au lieu de donner un poisson à quelqu’un qui a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher ». (Proverbe chinois)

  • Je ne pense pas (bien au contraire) que les misérables ont plus besoin d'argent que d'amour. Je pense que le quiproquo, vient ici de la définition qu'on peut donner à la charité et ,strictement, vous avez raison puisque la charité est étymologiquement un synonyme d'amour. Je me basais quant à moi, sur une définition plus contemporaine, délestée de sa signification "chrétienne" première : une conception de la charité non plus comme un devoir, mais comme une option de préférence ostentatoire. Ainsi, quand je dis qu'on a besoin d'argent pas de charité, j'entends par là que le don peut être nu et non habillé de cette sorte de paternalisme bonhomme que je déteste. Encore une fois, je ne nie pas l'existence de réels philantropes, je souligne juste que beaucoup s'adonnent à des activités de "dames patronesses", ce que je trouve hypocrite et déplacé. J'essayerai à l'avenir d'être plus rigoureuse.
    Quant à vous, sachez que je ne suis pas assez tordue ou odieuse ou tout simplement idiote pour soutenir que "ceux qui accomplissent des gestes de charité gratuite le font avant tout pour eux-mêmes". En effet, si la charité est gratuite, il ne faut en attendre aucun intérêt. Par contre, ôtez l'adjectif gratuit, évitez la généralisation et vous retrouverez grosso modo mon propos.
    Quant à la mention de l'argent, c'est amusant de voir qu'il véhicule toujours une odeur de soufre, en particulier dans ce genre de débat. Excusez-moi donc de n'être que bassement matérialiste.

    Ceci dit, en général, j'aime beaucoup vos texte, je suis un peu déçue de voir que l'émission d'un simple avis, probablement peu éclairé, mais néanmois non agressif suscite une telle véhémence.

    J.

  • Merci, Lapin, de nous rappeler qu'il ne faut jamais rien donner, pas un kopek, par sourire, pas un regard. Les chiens!

  • @Jeanette

    Je vois ce que vous voulez dire: cette sorte de charité "prétentieuse et égocentrique", qui fait qu'on peut ansi se flatter soi-même d'être charitable. Ou au contraire, s'il s'agit de donner de l'argent, on peut tout aussi bien le faire sans pour autant que ce soit par charité (je veux dire par là: donner mais sans vouloir aider), c'est bien cela?

    Personnellement, je considère que donner uniquement de l'argent n'est pas un bon moyen pour aider les populations en difficulté. L'argent, ça peut servir a tout, acheter des armes ou des médicaments, des politiciens ou de la nourriture. L'argent, on ne sait pas où ça peut aller. Comme ces clochards soûlards à qui on donne sans savoir s'ils iront s'enivrer, ou se sortir de cette situation, grâce à notre don.

    Il existe, paraît-il, un proverbe qui dit: "Quand le dernier arbre aura été coupé, le dernier animal tué, on se rendra compte que l'argent ne se mange pas." Et dans de nombreux pays, on est proche de cette situation, malheureusement.

    Petite parenthèse, je vais me permettre de montrer "qu'à toute chose, malheur est bon" (pour continuer dans les proverbes). On peut, sans risquer de se tromper beaucoup, dire que le monde occidental est le plus "confortable", celui où la vie est la moins difficile, matériellement parlant, pour de nombreuses personnes. Si on en est arrivé là, ce n'est pas par hazard. Ce qui a permis notre évolution rapide, et notre dévellopement fulgurant, ce sont bien les malheurs que nous avons enduré.

    L'Europe a connu épidémies à répétition, guerres sanglantes, famines, tous les malheurs de l'Humanité, pour ainsi dire. A chaque fois, nous avons su nous en remettre, et surmontant un malheur immense, faire en sorte qu'il ne se reproduise plus (avec plus ou moins de succès). Tous ces drames fesaient le ménage, même, pour éviter la surpopulation qui existe aujourd'hui dans les pays pauvres, permettant qu'il y ait toujours de la place et des ressources pour chacun.

    En fait, rien ne nous a mieux servi que notre propre malheur. Et cette adversité, cet acharnement de la nature à éliminer notre misérable espèce bipède, nous tentons de l'éviter le plus possible aux autres, à tous les autres. Leur éviter ces épreuves nécéssaires, je pense que c'est une erreur, même si relativement à nous, c'est "ammoral". On en fait des sortes d'enfants gâtés, surprotégés, "cocoonés", ce qui fait qu'ils ne se débrouilleront jamais par eux-même.

    La charité, de notre point de vue, ne peut pas s'appliquer de la même manière au clodo du coin de la rue et au petit congolais qui crève de faim dans les bras de sa mère que la guerre a chassé de son village. Dis de cette façon, qui est malheureusement la simple vérité nue, la priorité de l'aide est vite établie. Et pourtant, aussi affreux, ignoble et inhumain qu'il puisse paraître, il faudrait laisser les pays pauvres faire leur évolution seuls. Ils sont au fond d'un puit, et la seul chose que nous pouvons faire, c'est les encourager à lutter de toute leur force, de toute leur volonté, de toute leur fureur à se sortir de là. Nul ne pourra le faire pour eux.

  • "Il y a une exhubérance de la bonté qui ressemble à de la méchanceté." Nietzsche

  • Vous avez mis le doigt sur ce qui nous différencie, Jeannette. Vous n'aimez pas le "paternalisme bonhomme", alors que moi, au contraire, je préfère largement le paternalisme, le maternalisme ou le fraternalisme, tout ce que vous voudrez sauf l'efficacité des organisations humanitaires.

    Le comble, c'est que cette prétendue efficacité n'est même pas là. Les clochards sont plus nombreux dans les rues de Paris. La société française, toujours plus riche, a de quoi les nourrir et les abriter pour la nuit, mais il semblerait que ça ne soit pas ça qu'ils réclament d'abord.

  • Soit, si vous voulez prodiguer vos bienfaits aux misérables ... soyez gentil de m'ajouter à vos contacts msn. Je suis très frustrée de ne pas parvenir à vous envoyer un mail.

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