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Du pain frais

Je contourne à la fraîche quelques blocs d'immeubles, je vais m'acheter du bon pain frais. Le boulanger juste au pied de chez moi n'est qu'un escroc, un de plus, qui cuit de la pâte dégueulasse toutes fenêtres ouvertes pour attirer les couillons avec l'odeur.
C'est le ballet des poussettes, je gare mes arpions, les mères entraînent leurs mioches à l'école. Certaines ont encore de beaux restes ! Celle-ci, qui enfourche bravement son scooter noir après avoir abandonné ses gosses, par exemple, a bien trente ans passés, mais encore un joli sourire en réponse au mien. Et aujourd'hui que les jeunes gonzesses sont de plus en plus "bouchées" sexuellement, je me dis qu'une mère de famille, après tout… Le pain un peu rassis, ça n'est pas mauvais non plus, avec du fromage.

Je suis coupé dans ma réflexion par des cris de rage. C'est un gamin noir qui se fait tabasser dans une encoignure par un jeune type. Troublées, les mères de famille s'arrêtent. Le type n'en a cure. Petit blouson de cuir beige lustré, écharpe bariolée, jean griffé, crâné rasé à la mode homo - ou républicaine -, il est sapé comme un bobo. Le gamin est assez grand, mais doit pas avoir plus de dix ans. Il se défend comme il peut contre les bourrades, essaie même de pousser à la renverse son adversaire. Courageux… Mais le type le rembarre encore plus violemment contre une bagnole à coups de genoux. La rebellion du gosse le met littéralement hors de lui, il gueule :
« Nan mais t'as vu comment tu m'as parlé !? PLUS JAMAIS TU ME PARLES COMME ÇA, PUTAIN, T'ENTENDS ?!! »
C'est quelque chose comme un instituteur, ou un auxiliaire, qui escorte un troupeau d'une dizaine d'élèves. Bien sûr le langage n'est pas des plus châtiés, le tutoiement ça n'est pas terrible. Mais ça fait au moins vingt ans que j'ai pas vu du personnel de l'Éducation nationale frapper un gamin insolent, alors même si c'est un bobo, je me dis intérieurement : « Chapeau bas, Monsieur ! »

La question du pain est une question essentielle, une question comme qui dirait "de civilisation". Pour ma part ça fait longtemps que j'ai pris l'habitude de juger quelqu'un au pain qu'il mange. C'est la raison pour laquelle j'ai plus d'estime pour les hommes que les femmes, en général, vu que celles-ci se passent assez facilement de pain.
Pour une ville, c'est la même chose. Si vous songez à élire domicile quelque part, faites d'abord le tour des boulangeries, ça vous en dira plus long sur l'état d'esprit de ses habitants qu'autre chose. C'est pour ça que j'hésite encore en ce qui concerne Bruxelles, d'ailleurs. Ou alors il faudrait que je pétrisse mon pain moi-même. Je l'ai déjà fait, mais c'est crevant. Encore plus crevant que de baiser.

Aussi me paraît-il dans cette perspective aussi essentiel de dénoncer un mauvais boulanger qu'un mauvais écrivain. Plus important même, car les mauvais boulangers, outre vous empoisonner, font concurrence aux boulangers honnêtes et capables.

Commentaires

  • Moi aussi, j'aime le bon pain. Dans ma famille, on est de gros consommateurs. A une époque, la France fabriquait le meilleur pain du monde, j’ignore si c’est toujours le cas. Il faut dire qu’on a sérieusement régressé dans pas mal de domaines.

  • Il faut dire aussi que la qualité de la farine a beaucoup baissé.

  • Le pain levain du "Pain Quotidien" à Bruxelles n'est définitivement pas mal.

  • C'est pas Place du Grand Sablon par hasard ?

  • Jeanette :
    "Définitivement" ??? Vous voulez dire "assurément", non ?

  • Après "la décadence littéraire corollaire à l'achat compulsif de culture par la gent féminine", je te vois bien poursuivre une thèse sur la voie "du blé et des hommes". On y apprendrait plein de choses, pourquoi les français préfèrent être menés à la baguette par exemple.
    Aux éditions de la gazette du terrier, bientôt dans les bacs.

  • La mysoginie comme technique de drague: encore un élément que j'avais oublié dans mon inventaire des attributs du bobo de droite.

    Je ne critique pas, il faut bien vivre.

  • Je te conseille plutôt de mener les hommes à la braguette, Pim, ça vaut même pour les philosophes bobos, je pense (Un conseil de plus qui se perdra dans la nature, je suppose…)

    Au fait, pas franchement facile de trouver du bon pain dans ton quartier, si ?

  • Alors Fromage, on traque le barbarisme en ce moment ? Vous mettez à profit vos cours d'anglais, c'est ça ? Combien en avez-vous attrapé cette semaine ?

  • Non, on voit bien que vous ne savez pas de quoi vous parlez, Gloups. Les femmes n'aiment pas la franchise, je ne suis pas assez bête pour l'ignorer. Elles préfèrent qu'on leur offre des bouquets de flatteries plutôt que la vérité nue sur un plateau. D'autant plus que la misogynie est devenue très politiquement incorrecte, condamnée officiellement par "Biba", "Elle", "Psychologies magazine", etc., et que les femmes sont rarement rebelles.

    Vous confondez avec la virilité, ce n'est pas pareil. La virilité attire les plus hypocrites d'entre elles, comme Beauvoir qui se pâme dès qu'elle voit la bite de son petit ami yanki après des années de disettes en compagnie du pape de l'égotisme bourgeois. La virilité dont leur féminité a besoin pour s'épanouir. Mais croyez-vous que les hommes virils peuvent supporter qu'on exige d'eux qu'ils ne salissent pas la lunette des chiottes, par exemple, ou encore qu'on puisse privatiser la bite d'un homme viril ? Évidemment non.

  • Moi je suis en rattrapage intensif de cours de belge en ce moment !


    Signé : La trappe à Bobo.

  • T'es gentil lapin, mais selon tes critères, je commence à être légèrement rassie moi aussi, et je sais ce qui fonctionne avec les hommes, faut pas exagérer.

    Impossible de trouver du bon pain dans mon quartier, en effet, à l'exclusion du pain à la semoule, rond et plat qui est délicieux en accompagnement de mezzées.

  • D'abord il y a des pervers qui aiment les vieilles, Pim, et si la perversion est modérée, dans ce sens-là je l'évalue à une dizaine d'années, tu peux bien faire preuve d'un peu de tolérance, non ?
    Ensuite vous dites toutes la même chose : on sait bien ce qui marche avec les hommes (virils) ! Quand on rentre un peu dans les détails, on se rend compte que vous séchez déjà beaucoup plus (moi je sais ce que les femmes féminines aiment, dans le détail, et j'ai au moins l'honnêteté d'avouer que je suis incapable de le leur donner : des fleurs, des compliments, de la tendresse, des week-ends à Deauville ou à Megève, etc.). Ce qu'il faudrait, Pim, c'est que j'interviouve une gonzesse féminine qui donnerait ses trucs et astuces pour trouver un homme viril, se placer sous sa coupe et y rester le plus longtemps possible (je copierais ainsi un peu la méthode de Philograph, mais lui il interviouve toujours des coincées du cul, ça doit être son fantasme). Qu'en dis-tu ?

  • Hein? Ces derniers temps je ne sais pas si ça vient de moi, probablement, mais je ne comprends rien à ce que tu racontes.
    Quel rapport avec la choucroute ton pervers qui aime les vieilles? M'as tu entendu me plaindre une seule fois de ne pas plaire aux hommes? Je ne suis pas une femme fatale non plus, certes, mais étant donné mon désintérêt pour les issues fatales, ça ne me pose pas problème. Ceci explique d'ailleurs beaucoup cela, les femmes les plus belles ne sont pas forcément les plus fatales, loin de là.
    Ensuite tu le pointes toi-même du doigt, savoir ce qui plaît aux hommes n'implique pas que l'on s'oblige à le faire, que l'on soit capable moralement de le faire, encore moins si vous ne voulez plaire qu'à ceux qui vous plaisent (ou ce dont vous avez besoin, au boulot par exemple, faut bien vivre comme dit Gloups).

  • Non, je ne t'ai jamais entendu te plaindre, Pim. Justement, je trouve ça suspect. Sans doute n'as-tu aucune confiance en moi… C'est un peu vexant.

  • Sur Hautetfort ils ont une catégorie "Blabla de Fille" ! c'est dingue comme ils sont misos les patrons ...

  • Dis donc, c'est toi qui est vexant Lapinos.

  • "Définitivement", parce qu'il n'y a aucune contestation possible.
    Au Sablon, oui.

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