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Les Sept Samouraïs

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Il y a un dissident français que je respecte depuis longtemps, c'est Jean Madiran, que je me garderais de qualifier de "philosophe". Son combat pour la liberté de la presse force le respect. Je le range parmi les "Sept Samouraïs", même s'il est moins japonais que Nabe ou D. Venner.
La vindicte de Colombani, le directeur du Monde, qui tenta en vain de le faire taire en réclamant des centaines de milliers de francs de dommages et intérêts devant les tribunaux, est un signe qui ne trompe pas. Il n'y a pas d'arrangement possible avec Madiran, pas comme avec Pierre Péan.

Cela posé, je dois dire que la démonstration antimarxiste de Madiran ne me convainc pas. Madiran est maurrassien, ça veut dire qu'il a forcément un peu la tête dans les nuages - Maurras, c'est "trente ans d'inaction française", comme a dit un railleur.

Le reproche que Madiran fait à la dialectique marxiste de nuire à la vérité, en lui substituant la notion de progrès, n'est pas justifié. Il ne faut pas confondre les marxistes imbéciles, dans le domaine de l'histoire de l'art ceux qui voient en Lautrec une préfiguration de Picasso, par exemple, ou en Géricault une préfiguration de l'artiste contemporain "expérimental", et Marx lui-même. Il ne faut pas confondre l'original et la caricature. D'ailleurs le "sens de l'histoire", c'est une notion plutôt hégélienne, et Marx se démarque nettement de Hegel.
En quoi la dialectique marxiste est-elle un outil très différent de la dialectique grecque ? Thèse, antithèse, synthèse ; sauf que chez Marx la synthèse n'est pas définitive. Marx juge qu'on ne peut atteindre l'objectivité absolue par la pensée, mais il ne dit pas que la vérité n'existe pas. C'est au contraire un passionné de la vérité, un anticommuniste en somme.

Il y a bien des cacouacs qui collent sur Baudelaire l'étiquette d'"antimoderne", d'autres sur Bloy ou Claudel celle d'écrivains "philosémites", d'autres encore qui font de Péguy un philosophe existentialiste, tout ça pour se faire mousser eux-mêmes… Faut-il rendre Baudelaire, Bloy, Claudel et Péguy, responsables de ces billevesées ?

Madiran, il me semble, fait abstraction de l'intention des caricaturistes. Si Dagen, critique d'art officiel au Monde, s'efforce de faire de Géricault un peintre expérimental, c'est pour pomper un peu de sa force à Géricault et tenter de la réinjecter dans le bordel de l'art moderne dont il est un des tenanciers. Dagen n'est pas si con, il sait parfaitement que Géricault est avant tout un peintre expérimenté. Le dindon de ce discours, c'est le lecteur du Monde. Il y a bien au départ une intention de tromper son monde et le "sens de l'Histoire" n'est pas en cause ici.

Commentaires

  • Cher Monsieur Le Lapinos,

    Je suis bien heureuse que vous ne vous soyez pas fait Hari-Kiri à force de vivre dans un environnement si déplorable pour votre santé artistique et politique !


    Je prie pour vous soyez-en persuadé !

  • Sepuku, les spécialistes disent sepuku.

  • Marx en discussion avec les étudiants de l'Université de Chicago

    Jacques Bidet (Université de Paris X)

    Yann Moulier Boutang (Université de Compiègne)

    Alex Callinicos (University of London)

    Michael Hardt (Duke University)

    Moishe Postone (University of Chicago)

    Emmanuel Renault (ENS Lettres et Sciences Humaines)

    Paolo Virno (Rome)

    samedi 3 février, 9 h 30 à 18 h 30

    6 rue Thomas Mann, Métro Bibliothèque François Mitterand

  • Et qui sont les 4 autres, Lapinos ?

  • Plus précisément Maubreuil, il convient de distinguer les 7 Kamikazes - Nabe est le plus hystérique d'entre eux -, des 14 Samouraïs. Pourquoi 14 ? Parce qu'on sait qu'il y a des samouraïs isolés, errants depuis que leur maître est mort, et qui sont leurs propres maîtres en quelque sorte, Venner et Madiran entrent dans cette catégorie ; mais aussi des samouraïs "enrôlés", au service de l'Empire des Vieilles Lunes démocratiques, mais dont le sabre est dirigé selon le code de l'honneur ; c'est Michel Déon luttant à l'Académie pied-à-pied contre ses pairs qui veulent remettre le prix au bouquin de Littell, malgré les 999 barbarismes qu'il renferme ; c'est Domecq qui piétine la publicité américaine de Wahrol…

    Et puis il y a les cow-boys, Maubreuil. L'abus de westerns leur a tapé sur les nerfs, ils auraient mieux fait de se contenter de lire Tintin. Ceux-là se prennent pour John Wayne ou Clint Eastwood, ils voient des Indiens partout, ils défouraillent dans tous les sens, ça se termine souvent par une balle dans le pied.

  • Pas samouraï, Déon, hussard !

  • Sauf que dans "hussard", il y a une nuance de mépris il me semble, de la part de Bernard Franck. Vif, certes, mais pas très bien dégrossi. Frank est un type de gauche, et avant d'appeler les gendarmes à la rescousse parce qu'il s'est fait dérober ses grands crus ou je ne sais quoi, le type de gauche déclare toujours ne pas aimer l'armée et les uniformes. Évidemment, ce mépris, je ne le partage pas. Les articles de Nimier, par exemple, c'est quand même plus tranchant que les articles de B. Franck, ah, ah ! Je maintiens donc "samouraï", H. (Wie geht's ?)

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