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A Handful of Dust

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Des cérémonies religieuses de mon enfance je ne garde pas un souvenir aussi ému que Chateaubriand ou Brassens. Il est vrai qu'il est difficile d'avoir un souvenir plus ému de soi-même enfant qu'un inverti (léger) comme Chateaubriand !
Et puis je n'ai pas connu le faste des cérémonies, aboli déjà depuis un laps, et qu'une nef sombre seule rappelait, et quelques ciboires massifs relégués dans un coffre ouvert à tous les voleurs. "Donner l'argent des autres", "Demander le pardon des péchés de son grand-père", "Prier aussi Bouddha", j'ai été élevé dans les nouveaux dogmes.

Pas d'enthousiasme, mais pas de dégoût non plus, sauf pour la cérémonie du Vendredi saint. S'agenouiller devant une statue et lui baiser les pieds, je trouvais ça déshonorant et indécent. Je renâclais. Un fond de puritanisme ? Peut-être bien. Aujourd'hui, je m'agenouille sans effort, mais ce que je trouve ridicule, c'est le petit coup de chiffon de l'acolyte pour essuyer les pieds de Jésus crucifié, après chaque baiser ; ça me rappelle que l'Église n'a pas encore fini d'être hygiénique et démocratique. On peut prévoir un petit sursaut esthétique, dans un réflexe de survie, vers la fin, et puis plus rien, le désert ou la jungle.

Mais n'anticipons pas ; aujourd'hui, mercredi des Cendres, le premier vicaire rappelle le règlement en vigueur : « Pour les personnes âgées de dix-huit ans au moins et en bonne santé, le jeûne est obligatoire, pas plus d'un "vrai" repas par jour ! »
À ce régime-là, qui est le meilleur régime pour rester éveillé, si les catholiques étaient plus nombreux, on entrerait en récession économique !

Commentaires

  • Le secrétaire des commandements du riche, ses valets de chambre, les demoiselles de madame, le chef d’office, etc., mangent la desserte du Crésus, et jeûnent aussi délicieusement que lui.

    Il n’en est pas de même des pauvres. Non seulement, s’ils mangent pour quatre sous d’un mouton coriace, ils commettent un grand pêché; mais ils chercheront en vain ce misérable aliment. Que mangeront-ils donc? ils n’ont que leurs châtaignes, leur pain de seigle, les fromages qu’ils ont pressurés du lait de leurs vaches, de leurs chèvres, ou de leurs brebis, et quelque peu d’oeufs de leurs poules.

    Il y a des Églises où l’on a pris l’habitude de leur défendre les oeufs et le laitage. Que leur resterait-il à manger? rien. Ils consentent à jeûner; mais ils ne consentent pas à mourir. Il est absolument nécessaire qu’ils vivent, quand ce ne serait que pour labourer les terres des gros bénéficiers et des moines.

    On demande donc s’il n’appartient pas uniquement aux magistrats de la police du royaume, chargés de veiller à la santé des habitants, de leur donner la permission de manger les fromages que leurs mains ont pétris, et les oeufs que leurs leurs poules ont pondus?

    Il paraît que le lait, les oeufs, le fromage, tout ce qui peut nourrir le cultivateur, sont du ressort de la police, et non pas une cérémonie religieuse.

    Nous ne voyons pas que Jésus-Chrit ait défendu les omelettes à ses apôtres; au contraire il leur a dit(16):Mangez ce qu’on vous donnera.

    La sainte Église a ordonné le carême mais en qualité d’Église elle ne commande qu’au coeur; elle ne peut infliger que des peines spirituelles; elle ne peut faire brûler aujourd’hui, comme autrefois, un pauvre homme qui, n’ayant que du lard rance, aura mis un peu de ce lard sur une tranche de pain noir le lendemain du mardi gras.

    Quelquefois, dans les provinces, des curés s’emportant au delà de leurs devoirs, et oubliant les droits de la magistrature, s’ingèrent d’aller chez les aubergistes, chez les traiteurs, voir s’ils n’ont pas quelques onces de viande dans leurs marmites, quelques vieilles poules à leur croc, ou quelques oeufs dans une armoire lorsque les oeufs sont défendus en carême. Alors ils intimident le pauvre peuple; ils vont jusqu’à la violence envers des malheureux qui ne savent pas que c’est à la seule magistrature qu’il appartient de faire la police. C’est une inquisition odieuse et punissable.

  • tiens, tiens, vous sévissez ici aussi!

  • C'est une caricature cette prose de Danielle ? Si c'est le cas, le renvoi vers voltaire est une splendide touche finale. Renvoyer vers un défenseur des "pauv' gens" bien que devant sa fortune à l'esclavage et à la probité alliée à une analyse d'une si grande finesse qu'il décréta que les coquillages fossilisé ne pouvaient venir que de pèlerins les ayant abandonnés sur leur route et non d'un "déluge" fait un très beau résumé de l'impartialité et de la documentation pour cet article.

  • C'est pas grave, il manque juste au simulacre de ces chers papistes divers et avariés : Le désert à Jésus, que du sable à ne pas manger pendant 40 jours et 40 nuits, le Diable pour le tenter personnellement lui meme et pas un autre et les anges pour le servir.

  • « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux ! »

  • "Nudus, nudum Christum sequi" devise de Saint- François d'Assise patron des écologistes !

  • Ne confondez pas, Frère Driout, François d'Assise avec cette face de Carême de Nicolas Hulot !

  • Chez nous qd c'est le mois de jeune, la consomnation augmente, vu que la rupture du jeube c après l'coucher de soleil..meme qu'un journaliste avait dit qu'on se préparait pour le ramadan comme si on attendait le cyclone de Katrina..tellement les supermarchés et souks sont archi pleins

  • ça sens les épices! C'est pas gentil, Gretel, de nous faire saliver dès le début du carême!

  • oups, sent!

  • Ah! Bon carême, mère l'Oie..

  • L'oie aussi, ça donne faim…

  • Lapinos, je vous en prie!

  • Je parlais de l'oie bien rôtie, pas de celle qui cacarde encore.

  • L'oie sauvage se dirige progressivement vers les hauteurs nuageuses.
    Ses plumes peuvent être utilisées pour la danse sacrée.
    Fortune.

    La vie parvient ici à son terme. Lœuvre est là, achevée. Le chemin s'élève haut dans le ciel, comme le vol des oies sauvages lorsqu'elles ont laissé le sol loin derrière elles. Là elles poursuivent leur vol, conservant l'ordre de leur troupe et offrant la figure de lignes serrées. Et si leurs plumes viennent, à tomber, elles peuvent être utilisées comme ornement dans les ballets sacrés. Ainsi la vie d'un homme parvenu à la perfection est une claire lumière pour les êtres terrestres qui lèvent les yeux vers lui comme vers un modèle.

  • Ouf! la douce odeur des épices a été couverte , un instant, par celle du roussi.

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