Confessions intimes
J'ai fait un curieux rêve hier soir après avoir éteint la télé, feuilleté quelques pages d'un des cinq bouquins que je lis en alternance en ce moment, et m'être endormi sans effort. J'étais dans un vaste bureau en compagnie de Jean-Marie Le Pen. Il y avait un très beau Bouguereau accroché au mur. Tout indiquait dans ma posture, je me tenais assez raide sur une chaise, sur les genoux une serviette en cuir et sur l'oreille un crayon de bois, que j'avais été embauché comme secrétaire particulier par le Président du Front National. Pas depuis longtemps, parce que j'essayais de deviner en plissant les yeux les titres des bouquins dans les vitrines en attendant que le Président, penché sur une lettre, daigne m'adresser la parole.
Je sais d'où vient ce rêve. Outre la confidence de Le Pen, l'autre jour, sur son manque de foi dans la construction européenne, j'ai retenu aussi qu'il s'apprête à écrire ses mémoires, pour régler des comptes personnels. Eh, eh, voilà qui est intéressant et qui nous change des bilans comptables et des estimations habituels. Déjà que je n'aime pas les chiffres, si en plus de ça ils sont bidonnés, je ne vois vraiment pas l'intérêt de se prendre la tête avec.
Le Pen s'est raclé la gorge et m'a demandé quel titre je pouvais lui suggérer pour ses mémoires ? J'ai un peu bredouillé, vu que je m'attendais pas à cette question : « Pourquoi pas Les Confessions… comme saint Augustin et Jean-Jacques Rousseau ? »
Il n'a pas eu l'air convaincu, ou alors c'est ma précision sur saint Augustin et J.-J. Rousseau qu'il a trouvée un peu impertinente ? J'ai essayé de me rattraper en disant que le coup de Rousseau, de faire planer la menace de révélations fracassantes et de ne publier ses mémoires qu'à titre posthume était génial, qu'il devait absolument l'imiter - qu'on pouvait même perfectionner l'idée…
À ce moment-là, Marine est entrée en coup de vent, elle a traversé le bureau en trombe, elle a pris un dossier sur le bureau de son paternel, et elle est repartie aussi sec sans même m'accorder un regard… La suite du rêve m'échappe. La seule chose dont je sois sûr, c'est que ça se terminait pas en cauchemar.
Commentaires
Marine est entrée et vous n'avez pas cauchemardé? Lapinos vous êtes un doux rêveur!
La dernière phrase n'est pas compréhensible !
Marine est parfois sapée de manière cauchemardesque, c'est vrai, mais à part ça je bande toujours pour les femmes qui se font agresser par Jean-Luc Mélanchon… Et puis elle est loin d'être la seule Française mal sapée. À vrai dire, n'est-ce pas une caractéristique des Françaises toutes convictions confondues d'être sapées n'importe comment ? Que ça soit à la sortie de Saint-Nicolas du Chardonnet ou à l'entrée d'un meeting socialiste, les Françaises sont fagotées comme des sacs. C'est très dommage, car si les Tchèques peuvent se le permettre, les Françaises sont loin d'être les plus belles femmes d'Europe !
Vous rêvez de devenir Alain Soral ?
Si vous faites allusion à sa calvitie et à sa sœur, non. Mais pour le reste, c'est vrai que Soral me plaît bien, presque autant que Nabe. Je les trouve très raisonnables tous les deux, et dans un monde rempli de philosophes fanatiques à la syntaxe hasardeuse, c'est reposant.
Soral est le secrétaire particulier de Le Pen ?
Disons qu'il en est devenu le conseiller spécial après une rencontre à Montretout, devenant la plume du discours de Valmy, le DJ de la fête des BBR et le VRP chargé de recolter les signatures.
Je ne pensais pas au manque d'élégance de Marine (qu'elle a dû hériter de son père)...
Soit dit en passant, l'élégance du français n'est pas mieux!