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La fin d'un préjugé

Mon pote Henri qui m'hébergeait pour la nuit a comme voisin un fils de millionnaire d'origine juive-méditerranéenne. Assez conforme à la caricature du fils de millionnaire, il se déplace en Porsche ZB12 - ou je ne sais quoi du même calibre -, porte des lunettes de soleil y compris par temps couvert, et s'asperge d'une eau de toilette à forte odeur de loukoum ; en revanche, très bien élevé, il me tient la porte pour m'aider à passer avec mon bardas, ce qui n'était pas une obligation, d'autant plus qu'il avait intercepté le regard indiscret que j'avais jeté sur sa femme.

Les murs ont beau être d'une épaisseur rassurante, on peut les entendre Henri et moi à l'heure de l'apéro s'engueuler tous les deux comme des clébards, le raffût qu'ils font couvrirait pour un peu les pronostics et les paris que nous échangeons sur les prochaines élections… Elle hurle presque aussi fort que lui ! Merde, moi qui n'ai jamais rêvé d'être millionnaire, au contraire, sauf pour une chose, vivre à l'abri des récriminations d'une gonzesse, je suis désillusionné d'un seul coup. Je pensais qu'un collier de perles, une bague sertie de diamants par-ci par-là, et hop, on était assuré d'une paix royale… Apparemment ce n'est plus le cas, même les millionnaires aujourd'hui se font traiter par leurs femmes comme des prolétaires !

Commentaires

  • Veux-tu que je te dise, il n'y a plus de morale !

  • Je n'osais pas le dire de peur de passer pour un vieux con.

  • Faut pas mon vieux, de temps en temps il faut se laisser aller à son naturel !

  • Il n'y a rien de pire qu'une femme riche, Lapinos! La vrai richesse d'une femme, c'est sa modestie et sa soumission . Plus vous donnez (matériellement) à une femme plus elle en veut et vous en veut ...
    Maintenant, les méditerranéens ont le sang chaud, ils aiment hausser le ton...ça ne porte pas à conséquence...parole de demi-italienne!

  • C'est vrai peut-être en Italie ou en Espagne où les scènes de ménage sont publiques, mais dans ces murs épais, il pourrait la liquider, personne n'entendrait rien, et c'est pas mon pote Henri ou moi qui irait dénoncer un type aussi poli.
    (Ce que vous décrivez, Madame, c'est pas une épouse c'est une sainte, et en ce qui me concerne je ne crois pas aux saintes.)

  • tout le monde doit tendre à la sainteté Lapinos!

  • Une femme "modeste et soumise" ? Z'êtes des crypto-fachistes islamiques, voilà tout ! Z'êtes démasqués ! Rendez-vous ou je mange du saucisson à l'ail !

    Parce que si ça continue, dans cinq minutes, la dame de l'ouest va nous parler des jeunes filles et de leur "capital", pfffffff (= je pouffe) !

    M'en vais relire Jane Austen, mwa...

  • croyez, Lapinos, croyez!
    cela dit je parle pour moi...et , comme vous dites, "c'est bien d'une femme de voir midi à sa porte"...cependant je maintient qu'il faut à une femme ,un homme, un "vrai' (comme vous dites)...seul celui ci peut faire son bonheur, car seul lui peut la soumettre et l'aimer jusqu'à la rendre modeste...avis de femme...
    PS : pour se faire vraiment aimer d'une femme, il faut savoir la faire rire...(c'est personnel, ce n'est pas dogmatique! mais assez universel, je pense!)

  • Quant à Jane Austen...c'est un merveilleux écrivain... J'aime cette langue si poétique! ...n'en déplaise à "en passant"!

  • et je voudais savoir de quel "capital" vous causez, monsieur!

  • si il arbore le grand "K" ...soit, sinon, ce n'est que futilités, alors parlons aussi de celui des messieurs!

  • Désolé, Dame de l'ouest, c'est avec un petit "K". Disons que c'est celui qui permettait à ces demoiselles de se marier, une sorte de dot (?), d'où le terme... A défaut d'argent, le mari pouvait au moins s'attendre à ...

    Bon, je ne développe pas, sinon je vais quitter Jane Austen pour Maupassant (je sais, je sais...), voire même Zola...

    Cela dit, chère Dame de l'ouest, je vois mal un "vrai" homme (un dur, quoi !) être en même un comique... On peut difficilement concilier la domination et le rire. Il y a chez les bouffons comme une envie de plaire, non ? que l'on voit mal se combiner avec la puissance hiératique du "chef de famille".

    Enfin, c'est mon avis... et je le partage.

  • @ "en passant" : je n'avais pas saisi votre terme dans ce sens...
    Il n'y a pas que l'humour "bouffon"... avez vous lu Waugh? Il n'a rien d'un bouffon! Pourtant il me fait rire...

  • @Dame de l'ouest : Hélas non, je n'ai pas lu Waugh ! Je suis un indécrottable illettré (même un passage rapide sur Wikipédia ne m'a pas été d'un grand secours).

    Le temps que le rouge de la honte quitte mes joues... et d'un aller/retour à la bibliothèque et/ou librairie la plus proche et je reviens...

  • C'est déjà pas mal d'avouer le lien entre un indécrottable illettré et Wikipédia.

    D'ailleurs il est faux de dire que Waugh n'était pas un bouffon, Madame, car au moins dans la vie il n'hésitait pas à user de ce ressort comique aussi, les déguisements, les blagues douteuses.
    Après sa mort sa femme, à qui il avait fait sept enfants, leur confiait que jamais un homme ne l'avait fait autant rire.

    Je ne crois pas que l'envie de plaire, Waugh essayait en effet de compenser un caractère asocial en faisant rire son entourage, soit incompatible avec la volonté de dominer. La domination n'est pas une chose entièrement naturelle ; on peut s'efforcer de réunir les conditions nécessaires pour pouvoir exercer cette domination. Et des efforts, Waugh en a fait pas mal : efforts pour être un écrivain de premier plan, efforts pour faire partie de l'aristocratie, efforts pour fonder une famille catholique…

    (À un béotien qui voudrait découvrir Waugh je conseillerais "Scoop", satire contre les journalistes, ou "Brideshead revisited", en partie autobiographique.)

  • Avez vous un avis, Lapinos, sur la biographie de Waugh par Benoît Le Roux? J'hésite à l'acheter car je ne sais pas ce qu'il vaut...

  • Je l'ai lue cette bio. après avoir dévoré les œuvres complètes ou presque de Waugh. C'est la seule bio. disponible en français ; c'est plus pour un étudiant en anglais, étant donné qu'il y a pas mal de remarques sur le style de Waugh, ses influences artistiques et littéraires, mais ça donne un aperçu intéressant de la vie (trépidante) d'Evelyn. Mais je ne suis peut-être pas "objectif" vu que la biographie est un genre littéraire dont je raffole…

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