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Revue de presse (XII)

Interviou de Philippe Djian dans Le Monde 2 :
« Dans la chanson “Les Bobos”, Renaud chante : « Ils lisent Houellebecq ou Philippe Djian, les “Inrocks” et “Télérama”/Leur livre de chevet, c’est Cioran/Près du catalogue Ikéa ». Comment le prenez-vous ?
- Il m’a expliqué que c’était pour la rime : Djian avec Cioran, je ne peux pas me plaindre ! Je ne lui en veux pas. Après la sortie de l’album, il est venu sonner en bas de chez moi : « C’est Renaud. Tu peux pas descendre ? » Et, dans la cour, il s’est excusé. Mais je ne suis pas en sucre, il peut me traiter comme il veut.
Le terme bobo n’est pas très beau [?]. Mais bourgeois-bohême, moi qui habite dans le 5e arrondissement de Paris et qui aime me balader à travers le monde, en ayant vécu à Boston ou à Florence, ça me va. Cela dit, je n’ai pas été tout le temps ainsi, j’ai aussi habité dans une bergerie, sans eau, sans électricité et sans chauffage, je n’avais pas d’argent.
Que de grands éditeurs parisiens me paient plutôt bien est une chose relativement récente ! Je n’ai pas pour autant de 4x4 (…) »
Djian ou “La vie des grands bobos parisiens”.
Quelle sensibilité à fleur de peau ! Quelle dextérité dans l'usage de l'interphone ! On sent qu’un rien peut égratigner leur image de marque, à ces animaux-là…


« Ma journée commence par la lecture de “Libération”, puis j’écoute “France-Inter” ou “France-Culture”. Je suis donc en phase avec mes contemporains. Ensuite, je vais faire ma gym avec des tas de petites bonnes femmes et des mecs en sueurs [torride !]. Je côtoie l’humanité tous les jours… »
Un peu plus loin, Djian raille son confrère Marc Lambron, éditorialiste à Madame Figaro, il lui reproche d’être un peu trop casanier.
Djian est de ces écrivains qui cultivent la “rebelle attitude”, comme Maurice Dantec ou Christine Angot (qui l’ont démodé).
Pourtant, Madame Figaro ou 37,2 le matin, c'est un peu la même clientèle, non ?
P. Djian se réclame de Céline ou de Bukowski - un Céline qui écouterait France-Culture et un Bukowski qui ferait du vélo d’appartement chez “Sport 2000”, dans ce cas. Il fait plutôt penser à Malraux ou à Sartre, Djian, avec son : "Je côtoie l’humanité tous les jours".


“Le Monde 2” (18 août 2007)

Commentaires

  • Tordant ! il ne s'est pas vanté de connaître le prix de la baguette de pain, tant il semble craindre qu'on le confonde avec Balladur ? J'ai tendance à le confondre avec Jean-Luc Lahaye pour ma part - tout à fait aussi démodé, me fait penser à la même rebelle attitude, naïve et toc à la fois, de la même époque. "Débarquez-moi, tututuuu, lalalalalala..."

    Curieux, qu'il trouve Lambron casanier ; un des rares "people" que j'aie croisés souvent.

  • "Casanier" dans son style, je voulais dire, car on a affaire à des stylistes.

    J'aime bien la précision d'une bergerie "sans eau et sans électricité", des fois que les bobos qui lisent "Le Monde 2" soupçonneraient une bergerie "Pierre et Vacances" avec jacuzzi.

    (Vous n'écoutez plus "France-Culture" en feuilletant "Madame Figaro", Nadine ?)

  • Merci à Lapinos de se salir les mains à notre place en feuilletant Le Monde 2.

    Le plus amusant avec Djian, c'est qu'il cultive depuis le début son image de romancier à blouson de cuir et le sac de voyage toujours prêt, mais SON STYLE même a toujours reniflé le roman de gare convenu et ses PERSONNAGES ont toujours été des clichés pour midinettes ménopausées.

    Aujourd'hui, sa vie rejoint son écriture : placide, médiocre, repue.

  • Tss, qu'est-ce donc qui pourrait vous faire penser que je n'écoute plus France-Culture ? Je n'ai pas besoin de Radio Nostalgie pour me souvenir de Jean-Luc Lahaye, je suis un vrai juke-box (c'est pénible d'ailleurs, et pas que pour mon entourage). La semaine dernière d'ailleurs ils recevaient votre romancier belge, Colin.
    Quant au F. Madame, jamais chez moi. Mais ma grand-mère était abonnée, bien sûr, ce qui fait que je peux reconnaître très facilement Lambron ou Neuhoff dans la rue, ce sont des souvenirs d'enfance comme les romans de la Comtesse de Ségur ! (ça les rajeunirait, de lire ça, les pauvres)

  • Polet, pardon, pas Colin.

  • Quand j'entends parler de Renaud, je sors mon pistolet. À eau.

  • J'espère que vous ne me soupçonnez pas d'être abonné au "Monde 2", ni de l'acheter, Wolfram !

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