Parmi les fausses sciences qui prolifèrent sur le terreau démocratique, l’évolutionnisme, l’astrologie, la psychanalyse, l’homéopathie, la prospective économique et financière malthusienne, l’épistémologie kantienne, il en est une d’un genre un peu particulier : la statistique. Sa rigueur mathématique fait qu’en tant que telle, dans l’absolu, la statistique n’est pas entachée d’erreur, mais sa complexité, notamment la difficulté d’établir un protocole d’enquête rigoureux et la difficulté d’interpréter des résultats statistiques, font de la statistique une fausse science “par destination”, en quelque sorte - d’autant plus que les statisticiens et autres épidémiologistes ne sont pas forcément ce que l’université produit de plus subtil. Le crétinisme démocratique revêt souvent une apparence très sérieuse.
Les sondages sur la sexualité des Français sont l’illustration parfaite de ce que je veux dire. On a ainsi forgé de toutes pièces, sur la foi d’une collection de témoignages plus que douteux, le mythe d’une sexualité libérale épanouie ; qu’est-ce qu’une sexualité libérale d’après la propagande ? Une sexualité qui commence tôt, de plus en plus tôt, faite de rencontres enrichissantes autant qu'épanouissantes multiples, dans le confort et la sécurité que procure la capote anglaise, sur une musique de boîte de nuit. S’il y a bien un fétiche bourgeois et capitaliste, au passage, c’est la capote anglaise, avec ou sans “réservoir”.
Il semble que la réalité sexuelle soit très différente du rêve des publireportages financés par l’industrie parapharmaceutique. Le succès commercial du préservatif n’a pas l’ampleur désirée, malgré les efforts rhétoriques déployés pour convaincre qu’il “améliore” la relation sexuelle et la relation tout court. La peur du sida qu’on agite a plutôt pour effet de dissuader de pas si jeunes filles, qui détiennent la clef de leur petit paradis bourgeois, de copuler. Quant aux gonzes, on a beau leur répéter qu’enfiler une capote dès le premier coït est un authentique acte d’amour moderne, beaucoup restent imperméables à cette charité d’un genre nouveau. L’industrie pornographique florissante est là pour leur procurer une sexualité par procuration et combler leur appétit insatisfait de top-modèles décharnés dans le genre de Carla Bruni.
En gros quelques queutards patentés, qui s’acharnent sur les corps de quelques collégiennes déssalées, masquent une forêt de branleurs frustrés.
Les néocolonialistes voudraient imposer ce “modèle” de société à l’Afrique : c’est vouloir imposer aux Africains plus de puritanisme encore que l’Occident capitaliste n’est capable d’en supporter lui-même ! On pourrait au moins attendre que les foyers africains soient connectés à l’internet…
La somme de toutes ces fausses sciences, de toutes ces supersititions modernistes, forme une sorte de nouveau paganisme “des villes”, par rapport au vieux paganisme “des champs”, qu’un catholique, qui plus est s’il est marxiste, ne peut que considérer avec mépris.
L’Eglise catholique, plutôt bonne fille, a toujours fait preuve d’une certaine indulgence vis-à-vis du paganisme ancien, qui renferme une certaine poésie “naturaliste”, de Virgile à Rousseau en passant par Montaigne, La Fontaine, jusqu’à Maurras ou Gustave Thibon si on veut. Mais avec le paganisme ubuesque des villes, celui de Darwin, Nitche ou Heidegger, on passe la mesure de ce qui est tolérable pour la foi et la raison, c’est-à-dire pour l’humanité, pour reprendre un terme que Luc Ferry et BHL n’ont pas fini de galvauder impunément.
Commentaires
Tes bijoux sont tes billets mon Lapin, et de famille les bijoux... pour un Lapin!
On a coutume de considérer l'esprit comme la faculté de faire jaillir du semblable au sein du dissemblable, écrivait en substance Dieu (et moi) sait qui, (et toute une ribambelle de couillons aussi qui l'auront lu ici ou là, je préfère pas te dire pour pas influencer ton esprit justement) et dans ce sens le catholicisme est un magnifique exemple. Une hypothèse, un pari puisque nous ne jugeons que de l'effet, la cause restant à jamais cachée, Dieu merci...pari de l'universel, pas plus pas moins. L'esprit consiste à ne jamais l'oublier, voire à faire de ce rapprochement spirituel la cause même de l'enjeu. De fait l'Universel est un concept double puisqu'il comprend (distinguons!) le « Un » et le « Tout », même pas peur... du Latin!
J'entends de plus en plus, mais encore pas très bien le pari de Marx*, mais celui de Moïse, de Paul, d'Einstein ou de Sigmund est toujours au fond le pari de l'esprit contre celui de l'intelligence; qui comme par hasard consiste à faire le contraire, l'inverse, l'opposé. Le spéculaire se dévoile, l'esprit reflète ce que l'intelligence lui cache. Car où est donc Ornicar si toute la science, exacte! dirait-on, est fondée sur la capacité à discerner , cette fois, le dissemblable au sein du semblable? Et tout ça d'en être à une Relativité Générale ou/et Restreinte qui tirerait à peine un rictus à un homo econo comico martien de 14 ans. (Einstein eût certes le bon goût de ne pas rejeter le bon dieu et de relativiser sa découverte (hé! Je résiste pas) sur le plan de la langue en écrivant que seules les mathématiques pouvaient en « parler » ... et de fait, à le dire, c'est plutôt comique!)
T'es un honnête homme, Lapin, mon Chateaubriand du Net, une langue nouvelle au service d'un esprit pétillant et de bon goût. Faire ton éloge est un plaisir que je réserve, le-plus-souvent-habituellement, qu'à mes femmes et mes docteurs, et deux trois « poutes ». Mais je déplore, et c'est pour ça, l'absence des beaux esprits qui te commentaient juste avant l'arrivée d'un contradicteur marxisant que je me refuse volontiers à qualifier (rassure-moi, y a pas de mafia marxiste?).
Je doute pas que les belles esprits effarouchées reviendront bientôt... leurs charmantes inepties me consolaient de pas être assez trop aidé...hé hé! (je féminise l'esprit au pluriel comme l'amour, c'est pour la bonne cause!)
Bref, ce gros spendius se dépensant (encore un qui spend sa life away) beaucoup trop dans ton fumoir, je m'permets, hein, j'ventilatorise pour les personnes du sexe...
Je te remercie pour l'offre sectaire sous réserve que de la toge les plis me siéent... une mise à l'épreuve, à tout le moins un essayage, s'impose. Et qu'avez-vous prévu pour le pied et le chef? Tête nue et cheveux au vent se conçoivent bien, même pour les chauves, mais la chaussure? A moins que vous pensiez la passer, cette toge, par-dessus un costume cravapitaliste? C'est pas notre genre.
Enfin, le grand Provéditeur, Lui qui pourvoit en tout, saura nous éclairer le moment venu.
Sur le fond de ce billet, j'en suis à penser que toute science est pseudo (menteuse) dans la mesure où elle masque sa véritable identité, à son insu. Elle se nomme depuis son champ (son lieu) et de par son adresse (son sujet) et ensuite elle travaille à fournir des interprétations. Ces dernières sont ensuites traduites, si elles ont été travaillées dans une autre langue (mathématique juridique clinique ou lithurgique), et de là vient qu'on ne peut guère en parler et donc en tirer du bon sens sauf à avoir l'esprit de s'en moquer. Ainsi les chinois qui se moquent des statistiques ne développent pas d'industrie pharmaceutique... à croire qu'ils se soignent avec des idéogrammes! Bon, mais c'est des chinois, hein, et pour ce qui est de chinoiser le français est la langue idéale, convenons zen!
* Je garde en mémoire une brillante analyse marxiste de la schizophrénie que je te garde sous le coude (tirée de l'encyclopédie Universalis, justement!).
Brillant paragraphe sexuel par ailleurs! J'y reviens (my love has flown away, comme dit la chanson et quand une jolie flamme s'éteint, la fumée vous monte aux yeux! et pleure qui peut!)
D'ailleurs, à ce propos, fumeux? la différence entre un éjaculateur précoce et un impuissant est inversement proportionnelle à l'esprit du coq imbécile et prétentieux perché dessus, avec ou sans capote.
Plutôt que fétiche, trop évident dans le sens freudien et pas du tout dans le sens commun d'objet d'adoration, à moins d'y entendre une pseudo religion de l'orgasme, je soupçonne une sorte de métonymie sexuelle, un hypallage hardi, dirait Gautier, qui transporte l'échec de l'acte à la personne: moi quand le sexe se dit Latex, Preservator ou Sida, ça me fait capoter toute l'affaire, et je me croirais volontiers universel sur ce coup-là!
Ne confondez pas la science humaniste avec la science bourgeoise qui n'a jamais rien inventé que des théories foireuses et des gadgets mortels !
(A poil sous la toge, bien sûr, je ne suis pas très "sous-vêtements". Les bourgeois, quand ils pétaient dans la soie, passe encore, mais dans leurs emballages plastiques, ils me donnent la nausée.)
Pour dire, je ne connais qu'un discours scientifique, judeo-chrétien et surtout catholique-romain, merci l'Eglise... franchement, la rupture de ce discours a-t-elle jamais eu lieu? c'est pas plutôt l'application politique du protestantisme (à la masse) et donc des interprétations stupides et pathologiques de la bible (au carré), à l'américaine (superlativement) , qui le minent, l'ont miné, le mineront pour les siècles des siècles?
On entend assez clairement que ce discours est étouffé, liquidé, métamorphosé en un apparent babil, un gazouillement gadgetuel trompeur mais réel dans ses effets jouissifs: le discours du capitaliste... et c'est pas le moindre de tes mérites que de le pilonner ce chant de sirène audacieux, tenace et insuportable.
(Le bourgeois c'est quoi face à la totale solution capitaliste? un cafard comme les autres à face de calamar à tentacules chromées? )
Pour la toge je serais plutôt peau de bête moi, blaireau ou lapin. Et ça empêche pas la doublure en soie!
Je propose même de porter que les peaux de bêtes que nous pourrions tuer à l'arc ou à n'importe quelle arme blanche (la poudre c'est trop bourgeois!)... mon maître d'arme estimait les chances à deux contre un pour un ours des Carpates (à l'arc)... faut juste bien savoir où est le coeur, et pas le manquer! On pourrait choisir aussi de doubler en peau d'écolo tuer sur site en état de transe outrageuse (ça doit rendre le grain de peau plus fin), mais là on se met à la portée des juges bourgeois... trop humains.
J'ai rien contre la fourrure synthétique, bien au contraire, c'est juste qu'on devrait pas pouvoir se la payer en espèces, c'est blasphémer je trouve!
La science-fiction de Darwin, même si elle emprunte toutes ses images à Lamarck, s'élabore contre lui. Changement de but et de méthode.
De même la science yankie doit beaucoup à la science nazie, à laquelle elle n'a fait qu'apporter quelques perfectionnements. Retirez aux yankis l'influence occidentale, qu'est-ce qu'il reste ? La superstition, le blabla de Stephen Gould.
Ah putain, il y va fort dans la lèche le bon Fodio! La poudre c'est trop bourgeois...
Analyse marxiste de la schizophrénie...il y a bien Deleuze qui a dit des trucs intéressants sur...mais c'était anti-psychanalytique. Le marxisme et la psychanalyse sont radicalement opposés.
Lapin,si vous n'aimez pas Deleuze, ce qui est tout à fait compréhensible, je me demandais ce que vous pensiez du grand Clouscard, un des maîtres à penser de Soral.
Bien sûr, la "schizophrénie" n'est qu'une étiquette savante apposée par des charlatans sur des phénomènes dont ils ignorent tout où presque.
Mais la sociologie est tout aussi opposée au marxisme que la psychanalyse.
Oh! Je vous parle de Clouscard et vous entendez Bourdieu vous?