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Philologie

L'espèce des philologues est, parmi la race des experts, la plus méprisable ; Nitche, ou plus récemment J. de Romilly, à peine plus virile.

Il semble que la philologie soit une passion typiquement romaine puisque la théologie de saint Augustin est émaillée de remarques philologiques, parfois des erreurs manifestes de traduction.

Le philologue n'atteint pas le bon sens moyen, celui d'un maçon ou d'un boulanger par exemple, étant donné que son outil est à la fois l'objet et le moyen de son ouvrage, ce qui est la façon la plus sûre de s'emmêler les pinceaux, de dire ou faire n'importe quoi. Autrement dit, un philologue sera prédisposé à gober les salades d'Einstein ou de Poincaré, qui apparaîtront à un homme plus sensé comme une vaste blague.

Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle Voltaire a admis et fait de la publicité à une théorie, celle de Newton, qui pour décrire les interactions entre les corps célestes s'inspire d'équations censées encadrer la force centrifuge, équations dans lesquelles la masse - je répète pour ceux qui ont du plomb dans la cervelle : la masse, n'intervient même pas ; ça aurait dû mettre la puce à l'oreille de Voltaire, au moins le problème de la traduction de l'algèbre au "phénomène physique" supposé, dans la mesure où par ailleurs, pour des raisons d'ordre culturel et théologique, Newton identifie quasiment l'espace à la matière.

 

Commentaires

  • "... son outil est à la fois l'objet et le moyen de son ouvrage" : naturellement, vous méprisez trop R. Jakobson pour admettre qu'il existe quelque chose qu'on appelle la fonction métalinguistique du langage ?

  • - Prenez le plus puritain des langages, la "géométrie algébrique", vieil outil archaïque ressorti des caves humides de l'Histoire à la fin du XVIe siècle et dont les théoriciens les plus ineptes, Kopernik, Newton ou Einstein se sont servi pour leurs jongleries ineptes : on ne peut nier que ce langage-type a un côté "méta", même si je trouve la comparaison avec Frankenstein plus évocatrice.

    - Ce langage "éthique" est bien la créature de ces savants laïcs, dont on peut d'ores et déjà dire qu'elle leur a échappé.
    J'ai pris l'exemple de la translation de réalités physiques dans le langage algébrique, mais j'aurais aussi bien pu prendre l'exemple du cinéma, de l'architecture contemporaine ou de la musique.
    L'algèbre présente l'avantage d'avoir été analysée en détail plusieurs siècles av. J.-C. déjà par d'authentiques savants cette fois, et de fournir l'archétype de base qui est le cercle, l'ellipse ou la spirale. Le destin de votre "métalinguistique" est de tourner en rond en ayant l'air d'avancer.
    C'est tout le problème également du prétendu "structuralisme" qui dissout la forme dans l'information, soit le contraire de son projet. De la structure Bacon-Shakespeare a une idée beaucoup plus nette que le crétin Lévi-Strauss, complètement imbibé de romantisme pollack.

    - Je sais que ce que je viens d'énoncer ci-dessus est assez difficile à avaler pour quelqu'un qui méprise Dieu comme vous et dont la conviction est plutôt une des nombreuses formes de métempsycose.

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