Claude Lévi-Strauss s'en est allé,
Cahin-caha et comme prédestiné
Par son prénom à déraper,
Sur la banquise des idées
Nazies.
(Morgue insidieuse du savant biscornu qui feint de s'attendrir sur des fétiches pygmées avant d'enfiler son costard de sorcier à queue de pie du Quai Conti. Souvenez-vous de Tartuffe et devinez pourquoi Molière, LUI, n'a pas pris une ride.)
*
L'Alighieri au Paradis
Rejoint sa dame qui est au Ciel.
Mânes d'Hitler se sont changées en glands
De la Forêt Noire
Dont les sangliers se régalent.
Mais où va l'âme du mythomane
Taillée dans du drap bleu denim ?
(Toute âme a la forme d'un vêtement, raison pourquoi l'art grec est nu.)
*
Par-delà tous les cercles privés de la raison,
Aristote va se fondre dans la sphère
De la matière.
Mais où s'en vont les bourgeois mythomanes,
Là-dessus j'ai mon idée :
Il n'est pas exclu qu'ils se métamorphosent en gaz
D'échappement.
Commentaires
Pour le dessin, je ne sais pas... mais laissez tomber la poésie.
Est-ce que la caricature et la poésie ne sont pas deux genres très proches ?
La poésie synthétise le beau. La caricature synthétise le laid. A chacun son servage.
- Grossière erreur que de croire que la poésie synthétise le beau. C'était bien la peine que Baudelaire se décarcasse à prouver que la poésie repose sur la charogne autant que sur les courbes féminines. La poésie est comme la chair dans la peinture baroque : il y a du rose mais il y a aussi du bistre.
- Personnellement je ne cache pas le mépris que j'éprouve pour des poètes comme Valéry ou Proust, comparés à un caricaturiste comme Daumier. Mais je comprends que vous soyez irrité : l'art touche de trop près à l'apocalypse pour que toute conversation sur l'art ne soit pas "à couteaux tirés".
Baudelaire : beauté de la charogne, beauté du laid. La laideur du laid (et même du beau) ne peut se montrer en poésie que par la voix d'un mauvais poète, la forme sculptant le fond. A la fin, comme au début, ne demeurent que les mots.