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L'équation tchador

"Oui, la burqa doit disparaître. Aussi sûrement que son projet est de faire disparaître les femmes du paysage." (Valérie Toranian, "Elle", 22 janvier)

Ce que cette idiote féministe de "Elle" oublie de dire, c'est que le projet concurrent de sa gazette pour femelles basses de plafond et hautes de châssis est de multiplier le style de la pute bourgeoise dans le paysage, pour le plus grand bonheur des petits pédés capitalistes. On se doute que le business de crèmes autobrozantes qui est le fondement du féminisme de madame Toranian s'effondrerait si toutes les femmes étaient voilées. Le voile d'hypocrisie des bobos n'est pas moins épais que le tchador, bien au contraire.

Quoi qu'il en soit, il faut voir que le "système tchador" et le "système string apparent" sont identiques, synallagmatiques. Ils traduisent tous les deux un phénomène d'oppression politique, QUI N'EPARGNE PAS PLUS LES HOMMES QUE LES FEMMES. Des deux systèmes, c'est le tchador le moins dangereux car le moins hypocrite. Le moyen âge chrétien fut lui-même le moment d'une intense gnose juridique autour du mariage ET d'une intense prostitution.

Rien d'étonnant non plus à ce que le sociologue soixante-huitard Pascal Bruckner, quarante ans après l'éloge du libertinage fasse celui du mariage bourgeois. De la même école, André Glucksman serait plus honnête s'il complétait sa démonstration que Sarkozy est le pur produit de Mai 68, en ajoutant que Mai 68 est le pur produit du gaullisme.

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Il n'y a pas que chez Pascal ou Racine que l'on retrouve cette alternative truquée, puritanisme ou libertinage. L'emmerdant marquis de Sade lui aussi était à la fois un obsédé du cul et de la politique, c'est-à-dire des deux sujets les plus ennuyeux de la terre aux yeux d'un artiste, à moins de les aborder sur un plan eschatologique, comme Shakespeare ("Mesure pour Mesure"). Il est probablement un élément à la décharge d'une aussi médiocre littérature de la part de Sade, c'est son emprisonnement. En tant que tel celui-ci excite en effet l'obsession sexuelle et celle de la politique, qui n'est jamais qu'un dérivatif puritain au sexe. L'hypocrisie est une vertu sociale et féminine, vantée parfois aussi par des pédérastes (Eric Zemmour) : il faut s'attendre dans un régime totalitaire, selon Marx, à une forme d'hypocrisie d'une épaisseur inégalée. Le comble à mes yeux est d'une société française qui fait l'apologie du sado-masochisme (le "porno-chic" des publicités parues dans le magazine "Elle", les mannequins du couturier Lagerfeld, espèce de Méphistophélès à paillettes, etc.) en même temps qu'elle condamne les pratiques des camps de concentration nazis.

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