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Kulture de mort

La Kulture n'est rien d'autre que le masque bourgeois de l'ignorance. Proust, madame Bovary, le bourgeois gentilhomme ou Adolf Hitler sont "cultivés". On ne saurait insinuer poison plus mortel dans l'oreille d'un gosse d'immigré que cette idée saugrenue de "culture française". La Kulture n'est utile que dans les dîners mondains, sur les plateaux de télé ou pour meubler un appartement avec goût ; la culture, c'est la binette du parvenu.

Même le plus romain et discipliné des humanistes français -mettons Montaigne- ne manquerait pas assez d'esprit critique pour cautionner ce costard cartésien cousu de fil blanc, pour ne pas piger que la culture est nécessairement "à géométrie variable" comme les sophismes de l'atomiste Einstein, c'est-à-dire entièrement soumise au principe de la mode. Ainsi le moderne devient "antimoderne" lorsque le train de la modernité est passé, et retournera ainsi de suite sa veste en temps utile.

N'est véritablement "cultivé" aujourd'hui qu'untel qui connaît les derniers avatars du cinéma hollywoodien et les dix plus gros tubes du Top 50. Ce que le bourgeois ne supporte pas dans la contre-culture, c'est qu'elle lui succède. Laissons les académiciens atteints de gâtisme, confits dans leur mémoire de collectionneurs, pleurer devant le vide-grenier de la culture française.

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Un conseil simple qu'on peut donner à un gosse d'immigré, puisque c'est la seule voie de l'intelligence qui lui permettra de s'affranchir du football et des corvées que les libéraux cyniques et fainéants lui infligent : se cantonner aux oeuvres de la Renaissance française et européenne (disponibles gratuitement sur Google). Gain de temps assuré lorsqu'on a autre chose à foutre que convertir le temps en argent ou lire des romans de Flaubert après Flaubert, ce qui revient pour une demoiselle à continuer de porter des robes à cerceaux.

Louis-Ferdinand Céline lui-même, mis au ban par la bourgeoisie pour n'avoir pas assez passé de temps à lui lécher la sainte fente, aurait donné tout son ouvrage de moine cistercien défroqué contre deux vers de Shakespeare. Voilà l'esprit critique français, on ne peut plus empreint d'abnégation.

Proust l'a dit, pourquoi le bourgeois bouffe de tout et n'importe quoi, et montre plus de vigilance sur le point de la gastronomie ou la façon de se faire enculer que dans les questions spirituelles : il croit ainsi obtenir naïvement un délai. Ce faisant il ne fait que vivre à crédit, et cette vie-là est comme une mort. La seule puissance que le diable accorde à ses sujets, c'est d'anticiper leur mort.

Commentaires

  • La dernière mésaventure du cinéma: se définir très exactement en se donnant un titre: Avatar, et une image peinte en bleu ciel, d'un bleu métaphoriquement monstrueux. Peut-être le seul film antropomorphique, le seul à garder comme l'empreinte du cinéma. Juqu'au prochain qui fera revivre Franquestein dans un hologramme parfait d'illusion et permettra toutes folies de l'interactivité avec la bête. Mais pour crever la bête suffit pas de couper le courant! il faut tuer le credo qui la voile. Et pour cela crever les yeux des spectateurs.

    Ta note, mon lapin, si j'étais un despote couillu, je la ferais imprimer par décret et afficher à l'entrée de tous les musées du monde, des perceptions de tous les Trésor public, des bordels, des restaurants, des librairies, des églises de toutes les confessions, y compris le boudhisme, des écoles, y compris et surtout les synagogues de Satan, toutes les officines pharmaceutiques, les palais de justice, les sénats, les radas, les soyouz, sur tous les panthéons qui ouvrent les portes de tous les Champs-Élysée, les portes en verre coulissantes des hypermarchés et enfin à l'affiche de toutes les salles de cinéma avec en copyright un L barré (plutôt que cerclé) pour Lapinos et pour dire que ceci n'est la propriété de personne, il appartient donc à chacun d'en humer la vérité.

  • Disparition de Rose :
    http://chroniques.auvergne.violette.over-blog.fr/

  • Le cinéma, c'est l'orchestre du "Titanic", Fodio.

  • "Louis-Ferdinand Céline lui-même (...) aurait donné tout son ouvrage de moine cistercien défroqué contre deux vers de Shakespeare."
    Une source, s'il vous plaît ?

  • Une source ?! Mr Lapinos est bien au dessus de ça voyons...

  • "Les vraiment bonnes pièces vont quelque part. Où ? Vers l'avenir du monde et c'est leur rôle. Presque tout Shakespeare va quelque part, c'est un feu d'artifice, une délivrance."

    Céline dans une lettre adressée à Charles Dullin en date du 29 nov. 1929.

    Les professeurs comme les domestiques se promènent avec leurs références sous la main pour prouver qu'ils ne sont pas des voleurs. Plus un type a de références, plus on peut être sûr d'avoir affaire à un pillard.

  • Les professeurs comme les domestiques sont l'objet du mépris général, mais ils sont encore quelques-uns à connaître les bonnes manières...

  • Pardon, je méprise les professeurs d'université, c'est vrai, mais je suis très loin d'être général : je donne des exemples précis d'imposture. Comment se fait-il ainsi que Marx ait été ramené à Hegel (c'est-à-dire au nazisme) par l'université française ?
    Ou que la cryptographie soit présentée comme une science (de pointe) par des revues à prétention scientifique, sans que cela déclenche l'hilarité générale ?
    Ou encore que Kerviel soit traduit en justice tandis que les universitaires prestigieux titulaires de prix Nobel, qui ont conçu pour les traders les outils mathématiques ineptes dont ils se servent, ces universitaires conservent tout leur prestige ?

    Concernant l'indifférence générale du public et sa préférence pour des divertissements plus divertissants que la linguistique ou la philosophie de Finkielkraut, la critique littéraire de Philippe Sollers, le cinéma d'auteur français, cela s'explique très bien par le fait que le poisson pourrit par la tête. Qui a permis aux médiats d'endosser le rôle moral que les instituteurs tenaient auparavant si ce ne sont les instituteurs eux-mêmes ?

  • Oups, mon petit lapinos, tu n'es apparement pas germaniste...Tu penses faire un bon mot en mettant un K à culture pensant certainement lui donner un côté teuton, autoritaire.... Mais Le mot Kultur ne veut absolument pas dire cela, c'est un contre-sens total.
    Pour ne pas passer pour un cuistre ou un professeur d'université, je me garde bien de faire la moindre allusion littéraire pour appuyer mon propos...peut-être Céline en parle-t-il?

Les commentaires sont fermés.