On ne plaidera pas séparément pour la culture de vie et la culture de mort, à moins d'ignorer tout de la biologie, et donc de la vie et de la mort.
La République n'accuse l'islam ou le christianisme de croyances superstitieuses et dépassées que pour mieux promouvoir un principe plus radical d'ignorance : la culture. Sur un terreau de culture chrétienne insane, les valeurs républicaines ont poussé.
Chrétien, fais table rase de la "culture chrétienne", brûle la table avec, et le message de l'Evangile t'apparaîtra débarrassé du monceau de fumier accumulé dessus par ses clercs. La réalité est qu'il n'y a pas de poètes chrétiens vivants, Hamlet les a tous poignardés. De voir son propre mobile dévoilé à ses yeux a rendu folle Ophélie. La culture n'a d'autre loi que de muer l'homme en cadavre.
Commentaires
Sauf que, mon bon Lapinos, si la culture chrétienne est tout ce qui se trouve sur la table, la table elle-même est l'évangile. Et en cela, je suis bien d'accord avec vous : il faut brûler la table.
Nous verrons bien qui, de l'Esprit ou de la chair, brûlera le plus vite. L'Esprit n'a jamais contraint personne à se mettre à quatre pattes, ni même à dresser la table. Toute nécessité vient de la chair et la culture la consolide.
- Votre détermination à souffrir le moins possible, car c'est là toute votre philosophie, ayez au moins le courage d'admettre comme les grands séducteurs dans la lignée de Satan qu'elle s'appuie sur la subornation d'autrui.
Vous postulez l'opposition entre la Chair et l'esprit (chacun ses majuscules), mais cette dichotomie n'est qu'un pic dans vos yeux. Et l'esprit que vous énoncez n'a de corps que par l'effet de la culture des chrétiens. En cela, les musulmans sont plus futés, qui placent le coran dans la bouche d'Allah et non de prétentieux mortels qui s'en croient les interprètes.
Pour le reste, la séduction est un jeu où la victime offre sa subornation au terme d'un parcours labyrinthique qu'elle a elle-même conçu. Et, sur la table que vous n'osez brûler par peur de réaliser que le monde n'est en rien différent que l'on soit assis ou debout, il est en effet possible que cela ressemble aux artifices de Satan.
- La parole du Christ est vrai sang et vrai corps, nourriture authentique contrairement à toute chair qui appartient à la terre. La parole du Christ est l'Esprit de Dieu. Il n'y a pas là de différence avec l'islam. Je crains que l'on vous ait enseigné un christianisme erroné, anthropologique, comme ce fut mon cas étant enfant, et que cela rende la discussion difficile.
- Ainsi le christianisme ne nie pas que la morale soit une pensée charnelle, la "volonté de puissance" (essentiellement sexuelle) si vous préférez.
- Ainsi que Nitche l'affirme au nom de l'antéchrist, et dit vrai contre tous les papes qui ont prétendu le contraire, il n'y a pas de "culture chrétienne". Toute culture est nécessairement charnelle. Contrairement à ce que vous croyez, la vision chrétienne, opposée à la culture animiste nitchéenne, romaine ou orientale, à l'idée de métempsycose, n'est pas une conception "originale". Elle est au contraire très ancienne, précédant de beaucoup le christianisme, la science selon laquelle l'âme charnelle, ou la volonté, s'éteint définitivement avec le souffle vital. Cette conception date d'un temps où les avatars, la musique et autres moyens de manipulation étaient beaucoup moins répandus. Le matérialisme d'Aristote, ainsi, est fameux, selon lequel ce qui est seulement "en puissance" est appelé comme toute énergie, après avoir rayonné, à s'éteindre. Toute violence politique, dont on ne peut pas extraire le caractère sexuel, sera ainsi amené à s'épuiser et à mourir.
- La vengeance des victimes, c'est que leurs bourreaux en sont aussi. La vengeance des opprimés, broyés sous les roues du char de la société, c'est que le char ira au ravin.
Je crois que vous avez, en effet, systématiquement, besoin d'une table. Vous n'envisagez pas un seul instant de brûler quoi que ce soit car vous craignez autant la nudité de votre âme que la simplicité des équations qui vous gouvernent. Vous êtes, comme chacun, pollué avant tout par vous-même et croyez y voir tour à tour, l'effet de satan, du saint-esprit ou de quelque fantôme doté d'une plume, histoire de rassasier l'appétit de votre esprit qui, comme la nature, ne tolère le vide.
La parole du Christ vrai sang et vrai corps ? Et la petite souris aussi alors, et Saint-Nicolas itou ? J'espère que vous ne vous torturez que sans douleur, mon lapin.
Pollué par moi-même ? Je ne dis pas le contraire.
Essayant par tous les moyens de la facétie et du maquillage d'endiguer l'ennui que charrie cette pollution, en revanche, c'est vous.
Continuez-donc de lutter contre le suicide plutôt que contre moi, à faire ami-ami avec la mort. Je dis qu'elle vous baisera, c'est tout, comme elle a baisé Don Juan avant vous, et d'autres séducteurs de plus grande envergure. D'ailleurs le goût du bonbon et de la barbe-à-pape, des secrétaires idiotes, est un truc que je pige encore moins que la grande truanderie et la partouze féroce. Chacun selon la puissance de sa chair, j'imagine.